Chapitre 3

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Personne ne pipait mots. Moi la première. Mais qu’est-ce qu’il racontait le crétin ? Je l’aurais su si je n’étais pas humaine quand même ! Non ?

-Comment ça ? demanda soudain Christelle. Comment peux-tu le savoir ?

Ah là ça m’intéressait ! Rafael ne répondit pas et se dirigea vers le meuble à armes. Il prit l’une des épées. Le mot Sentinelle s’illumina comme la veille et il se dirigea vers moi. Il me tendit l’arme. Leny m’empêcha de la prendre.

-Rafael ! Si tu te trompes et que c’est une humaine elle mourra !

-Comment ça ? m’écriai-je.

-Les humains ne supportent pas la puissance de ces épées. Elles les tuent rien qu’au toucher.

Je déglutis et me tournai vers Rafael.

-Tu n’as pas à t’en faire. Rappel-toi. Tu as pris l’une de ces épées pour tuer le démon.

Donc il m’avait vu. Et là il marquait un point.

-Bon d’accord, passe-moi ça, dis-je en tendant la main. Mais si je meurs ce sera ta faute.

Il hocha la tête et me donna l’arme. Au contact de ma main moite, le mot Sentinelle s’illumina, d’une lueur rougeâtre cette fois. Tous dans cette pièce me regardaient avec hallucination, sauf Rafael, évidemment.

-C’est aussi elle qui a envoyé l’appelle à l’aide grâce à ma pierre, ajouta Rafael à l’intention de la grande blonde.

-Incroyable… murmura-t-elle. Elle n’est donc pas humaine.

-Est-ce que c’est pour ça que je suis plus agile, plus rapide et que mon ouïe et ma vue sont plus affutées ? demandai-je.

La femme me regarda de travers.

-L’agilité et la rapidité oui mais l’ouïe et la vue non.

Je m’apprêtais à répondre mais Rafael fut plus rapide.

-Je pense que c’est aussi une louve-garou.

Tous le regardèrent avec surprise, moi y compris.

-Je… Quoi ? m’écriai-je.

-Les loups-garous sont plus forts et plus rapides que les humains, comme les voyants de la justice, mais comparé à nous, ils ont aussi des sens bien plus développés. Sont-ils normaux là ?

J’acquiesçai. Après avoir traversé le rectangle noir, mes sens étaient redevenus normaux. Mais c’est dingue quand même !

-Comment l’as-tu deviné ? lui demandai-je. Je ne t’ai pas parlé de mes sens pourtant.

-Quand je t’ai aidé à te relever, répondit-il. Tu as une chaleur corporelle plus élevée. Et tu as entendu toutes mes conversations alors que j’étais éloigné de toi. Simple déduction.

Il se dirigea vers sa commode et sortit d’un tiroir un petit poignard. Il a des armes partout dans sa chambre ou quoi ? Il me la tendit. Je voulus la prendre mais il m’arrêta.

-Non, touche la lame, me dit-il.

J’obéis. À peine j’eus effleuré le métal que je sentis une vive brulure au niveau de mon doigt. Je le retirai précipitamment.

-Aïe !

-C’est de l’argent, m’expliqua Rafael. C’est comme un poison pour les loups-garous.

Je le regardai, éberlué.

-Tu veux me tuer ou quoi ? T’es un grand malade ! Tu pouvais pas me le dire avant ? Me prévenir ?

Il ne répondit pas et alla ranger l’épée et le poignard en argent. Christelle se tourna vers moi.

Sentinelles -Tome 1- : Une disparue, une licorne et un monde mystique EN PAUSEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant