XIX-Mon grand

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Je me réveille en sursaut. J'ai fait un cauchemar. J'étais de nouveau enfermée. J'ai peur. Ma respiration est saccadée. Je suis glacée. Des gouttes de transpirations coulent sur mon front. Je tente de me calmer. Un corps se colle contre moi. Il est chaud. Ça me rassure.

« Je suis là. Tout va bien. »

Je me lève doucement du lit. Je vais aller prendre une douche. J'enlève mon t-shirt et me glisse sous l'eau. Je m'adosse au mur. Tout doucement je reprends mes esprits. Pierre me rejoint. Il a les cheveux ébouriffés, ça me fait sourire. Je sens que je viens de le réveiller, il est encore en pyjama. Il enlève son débardeur et son caleçon et se glisse sous l'eau chaude. Il me prend dans ses bras. Je pose ma tête contre son torse. Il est là. Il ne va pas partir. Ça va aller. J'éteins l'eau et attrape une serviette. Je lui sèche la tête. Il prend mes poignets et les pose sur ses côtes. Je souris. Je l'aime fort. Je sais ce qu'il va se passer. Je suis heureuse. Il attrape mes hanches et me colle contre lui. Je prends les devants et pose mes lèvres contre les siennes. Il me rend mon baiser. Le moment que l'on passe est extraordinaire. On finit par s'endormir dans les bras l'un de l'autre, lovés ensemble. On organise un repas à la maison ce midi. C'est essentiellement des amis de Pierre et des membres de l'équipe. Je suis réveillée par une main qui me caresse le dos. J'ouvre les yeux doucement. On se lève doucement et on commence à préparer le repas. Je voulais opter pour un barbecue mais Pierre propose une raclette. Je fini par accepter, ça prend moins de temps à préparer. Je sors les ingrédients du frigo et les dispose sur des plats. Sylvain arrive plus tôt que prévu. Il voit qu'on a presque fini de tout préparer. Il s'assoit donc sur le canapé avec des chips.

« Sylvain, tu peux pas aider un peu ? »

Il est sur son téléphone. Je soupire. Il me lance un regard ironique.

« Non. »

Je souris. Je fini par lui prendre le sachet des mains. Je le donne à Pierre qui ne comprends pas.

« Ton copain veut rien faire tu veux pas le motiver un peu ? »

Il rigole et balance les apéritifs sur Sylvain.

« Mec bouges un peu ! »

Il finit par se lever en soupirant et à mettre la table. Les invités arrivent un peu au compte-goutte. On se met à manger, dans une ambiance assez cool. J'essaie de manger, j'essaie de ne pas penser à ce que les autres pensent de ma manière de manger. J'essaie de tout contrôler de ce que je mange. Je n'aime pas manger devant d'autres personnes. Avec Pierre j'ai réussi à passer ce cap. Je dissocie souvent au moment du repas. Je laisse mes pensées vagabonder. J'ai du mal à parler alors je laisse les discussions s'opacifier autour de moi. On me met un verre dans la main. Je regarde, c'est Anaëlle. Elle me sourit.

« Merci c'est gentil. »

Je regarde un peu plus ce que c'est. Je ne sais pas ce qu'elle a mis dans mon verre.

« C'est quoi en fait ? »

Elle rigole.

« Allez bois ! »

Je lève les sourcils et lui retends le verre.

« Non merci finalement. »

Elle le repousse vers moi.

« T'inquiète pas »

Je sens qu'elle est sincère. Je lui fais confiance. Je bois le liquide et sent des bulles me monter au nez. C'est du coca. Je n'aime pas ça. Je dois faire une grimace car tout le monde rigole. Je me lève et vais dans la cuisine. Je bois de l'eau pour enlever la sensation. Je crie :

« Mais ! Anaëlle ! J'ai encore le goût dans la bouche ! »

Je fais encore rire toute la tablée. Je soupire. Je ne m'étais pas rendue compte du double sens de ma phrase. Je prends un verre d'eau du robinet. Je retourne m'assoir avec mes amis. Sylvain me fait un clin d'œil. Je comprends que c'est lui qui a eu cette idée. Je prends la première chose qui me tombe sous la main et lui balance à la figure. Manque de chance pour lui c'était un morceau de fromage. Il se retrouve avec une tranche collée sur le visage. Pierre m'applaudit. Je ris.

ProbablementOù les histoires vivent. Découvrez maintenant