Six ans après avoir décidé de tout plaquer pour aller s'installer à Paris, six ans après avoir quitté Jungkook, son ami d'enfance et petit ami, parce qu'il ne savait pas s'ils étaient âmes-soeurs, Taehyung revient en Corée du Sud.
Le moins qu'on pui...
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Tout bien considéré, trouver ses marques et organiser sa nouvelle vie est moins compliqué que Taehyung ne l'imaginait.
Déjà, il a trouvé un appartement, petit mais pratique, à Yongsan, de l'autre côté du fleuve, mais à seulement trente minutes de la galerie en train – une aubaine, lui a dit l'agent immobilier ; et à sa grande surprise, il disait la vérité. Bien sûr, il pourrait être plus proche, il aurait pu essayer de trouver une location à Gangnam, mais sa famille et ses amis habitent à Yongsan, et notamment Jimin et Yoongi, qui ne sont qu'à une vingtaine de minutes à pied de son nouveau chez-lui.
(Peut-être que c'était pour ça que Jimin avait l'air aussi enthousiaste lorsqu'il a visité l'endroit avec Taehyung et qu'il l'a poussé à présenter son dossier.)
Ensuite, son boulot est génial. La galerie est toute neuve et sent la peinture fraîche. Avec Youngjae, qui fait fréquemment le déplacement depuis Paris, ils mettent un certain temps à superviser l'installation ; mais une fois qu'elle est achevée, son travail, tout compte fait, ne change pas beaucoup par rapport à ce qu'il faisait à Paris.
Il y a deux différences notables : la première, c'est que c'est lui, maintenant, en tant que directeur, qui choisit les œuvres qu'il va exposer. La deuxième, c'est qu'il est de retour dans son pays, et que le simple fait d'en maîtriser parfaitement la langue rend la vente d'œuvres d'art singulièrement plus facile.
C'est une des choses dont il s'est rendu compte lorsqu'il est revenu. Taehyung adorait Paris, et même si le quotidien n'était pas toujours facile là-bas (loin de là, même), il s'y était bien amusé. Mais pour un étranger, travailler dans un pays inconnu apporte toujours son lot de complications, la plus grosse d'entre elles étant bien sûr la communication. Taehyung, lors de son arrivée en France, ne parlait pas un mot de la langue.
Au cours des années, il s'était amélioré, bien sûr – suffisamment, en tout cas, pour se sentir à l'aise en parlant aux clients ; mais il y avait toujours certains mots qui sautaient, certaines phrases qu'il n'était pas sûr d'avoir bien saisies. Lorsqu'il était monté dans son avion à destination de Séoul, avec des stewards et des hôtesses coréennes, il avait pris conscience, pour la première fois, du privilège que c'était de comprendre tous les mots d'une phrase.
Étrangement, cette compréhension retrouvée lui donne une assurance inattendue, qui ne s'est toujours pas dissipée, bien qu'il soit rentré depuis déjà trois semaines. C'est sympa. Il aime ça – il aime bien sa nouvelle vie.
Du moins, sa nouvelle vie professionnelle.
Sa vie privée, par contre, c'est une autre paire de manches.
