BOGDAN (Mafia Book) [RÉÉCRITURE]

47. Démasquée

Aksana

La voiture s'arrêta devant le club. L'architecture imposante du bâtiment, éclairée par des néons tamisés, dégageait une aura de mystère. L'endroit semblait à la fois un sanctuaire et un piège, une oasis de luxe au cœur de la nuit.

L'air était glacial, mais la tension qui régnait entre nous cinq rendait l'atmosphère encore plus lourde. Rouman se tenait à l'entrée avec un homme au visage impassible : le fournisseur. Celui qui devait nous ouvrir la voie pour rencontrer Mikhaïl. Ce même fournisseur que nous avions forcé à nous donner des informations la veille, après l'agression qu'il n'oublierait probablement pas de sitôt.

— T'as l'air d'avoir passé une nuit intéressante, lança Rouman, un sourire en coin, en observant le fournisseur. Son ton était décontracté, mais la manière dont il l'observait trahissait une intensité bien plus froide. Il avait compris que ce type n'était pas du tout à l'aise, et il prenait un malin plaisir à l'observer perdre son calme.

Le fournisseur, mal à l'aise, baissa les yeux, son corps légèrement tendu. Il n'avait pas répondu, mais son silence était en soi une réponse. Il savait qu'il n'était pas dupe, que nous l'avions déjà repéré.

Aaron, qui restait plus en retrait, observa le fournisseur d'un regard perçant. Sa capacité à analyser et lire les gens était un art en soi, mais aujourd'hui, il était tout aussi tendu que nous.

Anthonin, plus silencieux que d'habitude, jeta un regard rapide à Rouman, puis au fournisseur. Il n'était pas du genre à faire des remarques inutiles, mais il était toujours à l'affût de la moindre réaction qui pourrait être exploitable. Il avait cette capacité à déceler la moindre faiblesse.

Après quelques secondes d'observation, Rouman se tourna vers le fournisseur, cette fois d'un ton plus autoritaire.

— T'as intérêt à nous conduire directement là où on doit aller, sinon... tu sais bien ce qui t'attend. Ses mots étaient un ordre, pas une suggestion. L'homme frissonna imperceptiblement sous la pression, mais il n'avait pas le choix. Nous étions là pour obtenir des réponses, et il n'avait rien à y gagner en essayant de jouer à un jeu dangereux.

Le fournisseur se redressa, jetant un dernier regard à Rouman avant de se tourner vers la porte, l'ouvrant lentement. Ses mains tremblaient légèrement, mais il n'osa pas nous regarder. Il savait que chaque seconde qui passait sans obéir allait se retourner contre lui.

Nous passâmes la porte, et à l'instant où nous entrâmes, l'atmosphère changea. L'odeur d'alcool fort et de fumée douce flottait dans l'air. La musique battait lourdement, mais tout ici avait un air de fausse fête, comme si le temps était suspendu dans cette partie du club. Les gens autour de nous étaient des ombres, des visages dissimulés, des rires forcés. C'était un décor parfait pour cacher des intentions bien plus sombres.

Le fournisseur se déplaça rapidement devant nous, traversant les couloirs du club avec une vitesse qu'il n'avait pas eue en arrivant. Nous marchions tous en silence, bien conscients que ce qui allait suivre serait plus dangereux que tout ce que nous avions connu jusqu'ici. Rouman, d'un air distrait, observait les murs autour de lui, mais chaque muscle de son corps restait tendu. Il était prêt à agir, peu importe ce qu'on allait trouver.

L'atmosphère était lourde, presque oppressante, comme si chaque mouvement était scruté, chaque respiration attendue. Les murs étaient décorés de toiles abstraites, des éclats de verre et de métal, des œuvres d'art qui semblaient raconter des histoires que personne ne voulait entendre. Les portes, finement travaillées, se fermaient doucement derrière nous, nous isolant de l'agitation extérieure. Nous marchions dans ce labyrinthe, comme des rats dans une cage d'acier, et à chaque coin de corridor, l'impression que le piège se resserrait.