Chapitre 18

323 46 3
                                    

Je me plaque contre le mur, jetant discrètement un coup d'œil dans la pièce. Je n'y perçois qu'Ayaka et aucune présence d'Ayato. Je me permets donc d'entrer. Cela fait 3 jours que j'évite de croiser Ayato et c'est plutôt simple...

-Thomas ! Comment vas-tu ?

-Je me sens bien et toi ?

Elle continue de préparer son manteau. Un sourire est dessiné sur son visage. Elle semble apaisée. Je m'assois silencieusement en face, cherchant un sujet de conversation. Mais je n'ai pas de grande idée...

-Tu n'es pas entrain de travailler avec Ayato ? Et pourquoi ne manges-tu plus avec nous les soirs ?

-J'avais des autres missions à accomplir pendant ce laps de temps. Elles étaient très compliquées et longues à réaliser.

Elle acquiesce silencieusement en continuant de rafistoler sa tenue.

-Seras-tu des nôtres ce soir ?

-Je ne sais pas. Je dois encore finir une quête. Je ne sais pas si cela me prendra du temps.

Elle soupire, mais finit par changer de sujet comme pour éviter d'être trop déçue. Je la suis, et on s'emporte dans un esprit jovial. Je ne vois pas le temps passer. J'apprécie ces moments avec elle, cela me fait penser à autre chose.

-Vous vous amusez bien ?

Cette voix me raidit sec, je tourne la tête par reflex et à peine ai-je croisé les yeux bleus du maître Kamisato. Je rabaisse immédiatement les yeux, repensant au baiser accidentel d'il y a quelques jours, mes joues s'empourprant.
Je me lève rapidement, prêt encore une fois à fuir.

-Je suis désolé, je dois reprendre ma mission.

Les sourcils de la maîtresse de famille se fronce, comme si elle soupçonnait quelque chose d'étrange. Elle dérive son attention pour chercher des réponses auprès de son frère mais rien. Lui-même tire la tronche.

Je m'empresse de me lever, tirant une légère révérence et je cherche à fuir. Malheureusement, Ayato en décide autrement. Il me retient par le bras alors que j'allais passer à côté de lui.
Mon coeur rate plusieurs battements face à ça, la panique s'emparant de tout mon être.

Lorsque mon regard croise le sien, il est ferme.

-Il faut qu'on parle.

Ces quelques mots me font frissonner et me fige sur place. Je baisse les yeux vers le sol, des milliers de scénarios défilant dans ma tête.

-Je vais vous laisser. Je ne sais pas ce qui vous arrive mais... Réconciliez-vous.

Sur ces mots, Ayaka se lève emportant sa tenue. Elle lance un regard à son frère avant de me dépasser. Je n'ai pas le courage de la regarder moi aussi donc je l'ignore.
Ayato me tire pour me faire rentrer à nouveau dans la pièce et il se place devant l'entrée.

-Je suis désolé... C'était un accident, je-

-Si c'était un accident pourquoi en faire tout un plat ?

Je suis surpris par cette réponse. Je ne m'attendais pas à cela. Je me cale contre le mur, commençant à avoir mal au crâne.

-Parce que vous auriez pu trouver cela dégoûtant ou je ne sais pas.

-Parce que tu trouves cela dégoûtant toi ?

Il m'agace avec ses réponses vagues et ambiguës. Je soupire, je suis épuisé.

-Aucunement.

-Je m'en doutais. Moi non plus.

Sa façon de parler me fait penser qu'il est sarcastique. Je ne sais pas quoi en penser, je ne sais plus quoi en penser.
C'est déjà pas mal qu'il ne considère pas cela comme dégoûtant.

-Tu ne veux pas qu'on fasse comme si de rien était ?

Ignorer ? Je pourrais faire mine mais ce sera toujours marqué dans mon esprit. Lui pourra sûrement, moi non. La douceur de ses lèvres, la chaleur et la sensation dans le ventre quand je l'ai embrassé. J'ai beaucoup trop aimé pour simplement oublier.

-J'ai besoin de toi pour continuer à retrouver l'artefact Thomas.

C'est donc pour cela. Il est prêt à passer outre pour cela. Je comprends mieux.
Je reprends mon souffle, mon coeur s'apaise.

-Bien. Je suis désolé d'avoir réagit aussi étrangement... C'est aussi un peu parce que c'était mon prénom baiser.

Cette fois je lui fais face en lui avouant cela. Je suis content que ce soit lui qu'il ait eu, mais j'aurais aimé que cela soit autrement.
Son regard surprit ne me lâche pas, je souris doucement.

-Retournons-y.

Je passe à côté de lui, souriant comme un idiot. Je lui tapote sur l'épaule.
Je vais faire comme si de rien était, du moins ce sera tout le contraire. Je vais continuer de le désirer entièrement. Mais de plus loin.

My Lord - [Thomas X Ayato]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant