Chapitre 23

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Vide.
La maison est vide.

La colère est visible à des kilomètres sur le visage d'Ayato. Yuio a disparu sans prévenir et sans laisser de trace.

-Retrouvez-le !

Son équipe réagit aussitôt. Ils ne perdent pas un instant de plus, quittant la demeure vide pour partir à la recherche de Yuio.
Nous aussi nous sortons, Ayato furieux s'éloigne. Dire que tout allais bien il y a tout juste 1 heure, qu'on pensait en avoir terminé.

-Ayato, nous allons le retrouver.

-Je le sais ! Mais le fait qu'il ait se coup d'avance ! Ça m'énerve.

Je comprends mieux. C'est sa fierté qui en a prit un coup. Il soupire, s'arrête au milieu du parc du quartier.

-Tu dois être exténué. Il se fait tard et ils ne le trouveront sûrement pas d'ici demain. Tu ne veux pas te poser un peu dans le parc avec moi ?

Je viens prendre sa main, la serrant fortement dans la mienne. J'essaie de le rassurer, cela semble un peu fonctionner. Je dois avouer désirer cette pause moi aussi.

-Puis la journée a été rude. Comme cette nuit.

Cette fois je parviens à lui arracher un sourire. Il se rapproche, glissant ses mains dans mon dos pour me caler contre lui.

-J'avoue... Tu as été drôlement dure avec moi.

Je ricane, avec un air assez arrogant. Je cherche à le provoquer et montrer ma fierté.

-Aller vient te reposer.

Je le tire vers l'herbe. Je m'assois sous un arbre, le soleil commençant à se coucher à l'horizon. Ayato me rejoint, lui finissant par s'allonger pour regarder les nuages d'une teinte orangées.

-J'aurais dû te l'avouer plus tôt.

Mes sourcils se froncent, baissant mon regard pour venir l'interroger grâce à celui-ci.

-Nous aurions été ainsi beaucoup plus tôt.

Je comprends de quoi il parle. Dans le ciel que je fixe, tout semble aller au ralenti. Le vent caresse tendrement mon visage, faisant virevolter ma queue de cheval.
J'aurais du moi aussi. J'aurais dû avoir le courage de lui avouer plus tôt !

-Tu n'es pas le seul fautif. Je sais à quel point c'est dure d'avouer une telle chose. La crainte d'être rejeté, ou que cela ne soit pas réciproque.

-Celle de perdre celui qu'on aime.

Un souris se dessine sur mon visage face à son ajout. Je m'allonge à mon tour à ses côtés, une main calée sur la poitrine. J'aimerais que cet instant dure à jamais.

-Nous aurons encore plein de moments incroyables comme ça. Il faudra qu'on trouve plein de choses à faire !

-Je rêverais de retourner à Mondstats pendant des vacances. Tu viendrais avec moi ?

-Avec plaisir.

Notre discussion dérive sur ce qu'on aimerait faire ensemble, a l'avenir. Je dois avouer qu'elle dérive complètement, me faisant rire à bien des égards face aux folies qu'il propose.
Une fois la venu du ciel étoilé avec une belle demi-lune, le silence prit place. Un silence apaisant, nécessaire.
On se contente de regarder ces points pétiller, pour ma part je me concentre sur le son de sa respiration. Elle est calme, reposée. On dirait presque qu'il s'est endormi et lorsque je vérifie, c'est presque le cas.

-Nous devrions rentrer nous coucher, non ?

-Ce serait préférable.

Il se redresse, caressant du bout doigt ses tempes. Il doit avoir une migraine à cause de la fatigue, ou bien un vertige s'il s'est relevé trop rapidement.
Je fais de même, mais plus aisément. Alors que je cherche à me mettre totalement debout, celui-ci me retient par le bras, me tirant vers lui.

La même situation, le même sentiment qu'hier soir me vient subitement. Je plonge dans ses yeux, y trouvant tellement d'émotion que je peux m'y perdre.

-Merci.

Sur ce doux mot, il vient m'embrasser tendrement. Une façon tellement adorable... et tellement différente d'hier. Je ne sais pas si cela vient de sa fatigue ou bien de l'instant. Mais c'est tellement plus sensationnel. C'est différent.

-A toi aussi.

Et à mon tour, je reviens sceller nos lèvres ensemble, continuant cette lente valse. Mes mains sont calées sur ses joues, mon corps avachi sur le sien.

-J'aimerais rester à cet instant toute l'éternité.

-Nous en aurons plein à partir de maintenant des instants comme celui-ci ! Ne t'en fais pas.

Je prends cela comme une invitation sympathique à me retirer. Ce que je finis par faire a cause de sa fatigue. Il l'est tellement que ses yeux le démontre pour lui.

-Allons-y...

Je tends ma main, il s'en saisit pour s'aider à se redresser. Il s'essuie directement, retirant l'excédant de terre qui s'est accroché.

-Tu dors avec moi ?

-Si tu le désires.

Il me répond par un sourire, je prends cela pour une invitation. En revanche, je ne sais pas si je serai en capacité de me retenir avec lui à côté.

My Lord - [Thomas X Ayato]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant