C O N F E S S I O N S

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« T'as l'air heureuse

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« T'as l'air heureuse. »

Mon sourire naît et les larmes me montent aux yeux sans que je ne les retiennent.

Bien sûr que j'en ai l'air.

Trois ans de théâtre madame !

Et j'étais la meilleure de la troupe je te ferai dire !

Je la sens bouger à mes côtés et tourne la tête en sa direction.

Toujours le regard à l'horizon, elle sort son paquet de clope puis me le tend.

« Tu fumes ? me questionne-t-elle.

-Parfois. »

Je me sers une cigarette et la glisse dans ma poche.

Elle en coince une entre ses lèvres, tire une latte et me tend son zippo.

Contrairement à elle, je n'attendais pas ma bouffée avec impatience.

Alors je pris le temps de jouer avec une flamme qui éclairait me doigts du peu qu'elle le pouvait.

Le soleil presque couché ne nous laissai entrevoir plus que de grasses formes et silhouettes.

« J'ai pas peur des araignées... reprenait elle.

-Tant mieux.

-Contrairement à ce que je dis. Le noir ne me terrifie pas plus que cela non plus. »

Elle semblait vouloir parler.

J'étais d'une bonne oreille.

Quand notre rôle est définie, personne ne s'attend à ce qu'on use d'un autre.

En l'occurrence, elle était là pour s'exprimer, moi pour la laisser imaginer qu'elle pouvait compter sur quelqu'un.

Elle n'était pas dupe.

Mais quand bien même, je m'en tenais à ce que je devais faire..

« J'ai juste peur du rejet, elle s'expliquait. De la piqure qu'il me procure et de l'obscurité qu'il inflige à mon esprit. »

J'écoutais ses confessions et entendais ses appels à l'aide.

Dans le silence.

« Tu vas arrêter de jouer avec mon feu oui ?! s'énerva-t-elle brusquement.

-J'ai vue mourir quelqu'un d'overdose. »

Elle se tue.

Dans la pénombre , ma concentration se portait sur le son de l'eau qui s'écoulait le long de la Marne.

« Je sais à présent à quel point la ligne avec laquelle nous jouons avec nos cigarettes et nos joins est fine, continuais-je »

Elle prit une grande bouffée de sa cigarette puis la jeta par terre.

« Y'a que toi pour me faire gâcher une clope, s'agace-t-elle. »

Je contenais un brin de sourire.

C'est vrai qu'elle y était attachée, à ses chéries.

« Conasse... finit la fille. Et... cette personne, tu en était proche ? »

Ma vision se brouillait et les battements de mon cœur s'accéléraient.

La vision d'horreur me revenait en mémoire.

Chaque détail, chaque ressenti et chaque émotion me collait à la peau.

Mon sang pulsait dans mes artères et mon crâne devenait douloureux.

Les cris des personnes autours de moi ce soir-là, je les entendais.

Les jurons, les sirènes et les pleurs.

Les convulsions du gars, je les ressentais.

Mes poils se hérissèrent et je peinais à reprendre un esprit clair.

Entre plusieurs coupe et bégaiements je réussie à articuler :

« Non. Je la connaissais très peu à vrai dire. Je m'étais incrusté à sa fête. Avec moi j'avais ramené à boire...

-Tu en fais des cauchemars ?

-Non. »

J'étais égoïste.

J'avais pue témoigner de l'ignominie, de la tragédie, mais ce n'est pas cela qui hantait mes nuits.

« Alors quoi ? Tu vas pas me dire que tes malheureuses cernes sont preuves de ton travail acharné !? s'exclamait-elle.

-Je ne l'ai jamais affirmé.

- Mais arrêtes ça ! »

Je ne rebondis point.

« Putain, mais explique moi à quoi sont dues tes insomnies, s'impatiente-t-elle. »

Un sanglot s'échappe de mes lèvres torturées de mes dents et j'osa enfin affronter son regard, le mien embrouillé.

« A l'angoisse de demain.

-Oh... »

Elle s'apprête à rebondir mais je continue :

« Des questions qui tournent en boucle dans ma tête et de ma paranoïa maladive ! C'est bon pour toi ou il faut que je continue ?! 

Mélancolie des jours de pluieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant