La porte de la voiture noire s'ouvre laissant sortir Luna qui tient le paquet de cigarettes du français dans la main.
- Antoine, attend! Tu as oublié ça.
Il se retourne et prend le paquet sans regarder son interlocutrice et lui dit à demi-mot.
- Merci.
- Tu m'en offres une?
Il ouvre son paquet, prend deux cigarettes, en donne une à la québécoise, puis il allume la sienne.
- Je peux te l'emprunter?
Il lui tend le briquet en lui disant.
- Garde-le.
Puis sans un regard, il s'en va vers l'atelier pour se réfugier sur le ponton. Il prend une chaise et s'installe face au fleuve, le soleil descend lentement sous l'horizon, et se teinte de nuances orange et rose. Il regarde le coucher de soleil sans vraiment être attentif, tout en terminant sa dose de nicotine. Après il ne sait combien de temps, il se décide d'aller se chercher une bière. L'arrière de la maison étant fermé, il doit faire le tour pour accéder à la porte d'entrée.
Il ne s'attendait pas à retrouver la fille aux cheveux rouges, appuyée contre sa voiture, semblant être au téléphone tout en fumant sa cigarette.
Il sent un regard sur lui mais fait mine de ne pas l'avoir vu et se dépêche d'ouvrir la porte pour entrer. Il referme derrière lui et se dirige vers la cuisine chercher une canette de bière dans le réfrigérateur.
Finalement il prend les quatre, en se disant que ça l'aidera peut-être à dormir.
Pour finir, il se dirige vers la porte arrière, et retourne s'installer sur le ponton.Le soleil disparaît encore un peu plus, tout comme les espoirs du français d'être un jour heureux.
Les minutes passent, les cigarettes s'enchaînent, et les bières se vident mais Antoine n'a pas bougé de sa chaise. Il se sent vide, comme si plus aucune émotion ne pouvait sortir de son corps, il perd foi en sa capacité à surmonter les épreuves de la vie, et se demande même s'il ne va pas rentrer en France plus tôt que prévu. Au moins il pourra trouver un travail et faire sa vie seul. Seul. Encore et toujours, remarque à quoi bon être accompagné si c'est pour souffrir? Pour le coup c'est Luna qui a raison, pas d'attache, pas d'emmerde.
L'alcool agissant lourdement sur ses facultés physiques et mentales, il prend son téléphone et appele la femme qui le hante, elle décroche assez vite se demandant ce qu'il se passe.
- Antoine?, Tu vas tu bien?
- Nickel! Je t'appelle pour te dire que finalement c'est toi qui a raison! Pas d'attache, pas d'emmerde.
- Tu as bu?
- Un peu, mais on s'en fout..Du coup, j'allais dire..si tu veux toujours t'envoyer en l'air avec moi, ben tu peux venir quand tu veux.
- Ne dit pas n'importe quoi. Tu es où là?
- Quoi? Ça aussi tu ne veux plus? Je suis si horrible que ça? Ou c'est parce que je n'ai pas de..
La québécoise sort de chez elle en vitesse et roule au dessus des limites de vitesse, pour rejoindre Antoine au plus vite. Mais en entendant les mots du châtain, elle s'inquiète encore plus de son état.
- Tais-toi, ne termine surtout pas ta phrase. Tu es chez Madame Tremblay ?
- Ouep! Mais bon.. tu ne veux pas de moi.. on aurait pu le faire dans l'atelier.. ça aurait éviter de réveiller la patronne.
- Arrête de dire des bêtises plus grosses que toi.
- Quoi? Tu penses que je ne peux pas te satisfaire même si j'ai un corps de merde?
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Find my way
General FictionIl est un peu plus de 7 heures, lorsqu' Antoine est déposé par un taxi devant l'aéroport d'Orly. Le jeune homme, récupère sa valise et son sac dans le coffre puis se tourne vers le chauffeur pour lui payer la course. Quelques heures plus tard, le vo...