My Lord - [Thomas X Ayato]

Chapitre 11

J'arrive pour m'assoir, soupirant longuement par l'épuisement qui me gagne. Le bateau ne fait que tanguer dans tous les sens.

-Nous sommes bientôt arrivé ne t'en fais pas.

Je pivote pour faire face à Ayato qui semble bien calme. Il doit avoir l'habitude à force. Je suis tellement pas alaise dans les bateaux, j'ai toujours peur qu'un violent orage survienne comme quand j'étais enfant.
Je sens mon coeur qui pèse lourd dans ma poitrine, c'est terrifiant. J'aimerais juste que cela ce termine au plus vite.

-Ne peux-tu pas m'assommer ?

-C'est si terrible que cela ?

-Les souvenirs ? Oui.

Il me fait les gros yeux, il doit se rappeler maintenant de mon arrivé particulière sur l'île. Il souffle doucement, quittant ce qu'il est entrain de faire pour me donner toute son attention.

-Essaie de penser à autre chose.

En le voyant face à moi, je repense juste aux paroles d'Ayaka plus tôt dans la journée. Je baisse le regard encore gêné. Je n'arrive plus à le regarder plusieurs minutes sans repenser à cela.

-Qu'est-ce qui t'arrives depuis ce matin ?

-Rien de spécial. Je suppose que c'est les conséquences de l'alcool...

Mentir~ Si mauvais mais si important par moment. Je ne me vois pas lui répondre : « Je pense que je suis amoureux de vous. Du moins c'est ce que pense Ayaka ». Quelle idée déjà de tomber amoureux d'Ayato. Je me demande depuis combien de temps ?...

-Sûrement.

Je me relève, allant de nouveau faire les cents pas dans le peu d'espace à notre disposition. Cela m'aidait à me détendre un peu. Mais à peine me suis-je redressé sur mes deux jambes que le bateau tangue fortement. Le perds l'équilibre, la peur s'installe violemment dans mon corps et dans mon esprit. J'atterris au pied d'Ayato et instinctivement, terrorisé, je m'accroche à ses jambes. Lui doit se tenir au rambarde à côté de lui pour ne pas glisser à l'autre bout de la banquette.
Une fois les violentes vagues passés, je peux l'entendre soupirer de soulagement. Pour ma part, je suis encore plongé dans mes souvenirs, je n'arrive pas à m'en défaire. Je tiens encore sa jambe, m'y accrochant comme si c'était une planche au milieu de l'eau. Je m'y accrochais comme si ma vie en dépendait. Sans même me souviens à qui cela pouvait appartenir et même sans même me dire que c'est une jambe.

-Thomas ?...

La douce voix d'Ayato, que je peux sentir proche me ramène à la réalité. Mon souffle qui c'était coupé revient, plus haletant que jamais. C'est terminé, le bateau n'a pas coulé. Je peux me calmer, tout va bien.

Je sens une chaleur rassurante se poser sur mon épaule, en réalisant que je sers encore la jambe de mon ami, je le lâche, me reculant à une distance raisonnable, toujours assit par terre car mes jambes tremblent encore.
Je fixe le sol, plaquant ma main devant ma bouche face aux nausées qui me prennent.

-Ça va ?

Je lève les yeux vers lui, ses pupilles s'écarquillent, il ne bouge plus. Lorsqu'il revient à lui, il vient directement de mettre à genoux devant moi, légèrement paniqué. Son premier reflex étant de venir me serrer dans ses bras. Ayato fait un câlin ?... C'est rarissime. Il n'en fait qu'à Ayaka et encore c'est elle qui impose la plupart.

-Je vais aller dire à l'équipage de se dépêcher. Nous serons bientôt arrivé. Je te le promets.

Je peux sentir l'inquiétude dans sa voix. Même son coeur battant à la chamade dans sa poitrine. Je souris doucement, plus rassuré que jamais. Si le bateau fait naufrage, je sais qu'avec lui tout ira bien.

-Ça va... Je ne suis pas entrain de mourir.

Mon ton sarcastique attise sa curiosité. Il vient me prendre au bout des épaules, face à mon visage désormais apaisé, il s'apaise aussi.

-Reste assit, près de moi. C'est préférable.

C'est vrai que c'est mieux. Il se relève et m'aide aussi. A cet instant, le bateau chavire un peu et Ayato perd un peu d'équilibre me tombant dessus.

-Ça va ?!

Il se redresse rapidement se cramponnant sur ces deux jambes.

-Oui, j'ai été surpris.

Il sourit quelque peu amusé. Je fais de même, il retourne vite s'installer sur la banquette retournant vaquer à son occupation. Pour ma part, je me rassois et je songe à plusieurs choses. Cherchant à me changer les idées.