Devoir d'hôte

Chapitre 9

PARTIE 4 : chapitre 9 à 13

Le groupe s'était en partie reconstitué, et même élargi. Avant d'arriver sur le parking, Oswald, qui avait porté Artémis, s'arrêta et adopta une apparence plus commune. Ils regagnèrent un bus stationné à proximité et dans lequel, Léandre se trouvait. Sa main dans le dos de son amie, le lycanthrope désigna du menton leur moyen de transport.

En cours de route, elle entendit l'échange qu'avait Horatio avec un inconnu, qui lui demandait de voir les animaux présents dans le véhicule. Le vampire agitait ses bras de sorte à montrer à son interlocuteur qu'il ne comprenait pas un traître mot à son charabia.

– Wald, tu peux m'expliquer à quoi ton frère joue.

– Nous avons mis cette technique au point il y a un moment. Si une personne nous prend la tête, nous feintons en parlant une langue totalement improvisée. Ce qu'Horatio dit n'a absolument aucun sens, je ne te le cache pas. Néanmoins, je dois admettre que ça possède une légère dimension comique.

À l'aide de ses amis, le fouineur tenta de trouver des informations sur le langage qu'employait le vampire. L'échange ne servait à rien et c'est après une bonne dizaine de minutes que le groupe s'en rendit compte. Abandonnant l'idée de comprendre, ils décidèrent de tourner les talons.

La route se faisait longue et les heures s'enchaînaient. Lorsque la nuit est tombée, le moteur a été coupé et chacun a regagné une couchette pour se reposer. Touchée par une insomnie, Artémis se leva et sortit prendre l'air.

– Que renferme cette boîte ?

Sous la surprise de la voix qui venait de son dos, Arté ne tarda pas à lâcher le contenant qui s'écrasa au sol.

– Je t'effraie à ce point ?

Ramassant l'objet, Artémis répondit par la négative en ajoutant qu'il s'agissait de médicament contre les maux de tête.

– Je peux voir leur composition ?

– ...

– Je sais parfaitement que tu me mens. S'il te plaît, explique-moi la situation.

– Si je ne veux pas rendre les choses plus compliquées, je dois les prendre.

– C'est en rapport avec ta nature ?

– Oui. N'aborde pas le sujet. Je n'aime pas ça.

– Très bien.

C'est en début d'après-midi que la troupe arriva dans la ville où résidait temporairement le prochain membre à réintégrer.

– Une sortie au cirque, ça vous tente les enfants ? lança Oswald sur un ton plus que jovial.

– Qu'est-ce qu'on irait ficher au cirque ? Ça n'a aucun sens.

– Cesse de gémir, louveteau. J'espère que tu n'es pas effrayé par les clowns. Et laissez-moi vous prévenir, nous allons assister à un spectacle particulier.

– Wald, tu as averti Koko de notre arrivée ?

– Bah non. Ça lui fera la surprise. En plus, j'en connais une qui ne le fera pas réfléchir longtemps. Rien qu'en la voyant, Darko se joindra à nous.

– Ce n'est pas faux.

– Hé, Darko est un vrai boucher sur-le-champ de bataille ! Il ne sait pas différencier ses alliés de ses ennemis !

– Va lui dire ça en face petit. La dernière fois qu'il a tué quelqu'un de notre camp, il avait une raison. Après, si tu estimes que te battre avec un espion à la solde de tes opposants est une bonne idée, libre à toi d'agir à ta guise. À l'avenir, je te conseille de surveiller tes dires. Tâche également de connaître toute l'histoire avant de raconter ce que tu as pu entendre.