Emma, just Emma // Tokyo Revengers

Août 2005

Quelqu'un sonna à la porte alors je me levai pour l'ouvrir. Comme je m'y attendais, il s'agissait de Draken.

- Salut. Il est où, Mikey ?

- Il vient de manger, il fait sa sieste de l'après-midi.

- D'accord. Tu pourrais lui dire que ce soir, on se fait une réunion au sanctuaire Musashi, comme d'habitude.

- Je lui dirais.

- Tu peux venir toi aussi si t'en as envie. Comme t'es sa sœur, t'as le droit d'assister aux réunions.

- Je verrais.

- Ok. À plus, Emma.

- À plus.

Il s'en alla et je fermai la porte derrière lui. Je retournai alors dans ma chambre, et m'effondrai sur mon lit.

Dernièrement, les visites presque quotidiennes de Draken ne me faisaient plus plaisir. Avant, j'étais excitée quand il venait, mais petit à petit, j'ai compris que, quoi que je fasse, je n'attirerais jamais son attention. Certes, il est gentil et doux avec moi, mais il est à la fois froid et distant.

J'ai l'impression que plus je m'approche, plus il s'éloigne. Et les seules fois où il m'engage la conversation de lui-même, c'est pour me parler de Mikey. Je sais plus quoi faire, je voudrais vraiment qu'il me remarque mais rien de ce que je fais ne marche. Peut-être qu'il vaudrait mieux que je ne fasse plus rien et que je laisse tomber.

Moi : Papi, je vais faire les courses !

De retour des courses, je me fis aborder par un drôle de garçon. Il avait les cheveux blonds fixés avec du gel, coupe typique de délinquant, et un uniforme scolaire.

Il avait l'air un peu con aussi, mais c'est qu'un détail...

- Eh, mademoiselle ! T'es plutôt jolie, tu sais ? T'as un 06 à me donner ?

Je n'avais pas le moral à le repousser gentiment. J'attire beaucoup de garçons quand je sors, mais je sais pas pourquoi. C'est peut-être la poitrine ?

J'entendais souvent Shinichiro parler avec Takeomi de comment les grosses poitrines attirent les garçons. Malheureusement, on dirait que Draken échappe à la règle.

Puis une idée me vint en tête. Je fis alors mon plus beau faux sourire à ce guignol.

- Oui, bien sûr. Et si on se retrouvait au karaoké dans... Disons trente minutes ? Juste le temps de poser ces courses et j'arrive, d'accord ?

- Ouais, c'est tout bon.

Une trentaine de minutes plus tard, je retrouvai le gars devant le karaoké. On avait du bon temps, enfin lui, moi je faisais seulement semblant d'en avoir. En vérité, je m'ennuyais à mourir, et avait hâte d'arriver à la raison de ma venue ici.

- Je m'amuse vraiment bien !

- Ouais... Moi aussi... Dis, tu veux pas... Passer aux choses sérieuses ?

- Sérieuses ? Comment ?

- Tu sais... Quand une fille et un garçon sont seuls dans une pièce... Y a un truc qu'ils peuvent faire...

- Oh, je vois.

Je retirai alors mon haut et ma jupe et il fit de même avec son pantalon. Au début, il avait l'air confiant, mais à un moment, il eût soudainement l'air paniqué et perdu.

Le téléphone de la cabine se mit alors à sonner et je répondis.

C'était le gérant qui demandait si nous voulions à boire.