Chapitre 24

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Je me sens si bien. Les cuisses d'Ayato sont plutôt confortables.
En attendant que son équipe retrouve Yuio - ce depuis la veille - il a reprit d'autres enquêtes. Pour ma part, j'entreprends un moment de repos pour profiter avec lui. Rien qu'être allongé la tête sur ses cuisses, pouvoir le regarder travailler, se concentrer... Cela me comble de joie.

Alors qu'il tourne la page de son livre, une de ses mèches rebelles lui retombent sur le visage. Je réagis plus vite et reviens la caler derrière son oreille.
Comme s'il me découvrait pour la première fois, ses yeux bleus se posent sur moi. Un sourire apparaît sur ses douces lèvres.

-Merci.

Je me redresse pour venir l'embrasser tendrement avant de me rallonger. Je ne pouvais contenir cette pulsion plus longtemps, cela semble lui convenir !

-Tu travailles sur quoi ?

-Des affaires de vols. Encore...

Cela doit être tellement redondant. Je ne sais pas si j'aimerais vraiment faire son travail.
Alors qu'il replonge dans sa lecture, quelqu'un toque à la porte, m'obligeant à me relever.

-Entrez ?

Les portes s'ouvrent sur son chef d'équipe.

-Nous l'avons retrouvé entre le port et la ville. Nous le tenons.

Ayato repose ses papiers avant de se relever. Cette enquête est donc bel et bien terminée. Il va récupère l'artefact et punir cet aristocrate.

-Parfait, nous arrivons dans ce cas.

Il remet correctement sa tenue de travail, avant de se tourner vers moi et tendre sa main pour m'aider à me relever. Main que je saisis rapidement. Il me tire vers lui, me volant encore un baiser avant de s'éloigner.
Me voilà donc à le suivre, avec cette même excitation que j'ai depuis quelques jours.

Le chef d'équipe nous guide, marchant une bonne dizaine de minutes à pas rapide. On arrive enfin au milieu de nul part, à quelques pas du chemin principal.

-Yuio...

-Maître Kamisato ? Pourquoi m'avez vous fait arrêter ?

Ayato ricane, non de joie, ni de plaisir mais plutôt d'arrogance et d'agacement.
Je m'arrête sur ces affaires beaucoup trop imposante pour n'être que d'un court voyage. Il cherchait à fuir. Mais où allait-il armé de son arc et ses flèches, ainsi que tout ses affaires ?

-L'artefact. Tu l'as ?

Les yeux de l'homme politique s'écarquillent avant de se baisser vers son sac. Ayato fait signe qu'on fouille son sac, et de retenir Yuio qui s'affole.

-Je l'ai acheté ! Il m'appartient !

-C'est un objet Mondstatois. Mais vous le saviez déjà ? Vous l'avez acheté en toute connaissance de cause. Qui plus est, vous saviez pertinemment que la commission le recherchais. Nous vous aurions remboursé sans soucis ! Mais il n'en plus rien.

L'un des gardes sort l'artefact bleuté du sac à dos, avant de le rendre à Ayato.

-J'espère que votre commerce aura été florissant pendant ce laps de temps. J'espère aussi que vous en aurez profiter, comme vous allez retourner croupir a l'échelle moyenne.

Il n'ira donc pas en prison, mais son statut lui ait retiré. Je pense que c'est la pire punition que l'on puisse faire a un individu comme ça. Il perd tout ce qu'il a gagné, toute sa valeur.

-Vous ne pouvez pas ! J'ai travaillé dure pour avoir tout ça !

-Vous ne méritez pas ce titre. Surtout si vous tournez le dos aux ordres qui viennent d'en haut.

Aux ordres qui viennent d'en haut ? Ce serait quelqu'un de supérieur hiérarchiquement qui aurait lancé cette quête ? Je comprends mieux pourquoi cette enquête lui tenait à cœur.

-S'il-vous-plaît, soyez clément !

-Je le suis. Pour avoir confronté la haute société, vous mériteriez la prison. Mais il n'en ai rien. Apprécier cette sentence qui aurait pu être bien pire.

L'objet en main, Ayato se retourne. Il ordonne à ses hommes de le lâcher. Il d'effondre à genoux. Le voir ainsi me brise le coeur. Mais je suppose qu'il l'a mérité.
Les larmes commencent à perler sur ses joues. Sans pitié, Ayato vient en ajouter une couche.

-Ne retournez pas chez vous. Cela nous appartient désormais. Sur ce, bon courage Yuio.

Puis il commence a s'éloigner, analysant l'objet qu'il détient enfin. Je me mets à sa suite, les lèvres retroussées, frustrée d'entendre un homme pleurer toute ses pertes. Yuio n'a plus de famille, sa femme est décédée il y a quelques années. Sa fortune, son entreprise et son statut était tout ce qui lui restait. Mais il n'a plus rien maintenant.

-Eh ! Qu'est-ce que vous faites ?

Je me retourne en entendant les soldats grommeler, mais aussi en entendant quelque chose fendre l'air.
Ce que je vois me terrifie, sans réfléchir mon corps bouge seul, sans contrôle dessus. Au même instant où Ayato est entrain de se retourner.

Je n'ai pas le temps d'activer mon bouclier, je le deviens donc.

My Lord - [Thomas X Ayato]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant