Sentinelles -Tome 1- : Une disparue, une licorne et un monde mystique EN PAUSE

Chapitre 12

Quand Hioelle et moi nous assîmes côte à côte dans la salle à manger, Xavier et Yüna étaient de nouveau en train de se disputer. Je n'essayai même pas de prendre part à la dispute, mon cerveau avait besoin de se reposer. Nicolas s'était assis en face de moi, et le temps que Léa ne sépare les deux énervés, j'eus le temps de l'observer. Physiquement, il était jeune. Je ne lui donnais pas plus de 30 ans. Ses cheveux caramel étaient en bataille. Il avait, comme Hioelle, les mêmes yeux noir onyx et la même peau brune. Il était aussi grand et avait également des oreilles pointues. Hioelle lui ressemblait bien plus qu'à sa mère. La seule chose qu'elle partageait avec sa génitrice, était sa musculature. En effet, Nicolas était maigre comme un clou.

-Bon, ça suffit maintenant ! m'écriai-je, faisant ainsi taire la Sentinelle et le zombie. Yüna, on sait tous que tu n'es pas contente d'être ici, mais ce n'est pas une raison pour crier sur tout le monde !

La jeune femme se renfrogna, non sans me jeter un regard noir. Xavier hocha la tête en signe de remerciement, et je lui souris en retour. Je commençai à manger les pâtes bolognaises devant moi quand ma tante prit la parole.

-D'ailleurs Hioelle, tu as retrouvé le castor ?

Sa fille soupira.

-Non, mais tu as pensé à regarder entre les coussins du fauteuil ?

-Je doute qu'il y soit, répliqua Léa en fronçant les sourcils.

Pourtant, elle se leva et se dirigea vers ledit fauteuil. Elle glissa la main entre les coussins multicolores et la retira précipitamment. Les doigts dégoulinant de sang, elle se tourna vers ma cousine.

-Effectivement, tu avais raison.

-Laisse-le, va. Il est grognon en ce moment.

-C'est quoi cette histoire de castor ? ne pus-je m'empêcher de demander.

-On a un castor de compagnie, m'expliqua Nicolas. Pas très anodin, je m'en doute.

-Et il se cache tout le temps, ajouta Hioelle prenant une nouvelle fois des pâtes.

Je souris. Un castor de compagnie. Je trouvai cela plutôt amusant moi.

Pendant tout le repas, je discutai avec ma famille. Je me sentais heureuse, bien même. Yüna resta silencieuse tout du long. Elle n'était pas ravie d'être ici, même si elle n'avait pas caché sa surprise en goutant pour la première fois aux pâtes. Il fallait dire qu'elles étaient délicieuses. Quand arriva le moment du dessert, personne ne se leva pour aller le chercher.

-Papa, c'est toi qui étais censé l'acheter, dit ma cousine.

-Zut, j'ai encore oublié, s'excusa-t-il.

-T'abuses, t'oublies à chaque fois ! s'énerva sa fille.

Elle se leva brusquement et se dirigea vers les escaliers.

-Je m'attache les ailes et je vais au magasin en acheter un.

-Fais attention, lui dit sa mère, une fois qu'elle fut redescendue.

-Arrête de t'inquiéter, répondit Hioelle en ouvrant la porte.

Je me levai à mon tour.

-Je peux venir avec toi ?

-Bien sûr !

-Il en est hors de question ! s'exclama Yüna. Tu es sous ma responsabilité. S'il t'arrive quelque chose, c'est moi qui vais avoir des ennuis.

-Tu n'as qu'à venir alors, grognai-je, pas vraiment ravie qu'elle me suive partout comme mon ombre.

Et sans même attendre sa réponse, que je savais d'avance négative, je sortis à la suite de ma cousine. Yüna nous rejoignit en courant.