Être quelqu'un d'autre le temps d'une soirée ? Voilà ce qu'a désiré Esmée. Elle ne pensait pas être captivée par le beau Mez le petit nouveau de l'école ce même garçon qui n'est même pas capable de se souvenir de son prénom.
Cette attirance est ré...
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Mez
En pénétrant dans la classe, je salue le professeur qui se tient debout derrière son bureau, Esmée me suit de quelques mètres.
Je ne sais pas pourquoi je l'ai interrompu pendant sa conversation avec ce grand blond. Elle était en route pour me voir, moi ! Avant qu'il ne vienne et la bouscule. J'ai écourté ma discussion sur un devoir de science avec Stella et je me suis approchée d'eux pour écouter ce qu'il avait bien à lui dire. Quand j'ai compris qu'il allait l'inviter, je me suis senti obligé d'intervenir. Mais pourquoi ? Elle n'est rien pour moi, juste une camarade de classe avec qui j'échange des livres. Elle est belle, elle m'intrigue oui, mais je ne peux pas faire ça, elle mérite un mec normal, un qui l'aimera sans vis ni mensonge et surtout un homme à l'esprit libre. Même si j'éprouve un attachement pour cette fille, elle n'est pas ma possession et mon cœur ne bat que pour une autre.
Je m'installe sur ma chaise, lui jette un coup de regard en biais. Elle se tient encore debout droite devant la table, les bras croisés, remontant sa poitrine dissimulée derrière son sweat épais. Je déglutis et détourne les yeux. Concentre-toi.
Elle hésite à s'asseoir à côté de moi, c'est évident. Après que le professeur a tapé dans ses mains pour demander le silence. Je la vois résigner, elle s'installe sans omettre de souffler pour me faire comprendre qu'elle n'a pas aimé mon intervention et qu'elle se pose à contrecœur.
Elle fouille dans son sac et en sort un petit calepin d'où elle déchire une page, griffonne quelques lignes et me transmet le papier.
Tu m'expliques pourquoi tu joues à l'homme de Cro-Magnon ?
Je mords ma lèvre inférieure, bonne question. Je réfléchis à une explication acceptable, n'en trouvant pas, je lui réponds que je n'ai rien fait de mal, je ne pensais pas que ce garçon était son petit ami.
Elle me lance une œillade meurtrière.
Il n'a pas eu le temps d'être mon petit ami vu que tu es intervenu.
Je sens mon estomac se resserrer, pourquoi ces quelques mots me font-ils cet effet. Elle n'est rien pour moi, j'aime beaucoup Santa Muerte et Esmée, c'est juste Esmée. Maman n'arrête pas de parler d'elle, je me retrouve même parfois à penser à elle avant de fermer les yeux... Pourquoi la voir avec un autre homme que Sam m'a autant énervé ?
Je suis désolé, ça n'arrivera plus.
...
J'espère bien !
Je ravale difficilement ma salive, espèrent ne pas lui montrer l'inconfort que je ne saurais moi-même pas expliquer et la regarde fouille de nouveau dans son sac et en sortir deux livres. L'un qu'elle me rend, l'autre qu'elle me donne. Les Fleurs du mal de Charles Baudelaire, que je m'empresse d'ouvrir pour découvrir son petit mot.
