Chapitre 15

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L'avion s'est retrouvé en tête, sur le classement du moyen de transport le plus rapide. Les voitures auraient gâché un temps précieux. Les pieds posés en ville, le trio s'est accordé sur le fait de laisser la nuit s'écouler avant de passer à la charge. Malgré leur plan, Darko ne patienta pas le lendemain. En solitaire, il regagna l'école. Les idées fusaient à cent à l'heure et il ne tenait plus en place. En chemin, il prévint le directeur de sa venue nocturne à l'improviste. L'homme avait marché d'un pas rapide et sans même s'en rendre compte, il faisait face au portail.

– Ta visite me fait très plaisir, Darko.

– Bonsoir, Yorick.

– Suis-moi.

– Tu connais la raison de ma présence ?

– Je pense avoir ma petite idée quant au sujet qui t'intéresse.

Les deux hommes entrèrent dans un gymnase. Surplombant l'espace, ils se mirent à regarder la classe qui s'entraînait. Un peu plus à l'écart, une silhouette que le frère connaissait était assise sur un banc.

– Comment est-elle arrivée ici ?

– Quelqu'un l'a emmenée.

– Où est-il ?

– Tu es donc au courant ?

– Oui. Que peux-tu me révéler au sujet de la situation ?

– Peu de choses, mon jeune ami.

– Comment ça se fait ?

– Impossible pour moi de répondre à cette question.

– Écoute bien. On la recherche depuis plus d'une demi-année alors tu peux faire un effort.

– Je ne le peux pas et tu m'en vois navré.

– Tu peux au moins me fournir des documents que tu as sur elle ?

– Je pourrais...

– Quel est le problème cette fois ?

– Il n'y en a aucun.

– C'est quoi ce merdier ?

– Tout s'est joué sur une dérogation. De ce fait, le dossier diffère et pour plus de précisions... Il n'en existe aucun.

– Tu connais ses parents ?

– Seulement son père. Je n'ai jamais rencontré sa mère.

– Pourquoi venir étudier en plein milieu d'année ?

– Qui t'a parlé de ça ?

– L'un de ses camarades.

– Léandre, je suppose. Il s'est passé que ses pouvoirs se sont déclenchés. La trop grande quantité déployée a causé pas mal de dégâts. Lors de son arrivée, elle a été placée dans le bâtiment le plus éloigné afin que l'on puisse avoir le temps de réagir en cas de dérapage incontrôlé. Et laisse-moi te dire que je ne suis pas au courant d'autant de choses que tu sembles le penser.

Constatant que la jeune femme avait les yeux bandés, le marionnettiste interrogea le directeur.

– Simple mesure de sécurité.

– J'aime converser avec toi. Tes réponses ressortent aussi brèves que la vie d'un insecte. Si je te questionne à propos du professeur, pourras-tu m'aiguiller ?

– Descendons, ce sera plus pratique.

Le moment ne pouvait pas mieux tomber. Les élèves venaient de quitter le lieu. Voyant de plus près l'enseignant, Darko le reconnut sans mal. Le dieu se présentait sous une autre forme qui malgré tout, ne différenciait pas tellement de celle qu'il avait observée lors de leur rencontre précédente.

Devoir d'hôteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant