Devoir d'hôte

Chapitre 12

Sachant pertinemment que cette nouvelle journée allait suivre le même déroulé que les précédentes, la femme attrapa un sac, dans lequel elle mit de la nourriture. Ajouté à ça, une serviette ainsi que son arme en prévision.

Grâce à un bon sens de l'orientation, retrouver le chemin qui la mènerait à son nouveau terrain de jeu se révéla simple. En compagnie de ses amis, elle procéda à la distribution des victuailles.

En s'amusant, le temps défile sans s'en rendre compte. Artémis n'y avait pas prêté attention et éreintée par leurs distractions, elle s'allongea sur l'herbe en compagnie des autres membres de la troupe.

Le réveil n'aura pas été aussi doux que la journée. Du sol, avant de dormir, l'humaine se situait désormais en hauteur, à califourchon sur une branche. Un hurlement a résonné entre les parois. Positionnée à moitié en équilibre sur le bout de bois, elle manqua de chuter.

Récupérant une stabilité bancale, l'hôte chercha en bougeant le moins possible, un espace dans le but de distinguer ce qui se passait plus bas. Brindille qui apparut, lui fit comprendre que pour sa sécurité, elle devait éviter de trop remuer.

En contrebas, le dragon se retrouvait face à plusieurs hommes. Le feu qu'il venait de cracher, les contraint à reculer. Un loup-garou faisait partie du lot et se mit à grogner sans pour autant attaquer. L'un des membres releva la présence de l'arme et partagea l'information à ses congénères.

L'obscurité ne permettait pas à la jeune femme de déterminer l'identité des intrus. Celui qui avait remarqué l'épée, attendit qu'une ouverture se présente et se jeta dessus pour la récupérer à la volée.

Alors que de nouvelles flammes jaillissaient, Artémis eut la confirmation qu'il s'agissait des garçons. Sans perdre un instant, elle descendit de son perchoir et posa une main sur la créature pour lui demander d'arrêter. Kennan, Zéo et Oswald la regardaient.

– Thémis, tu vas bien ?

– Parfaitement. Que venez-vous fabriquer ici ?

– Bah... Disons que ça fait plus de cinq heures qu'on est à ta recherche. On a vérifié la bibliothèque, ta chambre et toutes les autres pièces du manoir, avant de comprendre que tu ne te trouvais pas à l'intérieur. Depuis, on s'est séparés et nous voilà.

– Je me suis endormie. Sans montre et sans repère, j'ai vite perdu la notion du temps.

Au cours de leur discussion, d'autres voix se sont fait entendre. Rejoignant ceux déjà présents et voyant Artémis, les garçons affichèrent un sourire qu'ils estompèrent presque aussitôt en apercevant la créature qui se tenait à ses côtés. En grand protecteur, Horatio demande à la jeune femme de les retrouver. Elle refusa.

– Pourquoi ? Tu pourrais être blessée !

– S'il voulait me faire du mal, je peux te certifier qu'à cette heure-ci, il serait déjà trop tard.

– Tes propos ne me rassurent pas.

Oswald de son côté tendit une main pour qu'elle se rapproche d'eux. Le dragon qui ne partageait pas cet avis posa sa patte devant le corps féminin.

– Les gars. Je pense que ramener Artémis à la maison, va s'avérer plus compliqué que prévu.

– Quoi ? Accouche, Oswald !

– Eh bien, il semblerait qu'un lien existe entre les deux.

– QUOI ! MAIS C'EST QUOI ENCORE CETTE CONNERIE ?

– Du calme, Horatio. Si nous espérons rentrer en compagnie de la princesse, nous allons devoir penser à des compromis. Notamment accepter de le ramener avec nous.