Chapitre 18

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PARTIE 6 : chapitre 18 à 22

– Je te retrouve. Enfin...

– J'ai pourtant veillé à ne laisser aucune trace de mon passage.

– Alors quoi ? Tu comptes m'ignorer et agir de la même façon que les fois précédentes ?

– Tu n'as pas idée de tout de ce qui s'est produit.

– C'est à ce moment que tu as décidé de te battre seule. Ne pouvons-nous pas refaire équipe ?

– Je suis égoïste. Fuir ma propre personne pour échapper à ma nature est épuisant.

N'attendant pas pour s'éloigner, Artémis se volatilisa, apparaissant à proximité de son allié.

– Tu penses qu'il se doute de quelque chose ?

– Il a beau sembler idiot, il ne l'est pas. Ren, promets-moi que si les choses viennent à dégénérer plus que de raison, tu fuiras.

– Artémis...

– Tu n'as pas à souffrir pour moi. Rompons notre lien.

– NON ! Tu sais que c'est impossible, je refuse.

– À ta guise. Je vais placer mes réservoirs d'énergie.

Les événements n'ont pas tardé à s'enchaîner. Bien vite, le groupe de Léon se retrouva face à celui des frères. L'abandon de l'école n'avait pas réellement octroyé de gain de temps ; ça avait même été le contraire. Dénicher un lieu en sécurité et se réinstaller leur avait fait perdre plusieurs jours.

– Espèce de fou, lança Horatio à son adversaire. Pourquoi tenir si désespérément à avoir Artémis à tes côtés ? À toi seul, tu as la caboche assez instable pour causer d'importants dégâts. Ne l'y mêle pas !

– Je n'agis pas dans ce but. L'exploiter ne m'intéresse aucunement. J'ignore comment une telle pensée a pu s'installer dans votre esprit. Ce sont les actes du passé qui vous poussent à me catégoriser comme « méchant ». Disons aussi que c'est pour faire enrager le petit dragon. Milica tient à Artémis plus que vous tous réunis, si vous voyez ce que je veux dire.

Sentant une présence dissimulée, Léon lui demanda d'approcher. L'arme dans ses mains, Arté se présenta.

– Eh bien, nous allons de surprise en surprise. J'ignorais que l'épée de Kagan avait repris du service. J'en connais deux qui vont me devoir quelques explications.

– NE DÉGAINE SURTOUT PAS !

Sautant sur le détournement d'attention de ses opposants, Milica redevint un dragon et se lança sur Léon qui ne perdit pas une seconde pour contre-attaquer. Si rien ne bougeait, tous les efforts tomberaient à l'eau. Devant agir dans la précipitation, le plan B arriva bien plus tôt que prévu.

– Ren, garde mes affaires.

– Attends, ce n'était pas ce qu'on avait dit ! Qu'est-ce que tu projettes ? Je n'ai pas confiance en toi.

– Ren... S'il te plaît.

– NON ! Tu vas de nouveau disparaître.

– Je te demande simplement du temps.

Laissant le loup s'éloigner, Artémis se rapprocha des deux hommes qui avaient lancé les hostilités. La voyant, les affrontements cessèrent. Arrivée à proximité des combattants, eux aussi s'arrêtèrent et Léon ricana.

– Milica, je te demande pardon.

Arté dans les bras, Léon ferma les yeux et quitta le champ de bataille. Désemparé, le dragon hurla sa rage et sa frustration. Le groupe qui tenait toujours debout et sans aucune blessure, se réunit.

– Rien n'a de cohérence.

– Que veux-tu dire ?

– Hein ? Non, rien. Je pensais juste à voix haute.

Lors du court affrontement, Darko avait ressenti la même sensation que la fois où il avait combattu le soldat du dieu de la mort.

La colère de la grande créature ne se réduisait pas, tout au contraire. Regagnant le ciel, il vola jusqu'à une île. Ses émotions le contrôlant, il se défoula. La seule personne qui habitait ce lieu apparut et l'arrêta.

– Tu comptes dévaster tout mon magnifique sanctuaire ?

Pour toute réponse, il ne trouva rien de mieux que lui rugir au visage. La vie à l'extérieur de ce morceau de terre demeurait inconnue, aux yeux et aux oreilles de Mira. Rien qu'au comportement du géant, elle comprit qu'un événement de grande ampleur se préparait.

– Je pense que l'heure de remettre un pied dans la partie est arrivée. Un retour aux sources devrait me faire du bien.

Depuis le départ volontaire d'Artémis, une nouvelle histoire a commencé. Un site a été ouvert sur le web. Aucun onglet n'apparaissait sur la page d'accueil. Seulement le logo qui était un pantin, ainsi que des photos d'individus connus, ou non.

Les recherches n'aboutissaient pas. La protection était si élevée, que le pirater, relevait du miracle. Plus inquiet que jamais, Ikonos demanda à deux personnes de se joindre à eux. Il expliqua à la bande qu'un groupe prendrait le relais sur l'ensemble de la sécurité, sans se montrer exhaustif dans les détails.

Alors que le dieu quittait la cuisine, un encas en main, il s'arrêta. Un certain loup-garou se tenait devant la porte entrouverte de la salle de réunion. Curieux à propos de ce qui retenait l'attention de Wald, Iko s'approcha et jeta un œil à l'intérieur de la pièce par-dessus son épaule. Rigolant, il fit sursauter le loup.

– Tu es un voyeur Oswald ?

– Non !

Les sourcils froncés, il serra les poings tel un enfant sur le point de commencer un caprice. De leur côté, Aria — qui avait le visage rouge — et Karen s'approchèrent.

– Deux filles ensemble, ça te dérange ?

– C'est bizarre, c'est tout.

Peu à l'aise, Oswald gardait ses yeux sur Aria.

– Tu développes, ou tu attends un carton d'invitation ?

Les propos de Karen devenaient souvent plus secs avec les individus qui regardaient trop fixement sa femme. Toujours accompagné de son sandwich à moitié croqué, Ikonos les observait.

– Si vous êtes ensemble. Comment c'est possible qu'elle porte un enfant ? Tu possèdes un pénis ?

Amusé et surpris par la dernière réplique, le dieu avala sa bouchée de travers. Connaissant le secret qui se cachait derrière tout ça, il attendait de voir comment Karen allait réagir.

– Tu sais quoi, je vais te montrer un petit tour de magie.

La compagne d'Aria sortit du champ de vision d'Oswald. Lors de sa réapparition, elle se présenta avec un corps masculin.

– Cette fois, j'ai quelque chose entre les jambes.

Choqué, ou plutôt désorienté et sans demander son reste, le cadet tourna les talons. De leur côté, le trio s'installa.

– Félicitations, les enfants.

– Merci Ikonos.

– Merci.

Comme beaucoup de parents, Karen a posé sa tête sur le ventre de sa femme. Malheureusement, la grossesse, débutant, elle ne sentit rien. Toute sa nourriture avalée, Ikonos se leva.

– Aria, je compte sur toi pour ne pas agir dans l'excès. Karen, veille bien sur la tête de mule s'il te plaît. Edouard me tiendrait responsable, s'il venait à lui arriver malheur.

– Je ne la lâche pas d'une semelle.

– Laissez-moi respirer, tout de même.

– Ma grande, tu resteras ici.

– QUOI ! C'est pas juste ! Si je suis là, ce n'est pas pour jouer à la plante verte.

– Il en va de ta sécurité ainsi que celle de votre enfant.

Devoir d'hôteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant