Esmée
Après une douche express, j'enfile une jupe évasée noire et un pull blanc où il est inscrit « pourquoi pas », ce sera assurément mon mood du jour.
Je récupère une paire de Converses noir et blanc sous mon lit, ma veste en similicuir et mon sac. Comme à mon habitude, j'ai laissé mes cheveux lâchés et ne porte que très peu de maquillage. Juste un petit peu de mascara et de poudre, j'ai de la chance de ne pas avoir encore de problème de peau, autant faire léger.
Je replace mes lunettes sur mon nez et me voilà fin prête pour les cours.
Au rez-de-chaussée, je retrouve mon père et ma mère en pleine discussion avant d'arriver à la dernière marche, il se stoppe immédiatement et là, je comprends que j'étais le centre de cette conversation.
_ Vous parliez de moi, j'imagine ? les questionnais-je tout en récupérant une pomme dans le saladier.
Je mords dans mon fruit et mâche lentement en les scrutant tour à tour.
_ Nous parlions de ton ami et de sa grand-mère. Fini de me répondre ma mère.
_ Et pourquoi arrêtez-vous quand vous m'entendez arriver ? Les bras croisés, je les jauge tour à tour, énervée qu'il me cache peut-être quelque chose.
_ Depuis quand poses-tu autant de questions, jeune fille ?
_ Depuis que vous évitez les miennes, rétorquais-je à ma mère.
_ Tu as bien dormi mon cœur. Mon père vient déposer un baiser sur mon front et sur celui de ma mère, l'invitant du regard à ne pas poursuivre. Je ne comprends pas ce qu'ils ont ce matin, mais le klaxon de Sam coupe court à toute spéculation.
_ Ce soir, je rentre tard, la grand-mère de Mezian m'a invité à un atelier cuisine. Il s'échange un regard étrange.
_ Très bien mon cœur, passe-leur le bonjour.
Je jette un dernier regard à mon père et hoche la tête tout en quittant la maison. Il vient de se passer quelque chose de bizarre et je n'arrive pas à mettre le doigt dessus, mais une chose est sûre, la famille de Mez est concernée.
À l'extérieur, Sam me fait un signe depuis l'habitacle de sa voiture m'invitant à me bouger plus vite.
Je déverrouille ma voiture et démarre d'emblée. Je vous l'accorde, c'est très bizarre de prendre deux voitures et de faire la route ensemble. Mais Sam a un entraînement ce soir et risque de finir tard et je n'ai aucune envie de l'attendre tout en le regardant courir partout. Surtout que j'ai rendez-vous avec Nani. Et il tient absolument à ce que l'on fasse la route ensemble. Mon ami a toujours été très protecteur avec moi, je n'y vois aucune objection tant qu'il n'empiète pas plus que de raison dans ma vie privée. Si ça le tranquillise de me savoir à portée de vue alors, j'accepte.
...
_ Comment vas-tu petite crotte ?
Je verrouille ma voiture et le rejoins.
_ Arrête de m'appeler comme ça.
_ Je prends ça pour un « super la forme », il rit et passe son bras autour de mes épaules.
À l'intérieur de l'établissement, Maddie nous attend devant les portes d'entrée avec ses deux amis de l'autre jour, tic et tac.
Elle attrape Sam par la nuque sauvagement et l'embrasse goulûment. Cela a beau faire deux ans, j'ai encore du mal avec cette vision d'horreur.
_ Mon amour, tu m'as tellement manqué, suffoque-t-elle entre deux baisers baveux.
_ Toi aussi, mon cœur, ce week-end sans toi a été une vraie torture.
Je recherche mentalement les dix meilleures façons de mourir rapidement. J'en suis au numéro cinq « sauté du bâtiment » quand la voix de Maddie m'interpelle.
_ Cool ta jupe. Je cligne des yeux plusieurs secondes, elle vient bien de me faire un compliment, je ne rêve pas ? Je fixe ma jupe puis retourne sur son sourire. On voit moins la largeur de tes hanches et surtout, il cache super bien le volume de tes fesses. Bon, tout va bien, la sorcière est toujours parmi nous.
Je lui lance un sourire pincé et la remercie et rétorque.
_ Merci beaucoup Maddie, ravie qu'elle te plaise et je dois dire que je te trouve vraiment très en beauté également. Aujourd'hui tes cheveux détachés te vont extrêmement bien, ta tête fait beaucoup moins grosse comme ça et tes oreilles décollées ne se voient presque plus.
Je tourne les talons, n'attendant pas de réponse, mais sa grande bouche ouverte me donne un avant-goût de ce qu'elle s'apprêtait à répondre. Entre nous, ce ne sera jamais l'amour fou, ça, c'est une évidence.
Dans les couloirs, je repère Mez adossés au mur en grande conversation avec une grande rousse que je ne reconnais pas tout de suite.
Nos regards se croisent, j'hésite à baisser le mien, ne sachant pas trop sur quel pied danser avec lui depuis la veille. Il me sourit sincèrement, venant jusqu'à creuser ses sublimes fossettes, sa copine se retourne, curieuse de découvrir à qui il accorde son attention. Je vire aux pourpres sous tous ses regards. Son regard balaye ma silhouette de haut en bas et là, mon cerveau cesse de fonctionner, je me dirige d'un pas décidé dans leur direction.
Quand mon crâne vient percuter une surface dure, me stoppant net dans ma lancée.
_ Oh merde ! Ma belle, je suis désolée, je pensais que tu m'avais vu venir.
_ Ulysse ? Pourquoi est-ce sorti comme une question.
Il agrippe mon visage de ses deux mains et étudie mon visage sous tous les angles. Sa proximité me gêne plus qu'elle m'est agréable, son toucher ne me procure aucun picotement ni frisson, pas comme pour Mezian, avec lui, juste une simple caresse m'électrise de la tête aux pieds.
_ Tout a l'air bon, toujours aussi belle. Il relâche mon visage et me sourit.
Il a dit que j'étais belle, oh mon Dieu, il faut que je lui réponde quelque chose, merci par exemple, mais à la place, je ricane tout en soufflant telle l'idiote que je suis. Je voulais savoir si tu avais prévu quelque chose...
_ Salue Esmée. Je détourne les yeux, Mez se tient droit comme un i clairement énerver, les mains dans les poches au côté d'Ulysse. Merde, c'est quoi ça encore. Qu'est-ce qui lui prend ? Il ne serait pas jaloux quand même, c'est impossible, il était lui-même en charmante compagnie. Tu viens, on a cours ! Poursuis ce dernier se mettant à me donner des ordres maintenant.
_ D'accord. Je n'ai vraiment trouvé que ça à dire.
D'un signe de la main, je salue Ulysse qui ne quitte pas son sourire même si la scène qui vient de se dérouler sous mes yeux est réellement très bizarre. Il voulait m'inviter avant qu'on ne soit interrompu, mais d'ailleurs pourquoi on l'a été, je sens une boule montée dans ma gorge.
Mezian Dolan, tu es un homme mort.
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FAKE (Terminée)
RomanceÊtre quelqu'un d'autre le temps d'une soirée ? Voilà ce qu'a désiré Esmée. Elle ne pensait pas être captivée par le beau Mez le petit nouveau de l'école ce même garçon qui n'est même pas capable de se souvenir de son prénom. Cette attirance est ré...