RÊVEUR

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Alors qu'un son aigu me traversa l'esprit, un brouillard s'installa à mon regard.

Pupilles sombres, paupières lourdes, bruits flous, je rêvais.

Je rêvais de quoi, de qui, à toi de le savoir : une œuvre ? Sûrement, mais qu'est-ce qu'une œuvre ? Au final, je dirais que tout est une œuvre, mais qu'est-ce que « tout » ? À toi de le décider ; oui, toi, rêveur.

Rêveur, rêveuse, assîmes sur un banc ; assîmes au soleil brûlant contre notre couleur rosé, beige, dite « peau ».

Pourquoi cette terre, pourquoi cette vie, pourquoi l'oxygène et pourquoi la pollution ? Nous pensâmes, nous, rêveur et rêveuse.

Rêveur et rêveuse au singulier, oui au singulier. Pourquoi, pourquoi le singulier ? Qui est rêveur et qui est rêveuse ?

Qu'avons-nous en commun ? Je te le demande, toi, rêveur ou rêveuse.

Réponds-moi ; perdu suis-je...

Brouillard présent, vision fondue.

Bruits présents, flous étaient-ils.

Soleil brûlant, rayons du soleil vaporeux par la brume.

Mais donc, que ressentons-nous ?

Nos regards plongés dans celui de l'autre, nous pouvions lire par les yeux le sentiment de celui-ci, nous pouvions refaire la scène de ses pensées...

Bruits flous, je n'entendis qu'un léger bourdonnement, un son fragile qui amplifiant notre situation si douteuse.

Douteuse de quoi ? De ce que l'œuvre voulait nous faire partager...

Partager quoi ? Partager son sentiment si mystérieux dont lui-même n'en était sûr.

Cette chaleur, cette chaleur offerte par le soleil et ralentie par le brouillard...

Elle qui ajouta tension dans l'atmosphère de cette situation entre rêveur et rêveuse. Cette chaleur offrant une importance à ce contact indirect entre eux, ces œuvres.

Au final, il n'y avait que rêve entre rêveur et rêveuse.

« Rêve », mot utilisé de manière abstraite pour cette œuvre.

01 juin 2023

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