Chapitre 8

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Étouffée par des vagues de chaleur, la seule femme du lieu se réveilla au petit matin, en sueur. Son matelas s'était étrangement transformé en doux pelage marron et noir. Les yeux portés sur la grande créature, Artémis remarqua que sa queue s'abattait au sol à rythme régulier et que son regard fixait un endroit précis.

Sans une seconde d'interruption, l'alpha surveillait Léandre. Entre-temps, Oswald avait reporté son attention sur sa protégée. Une partie de sa meute voulant se rapprocher de la femme, il maintint sa queue en l'air et les laissa passer.

La fatigue toujours présente malgré une nuit réparatrice, la captive repositionna son oreiller. De leur côté, les loups s'étaient calés contre elle. Une main atterrit sur le pelage de celui qui s'était mis contre son ventre. Plus loin, le bruit de chaînes que l'on agitait l'interpella.

– Si tu espères que je te soigne, cesse de gesticuler.

– Où se trouve ma camarade ?

– Parle moins fort.

– Je fais ce que je veux !

D'un air plus sévère, le vampire saisit violemment la mâchoire du loup intrépide.

– Elle dort. Si tu la réveilles, je ne donne pas cher de ta peau.

– Dans ce cas, détachez-moi.

– Mon territoire, mes règles. Et puis, mets-la en veilleuse.

Les voix ne se sont plus fait entendre jusqu'à ce qu'Horatio crie le prénom de son frère. Se postant face au grand loup, il écarta les bras.

– Ne me dis pas que tu l'as ramenée pendant son sommeil ?

Ignoré par le membre de sa fratrie, l'aîné se faufila rapidement dans le coin où se trouvait la personne à l'origine de ses recherches.

– Artémis, est-ce que tout va bien ?

– C'est confortable. Malgré tout, il fait très chaud.

– Pour reprendre des forces, il vaut mieux que tu viennes manger. J'en connais un qui commence à sérieusement s'impatienter.

– Loin de moi l'idée de refuser, mais je ne peux pas bouger.

– Pardonne le comportement de ce crétin.

– Il n'agit pas de la même façon avec toi ?

– C'est arrivé une fois. Je l'ai réprimandé et depuis, il n'a jamais recommencé. Hier, je n'ai pas pensé à l'avertir.

Les estomacs remplis, le trio fit face à Léandre.

– Que viens-tu fabriquer dans cet endroit ? Nous nous trouvons bien loin des aires de jeu pour les enfants tels que toi.

– J'accompagne Artémis. Elle m'a laissé en plan hier. J'ai utilisé mon odorat pour la retrouver.

– Pourquoi la suivre ?

– J'espère pouvoir la battre.

Sans se dissimuler, Oswald échappa un grognement rauque. N'ayant pas cédé sa forme animale, il vint se placer dans le dos de son amie. Du même avis que son frère, Horatio reprit.

– Elle n'a certainement pas quitté l'école pour t'affronter. La petite a une idée derrière la tête.

– Je veux aussi lui servir de soutien.

– Ce problème ne te concerne pas ! Que gagnes-tu à tout cela ? Pourquoi la forces-tu à te supporter ?

– J'ai parfaitement conscience que cette histoire ne me regarde pas ; je n'ai d'ailleurs pas demandé de détails. Et puis, si c'est la mort que je dois trouver au bout du chemin, j'accepte mon sort. Comme je l'ai dit, je souhaite pouvoir prendre ma revanche et la battre. En conséquence, je mettrai tout en œuvre pour la protéger et ne laisser personne poser ses mains sur elle.

Devoir d'hôteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant