Mon regard s'embrume tandis que ma gorge se noue.
J'inspecte les nombreux défauts de mon visage et un sanglot s'échappe de mes lèvres.
Alors comme ça ce qu'il avait dit était vrai...
Cette fois, les larmes roulent et viennent souiller mes joues en abondance.
Aucune définition ne peut décrire la douleur.
Ce n'est pas un ressentit pénible et désagréable, c'est le sentiment qu'on te déchire la poitrine et qu'on t'arrache le cœur de force.
C'est l'impression que chaque mot, que tout ce qu'on aurait envie de cracher se transforme en larmes nous donnant ainsi une charge mental de plus à supporter : celle de la frustration.
Je voudrais crier, hurler, insulter, cracher.
Mais je n'y arrive pas...
Mes paroles sont déformées par les pleurs.
Aucun mot ne peut qualifier ce que je ressens à cet instant.
J'examine mon regard à travers la glace.
Il a enfin perdu tout son sens.
Plus rien n'y est retranscrit et mon visage crispé par la souffrance rougit.
Mes geindres ce succèdent ne faisant de ma personne quelque chose de déplorable, de pitoyable, de misérable... De pathétique.
Je suis si misérable.
C'est tout ce que je suis après tout, il l'a bien dit.
Pauvre fille...
Pauv' fille
Pauv' fille
Pauv' fille
Toute cette mauvaise énergie en moi ne fait plus que s'accroitre.
Mes mains qui tenait jusqu'à présent mon cuir chevelu tentent à présent de les arracher.
Je tire dessus en vain.
Tandis que mon sang pulsait dans mes artères, un cri de rage s'échappe de ma gorge et mes sanglots redoublent.
A présent je peine à respirer
Je vais mourir bon sang.
J'attrape la paire de ciseaux à mes côtés, lance un dernier regard dans la glace et dans un élan de rage coupe mes longs cheveux soyeux le plus cour qu'il soit.
Sûrement une bêtise qui n'aurait pas eu lieu sous la sobriété.
Je n'ai plus rien à perdre de toute façon.
Mon cœur que l'on piétine encore et encore a cessé de battre contre ma poitrine et désormais j'arrive à reprendre une respiration à peu près convenable.
J'y suis.
Enfin...
J'imagine qu'à présent je ne pourrais plus ressentir cet envahissement de la conscience par cette souffrance grandissante.
Que je ne connaitrais plus cette douleur, cette angoisse constante d'exister.
...Car mon cœur est définitivement mort.
Un psychologue a dit un jour que la tristesse était là pour nous aider à accepter ce qui est la dure réalité.
Pourquoi je n'accepte pas...
Mes cheveux détruit, j'inspecte le résultat et ce que j'y vois me fait repartir en crise de larmes.
Je craque.
Je me laisse glisser contre le carrelage de la salle de bain jusqu'à m'accroupir à même le sol, et en boule, déverse toutes mes émotions.
La tristesse prend mon cœur.
La nostalgie embrume mon esprit qui n'y voyait déjà pas bien clair.
Et la rage anime mes membres.
Elles me consument toutes entière à tel point que n'arrive plus à reprendre possession de mon esprit.
J'ai l'impression qu'on me griffe, qu'on me frappe à la tête tant mon crâne est douloureux.
Mon ouïe est altérée par des bourdonnements incessants, ma vue est embrumé par les larmes, mon odorat est brouillé par mon parfum alcoolisé et mon touché ne détecte plus que le plastic des boites pharmaceutiques.
Quatre sens altérés sur cinq.
Il m'en reste un, c'est déjà pas mal...
Je ne veux plus ressentir tout cela.
J'attrape un des contenants oranges posés sur mon lavabo et y sort un comprimé.
Pour une fois, je vais prendre une bonne décision.
Mes sanglots se transformèrent en un ricanement malsain.
J'ouvris mes lèvres tirant mes joues gluantes et sales de mes larmes puis avale le comprimé.
A présent ma bouche est pâteuse et seul l'amère gout du rejet me parvient.
Ca y est.
Cinq.
Je ne gère même plus mon propre corp et les sens qui vont avec...
Pauv' fille
Je ne suis plus rien.
Plus qu'une âme perdue, trainée et souillé.
L'obscurité est devenu ma maison et mon esprit s'y est perdu.
Je n'y retrouve plus que mes pensées sombres.
On se rend compte que les étoiles éclairaient nos nuits que lorsqu'elles s'éteignent.
Je renverse de nombreux autres médicaments dans ma main.
Les avales et puis bois cul sec mon verre remplit d'un alcool fort.
Un deuxième et me laisse trainer le long du mur jusqu'au parquet.
Mes paupières de plus en plus lourdent se condamnent me laissant dans un noir des plus complet.
Dans mon élément, là où plus aucune étoile ne règnent.
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Mélancolie des jours de pluie
Short StoryVoyez vous cette frustration de ne pas pouvoir crier ce qu'on a sur le cœur. Cette sensation de ne pas réussir à évoquer ce que l'on ressent. Ce ressentis si connu, si simple et pourtant si compliqué à expliquer. Si difficile à avouer. Nous souffro...