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—Salut, dis-je gênée.

Je rencontre son regard vairon et son air neutre. Il n'a l'air ni surpris ni énervé. Seul le léger froncement de ses sourcils me renseigne sur ce qu'il pense.

J'ai oublié tout ce que j'avais prévu de lui dire.

—Alexane... Que fais-tu là ?

—Je suis venue te voir, dis-je.

Il hausse légèrement un de ses sourcils avant d'afficher un sourire à damner un saint. Son attitude légèrement amusée me fait me dire qu'il a compris que je suis complètement embarrassée. Je déteste me retrouver dans la position de celle qui doit présenter ses excuses.

Il se décale pour me laisser entrer.
Encore une fois j'admire sa maison. Le calme et l'odeur de propre m'apaisent automatiquement.

—Viens, on va se mettre dans le salon, me dit-il.

Je lui emboîte le pas en silence. Je l'examine des yeux un instant, tentant d'échapper aux gribouillis de pensées qui m'assaillent.
Hero porte un bas de jogging gris foncé et un t-shirt moulant de couleur bordeaux. Des chaussettes blanches couvrent ses pieds. Mes yeux remontent de ses pieds à sa tête passant par le roulement des muscles de ses épaules qui me semblent plus volumineux comme s'il avait passé beaucoup de temps à la salle de sport dernièrement. Ses cheveux sont légèrement ébouriffés et il se passe la main dedans pour les arranger un peu lorsque nous arrivons dans la pièce qui est un living chic et spacieux avec des baies vitrées larges. Je me rappelle de cette pièce. Elle est encore plus belle à la lumière du jour.

La maison de Hero semble tout droit sortie d'un conte de fées décoratrices d'intérieur. Les couleurs et les matériaux utilisés sont si beaux que pour la première fois j'arrive à comprendre combien un angecement de couleurs et de meubles peut donner un sentiment de bien-être.

—Prends place je t'en prie. Tu veux quelque chose à boire ?

—Juste de l'eau merci, dis-je en m'asseyant.

Il m'apporte un verre d'eau en silence. Il prend place sur le canapé en face de moi et me fixe d'un air indéchiffrable. Je ne parviens à lire aucun debut de pensée ou d'émotion en lui. Comment arrive-t-il à faire ça ?

Est-il énervé contre moi ? Cela serait normal. Cela expliquerait son attitude distante de ces derniers jours.
Il est posé nonchalamment contre le dossier du canapé, comme le maître des lieux. Le calme qu'il affiche est complètement parallèle à la rigidité de mes muscles.

—Alors ? Tu passes une bonne journée ? Lui demandé-je.

Tu es ridicule Alexane. Ridicule !

—Paisible. Comme un dimanche après-midi, me dit-il. Et toi ?

—Paisible comme tu as dit, dis-je.

—Je ne m'attendais pas à ce que tu viennes me voir, me dit-il.

—Moi non plus à vrai dire, dis-je honnêtement.

Idiote.

—Tu vas me dire ce qui te met tant mal à l'aise ?

—Ça se voit tant que ça ? Lui demandé-je en résistant à mon envie de masser ma nuque.

—Tu as la subtilité d'une arme nucléaire, dit-il en souriant.

Cette simple blague me fait pousser un petit rire, détendant automatiquement l'atmosphère.

—Écoute Hero, on ne va pas faire comme si notre dernière conversation n'avait pas eu lieu.

Burgundy ShadeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant