Chapitre 2

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Je restai là, plantée en bas des escaliers, bouche bée.

-Vous vous connaissez ? demanda ma mère, brisant ainsi le silence gênant qui s’était installé.

-Disons qu’on s’est déjà croisé, répondit Rafael.

-C’est lui l’étudiant, qui va venir habiter chez nous ? le coupai-je.

-Oui, Rafael O’Lin est arrivé en avance, ce matin. Tu l’as croisé en cours, c’est bien ça ?

En réalité, il était arrivé la veille au soir. Rafael me lança un regard glacial qui me fit tressaillir. Apparemment, il ne voulait pas que je cafte son secret. Je hochai simplement la tête. Ma mère sembla remarquer mon malaise et se racla la gorge.

-On va vous laisser faire connaissance tranquillement. Tu veux bien montrer la chambre d’amis à Rafael, Ophélie ?

Je ne répondis pas et fis signe au garçon de me suivre. Il monta à ma suite et je le menai à la chambre d’amis.

-C’est là, dis-je en entrant.

Il passa la porte à ma suite.

-Je ne pensais pas que je viendrais habiter chez toi, dit-il.

-Je ne pensais pas non plus, grommelai-je.

-Si on continue à s’insulter à chaque fois qu’on se voit, ces prochains mois vont être longs.

-J’y peux rien si j’ai envie de te mettre des claques à chaque fois que je te vois.

Il me lança un regard noir.

-Tu m’énerves.

-Toi aussi.

-Mais il va falloir que tu t’habitues à moi.

Je ne répondis pas. Il avait raison.

-Je te guiderai au lycée, et je te croiserai ici, mais rien de plus.

Il hocha la tête et je tendis la main.

-On fait la paix alors ?

Il eut un sourire moqueur mais ne bougea pas d’un poil. Il s’assit sur la chaise et m’ignora. Je sortis de la pièce en fronçant les sourcils. Ce garçon était vraiment étrange. Et saoulant aussi. Jennifer me rejoignit.

-Alors ? T’as vu l’Américain ? me demanda-t-elle. Il est beau, hein ?

Je lui lançai des éclairs.

-Ce dont je suis sûre, c’est qu’il est vraiment très arrogant. Il m’a traitée de petite chose aujourd’hui !

Elle ouvrit de grands yeux étonnés.

-Sérieux ?

-Non, non je disais ça pour rigoler, répliquai-je ironiquement.

-T’as pas l’air de l’apprécier, fit-elle remarquer.

-Non en effet. Je sens qu’il va me pourrir ces prochains mois.

Elle me tapota l’épaule et s’éloigna.

-Courage ! Plus que quatre petits mois à tenir ! dit-elle avant de rentrer dans sa chambre.

Je soupirai et descendis les escaliers pour rejoindre mes parents. Il était temps que j’apprenne ma punition.

***

Ces quatre derniers mois me semblèrent durer une éternité. Surtout avec Rafael constamment collé à moi.

-Tu n’es pas obligé de me suivre tout le temps, tu sais, je lui ai dit.

-Tu es mon guide, a-t-il simplement répondu.

Sentinelles -Tome 1- : Une disparue, une licorne et un monde mystiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant