Chapitre 19

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-Je ne comprends pas ces registres. Cela n'a aucun sens. Les aristocrates ne sont pas si minutieux de base.

Je dépose mon document sur le bureau. C'est vrai qu'aucune de nos théories tient la route. Il n'y a aucune piste. Je fais le tour du bureau, comparant nos données. En effet, cela ne colle pas à nos théories.

-Il doit forcément y avoir quelque chose qui nous échappe...

Je suis d'accord avec ses propos. Je fixe les documents, un silence de plomb surgissant dans la salle. Un silence long, je ne m'en rends compte que quelques minutes. Le plus perturbant est le sentiment d'être observée, ce de façon intense.

-D'ailleurs, j'ai parlé avec Ayaka.

Je fais mine de passer outre alors que mon corps entier s'affole. Il a parlé avec elle ? Et donc ? Son ton se fait accusateur, qu'ai-je pu faire ou dire ?

-Et donc ?

Mes yeux bougent comme si je continuais de lire de manière désintéressé.

-Au sujet de ces dernières semaines. Tu lui aurais confié plein de choses interessantes.

Des choses intéressantes ? Elle a craché sur quoi ? Pas sûr ça... Elle n'aurait pas osé ?

-Tu aimes quelqu'un ces derniers temps. Qui est-ce ?

Je me sens abattus. Mes lèvres se pincent alors que mon cœur menace de quitter ma poitrine. Je peux même sentir le début des tremblements de mes mains. Je dois déposer les papiers pour éviter qu'il ne le remarque.

-Est-ce que cela a un lien avec ton changement d'attitude avec moi ces derniers temps ?

Je tourne la tête vers lui, croisant son regard. On se plonge l'un dans l'autre, je sens la crainte m'envahir. Je sais qu'il sait, mais comment va-t-il réagir ? Il peut ne plus vouloir me parler. En plus avec l'accident d'il y a quelques jours, cela risque d'être vraiment négatif.

-Est-ce moi ?

Je baisse la tête. Fixant le pied du bureau. Les larmes arrivent dans le coin de mes yeux tellement la pression grimpe en flèche.

-Si c'est toi, tu vas faire quoi ? Me renier ?

Je viens d'avouer... Je l'ai fait ! Je n'ai qu'une envie c'est de me tirer, de courir vers la sortie, traverser la ville et ne jamais revenir.
Lui ne répond pas, il reste muet. Cela m'affecte encore plus, ne faisant qu'affirmer mes pensées.

-Je vois. Désolé. Je vais partir.

Je me lève, pouvant enfin m'enfuir.

-Thomas !

Je n'ai pas le temps de faire un pas en avant que je sens qu'il me tire la manche. Mes yeux verts descendent sur son corps. Les siens sont écarquillés, ses lèvres tremblent.

-Alors c'est vrai ?

-De ?...

Il me tire vers lui, me faisant tomber dans ses bras. Il m'enlace, me tenant si fort qu'aucune fuite n'est possible. Je sens mes joues rougir, me brûler.

-Que tu ressentes enfin comme moi.

Mon souffle se coupe, je le sens défaillir dans sa force, le faisant reculer pour le regarder droit dans les yeux.

-Comment ?

-Depuis plusieurs années... Mais tu ne ressentais pas pareil ! Je m'en sentais désemparé...

Sa main se dépose délicatement sur ma joue, faisant émaner une douce chaleur réconfortante. Son regard pétille, rempli d'espoir.

-Thomas...

Il s'approche, je ne peux bouger totalement figé sur lui. Il l'hypnotise, dans ce moment que je désire depuis plusieurs mois, lui cela fait plusieurs années.
Le contact de ses douces lèvres sur les miennes me ramène quelque peu à la réalité. Mon coeur s'affole encore. Je le sens bouger, les miennes suivent instinctivement. La fougue s'emporte, naissant dans tous notre corps.

Notre baiser devient fougueux, je viens caler mes mains sur ses joues pour intensifier cet échange. C'est encore plus sensationnelle que ce que je ne pensais. Une sensation agréable grandit dans mon ventre, mais aussi plus bas. Je me sens gonfler, emporter dans l'adrénaline et l'excitation.

On se recule, a bout de souffle. Je sens l'air sur mon visage, nos regards se croisent encore.

-Mon archon...

Ayato me pousse doucement en arrière, me forçant à m'allonger. Il se place au-dessus en califourchon.

-Pouvons-nous continuer ?

Je me redresse, glissant mon bras vers sa nuque pour venir à nouveau plaquer nos lèvres ensemble. Je le désire tellement que je suis mon coeur et mon corps plutôt que ma tête.
Je le désire.

My Lord - [Thomas X Ayato]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant