In one breath

-Chapitre 26-

-JANA-

Deux mois plus tard, Paris, France

Après Noel, Sarah et Marco sont repartis comme des voleurs dans ma ville, la ville où j'ai grandi, où j'ai laisser ma famille, mes amis. Je n'ai plus aucunes nouvelles. Je ne donne plus aucune nouvelle. Ma mère doit devenir folle. Ma soeur, enceinte, doit devenir folle.

Je n'ai eu le droit qu'a un appel le jour de l'an de la part de Sarah qui a enfreint la règle. J'ai eu le droit de savoir que Ryle allait mieux et que Joshua était entre les mains des meilleurs spécialistes. C'est la dernière fois que j'ai entendu sa voix. Apres ça, silence radio.

Ça m'a apaisé, un moment...

Peut-être que Joshua est réveillé. Si c'est le cas j'espère qu'il se bat nuit et jour pour me faire revenir.

J'espère que tout le monde va bien.

Chaque jour, je prie pour ne pas recevoir de mauvaises nouvelle de la part de Marco, je prie pour que Joshua se soit réveillé.

Pitié...

Ici, en France, j'ai trouvé un travail, je suis baristas dans un petit café près de Montmartre. Il fallait que je m'occupe l'esprit. travaille de 5h à 20h, ça marche bien, je conseille.

Je me suis rapidement habituée à la langue, les gens sont differents ici, ils sont tristes, toujours.

Je suis triste en ce moment. D'après mon psy, c'est la "dépression" je ne connaissais pas ce mot en français, il est monocorde.

Des fois, je croise des visages familiers dans les rues ; des gardes, des agents du réseau. Mais les ordres sont les ordres, je ne dois pas leur parler.

Putain de règles de merde. Je vais te les faire bouffer Marco.

Marco a prit mon téléphone, je n'ai qu'un prépayé avec les numéros d'urgences écris sur un post-it dans mon appart.

Je ne suis pas à plaindre de ce coté là, je suis logé dans un bel appartement dans un bâtiment osmanien avec cours intérieur et vu sur la Tour Eiffel. Pourtant, je ne me sens pas chez moi. C'est un sentiment étrange. j'ai l'impression d'être un intrus, prisonnier de ma propre vie.

Depuis Noel, j'ai essayer de rentrer aux étés-unis, plusieurs fois, mais je n'ai jamais réussis à faire plus de cinq pas à l'aéroport. A chaque fois, j'ai été retrouvé par mes charmants gardes du corps.

La nuit, je tourne dans mon lit pendant des heures en pensant aux Etats-Unis, à l'heure qu'il est là bas, à ce que font mes amis, ma famille, Joshua. Je pleure, chaque soir en espérant me réveiller à Chicago le lendemain. Mais chaque matin, je suis triste de voir que je suis à Paris. Mais pour autant, je recommence le soir même.

J'ai le droit de vivre la vie que je veux ici, je n'ai pas de règle, je peux faire ce que j'ai envie. Tout, sauf s'il y a un rapport de près ou de loin avec le réseau. J'ai interdiction d'en parler d'ailleurs, mais ça ne risque pas d'arriver, je ne parle vraiment qu'à mon psy.

Je me vois plongée dans une vie que je ne veux pas. Serte plus simple, mais que je n'ai pas choisie. J'aimais ma vie imparfaite, dangereuse, agitée. J'aimais me réveiller chez Joshua, j'aimais faire ses devoirs à sa place, j'aimais nos sortis café avec Sarah et Harper. J'aimais les blagues dérangeantes de Marco. J'aimais les nuits passées sur le toit de ma chambre à regarder les étoiles avec Joshua. J'aimais apprendre que ma soeur était enceinte alors qu'elle était au troisième trimestre. j'aimais, bizarrement, me retrouver nez à nez avec Bastien... Enfin je crois. J'aimais ma vie Putain ! Je l'aimais. Et comme si je n'avais vraiment pas le droit au bonheur, on me l'enlève, encore.

Je suis en colère, contre l'univers, contre moi, contre Bastien. Ho oui, par dessus tout, contre cet enfoiré de Bastien Crawl.

J'espère que je rentrerai bientôt.

J'espère que je vais finir par aimer cette nouvelle vie.

J'espere que Joshua va bien.

J'espère que je ne l'oublierai pas.

Finalement, la vie ne tiens qu'à un fil. Sous un seul souffle, en une fraction de seconde, tout peut s'écrouler. Cette vie que j'avais rêvée. Tout ce que j'avis mis tant de temps à reconstruire. Tout s'effondre.

Et je dois recommencer. Cette fois, sans Joshua.

...SEULE.... ....PERDUE... ...TERRIFIEE...

Sous un seul souffle. Un seul...

-FIN-