Mez
Je ne suis qu'un connard. « Tu t'en remettras » après ce qu'elle a vécu, j'en rajoute une couche. Je me déteste de lui faire du mal. Après avoir entendu son « je t'aime », j'ai eu envie de me jeter dans ses bras. Putain, moi aussi, je l'aime comme un fou. Elle est la meilleure chose qui me soit arrivée depuis longtemps.
Mon si beau papillon est devenu une femme incroyable et cela m'a frappé en plein visage en la revoyant. Elle est parfaite, mais mon attirance pour elle est malsaine. Tout ce que j'ai toujours redouté se révèle être vrai. Parmi toutes les femmes sur cette planète, il a fallu que ce soit elle qui m'attire. Je ne suis qu'un monstre et cela se confirme aujourd'hui.
Je franchis les portes en verre du lycée et me dirige vers le parking. Je ne peux pas rester une minute de plus ici. Je ne me sens pas capable de lui faire face à nouveau, je ne suis pas assez fort. Je vais craquer et ce ne sera pas bon pour elle. Je dois lui laisser de l'espace et du temps pour m'oublier. De mon côté, j'apprendrai à vivre avec ce vide béant dans ma poitrine, c'est pour le mieux. Une fois dans la voiture, je démarre et rentre à la maison. Mes pensées repassent les différents articles que j'ai lus toute la nuit, il n'y a aucun doute, j'ai pourtant cherché l'erreur.
Si ce n'était pas ma mère, mais une autre femme qui lui ressemble énormément. Mais cet enfoiré tenait un journal dans lequel il notait tout. Il la décrivait comme une fille facile et stupide, il n'avait pas besoin de faire beaucoup d'efforts pour qu'elle le suive, pour reprendre ses mots. Elle l'a suivi jusque chez lui, il n'a pas expliqué comment il l'a attirée là-bas. Je suppose que le fait de voir sa maison à quelques pas de la nôtre a dû la mettre en confiance. Parce que oui, ce monstre n'habitait qu'à quelques rues de chez nous. Mais ça, nous ne l'avons jamais su, car mes grands-parents ont quitté la ville à l'annonce de la grossesse de ma mère.
Dans son journal, il dit qu'il n'a même pas eu envie de la tuer, parce qu'elle était insignifiante. Incapable d'aligner deux mots, il ne l'a pas considérée comme une menace. Après avoir fini avec elle, il l'a relâchée et elle est rentrée comme si rien n'avait changé. Sauf la nuit, depuis ma mère fait de nombreux cauchemars, on ne sait pas vraiment ce qu'elle a vécu dans cette cave. Une chose est sûre, il lui a volé son innocence et lui a laissé un cadeau empoisonné. Je me demande toujours pourquoi ils n'ont pas interrompu la grossesse, pour quoi élever un enfant indésirable, qui plus est celui d'un violeur de petite fille.
Je finis par me garer dans l'allée du garage et descends de la voiture puis la verrouille. Une fois le seuil de la porte franchi, je dépose toutes mes affaires et entre dans la cuisine et réalise que la pièce est vide. Je jette un coup d'œil dans le salon, même constat. Je monte à l'étage et trouve toutes les pièces vides. Elles sont sûrement sorties prendre l'air, alors je rentre dans ma chambre et me jette sur le lit.
Je saisis mon carnet de notes caché sous mon oreiller et commence à écrire à m'en faire saigner les doigts. Les mots jaillissent et se déversent sur le papier, comme si j'essayais de me débarrasser de mes souffrances en les couchant sur papiers. Cela n'a toujours été que ma seule et unique thérapie, celle qui me permet de libérer mes émotions les plus profondes. Soudain, j'entends trois coups frappés à la porte. Je relève la tête, referme mon journal que je cache à nouveau sous mon oreiller.
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FAKE (Terminée)
Roman d'amourÊtre quelqu'un d'autre le temps d'une soirée ? Voilà ce qu'a désiré Esmée. Elle ne pensait pas être captivée par le beau Mez le petit nouveau de l'école ce même garçon qui n'est même pas capable de se souvenir de son prénom. Cette attirance est ré...