Chapitre 8

148 19 4
                                    


Stiles se sentait vaseux et surtout, ailleurs. Liam lui avait préparé quelque chose, une boisson chaude. Thé ? Café ? L'hyperactif ne sentait même pas le goût de ce qu'il buvait. Dans cet état, il était d'une vulnérabilité folle. Une vulnérabilité qui affola le louveteau. En fait, Stiles donnait l'impression qu'il ne réagirait pas, qu'importe ce qu'on pourrait lui faire. Les réminiscences de la discussion qu'il avait écoutée malgré lui revinrent à l'esprit du blondinet. Il devint blanc en imaginant que ce soir... Non, il préféra ne pas y penser. Malheureusement, à cause de ses parents et de l'impossibilité de contacter Stiles... Liam n'avait pas pu le prévenir, lui faire part de ce qu'il avait entendu – de toute manière, Stiles l'aurait-il cru ? D'autant plus que celui-ci lui avait envoyé un message, lui annonçant qu'il annulait l'entraînement qui devait avoir lieu quelques heures plus tôt.

Mais la figure de Stiles et le fait qu'il l'ait contacté au beau milieu de la nuit pour lui dire qu'il était près de chez lui... Firent douter le blondinet, qui lui fit enfiler une veste chaude. Parce que son aîné avait froid, qu'il frissonnait sans arrêt. Qu'il l'avait trouvé dans sa Jeep, tous chauffages éteints.

Liam prit les devants une fois que Stiles eut terminé de boire le thé qu'il lui avait préparé. Son bras l'entourant, il l'aida à marcher et le fit monter à l'étage, puis marcher jusqu'à sa chambre. A cette heure, ses parents dormaient : leur chambre était au bout du couloir, mais qu'importe. L'isolation de la maison avait été refaite l'année passée et discuter ne serait donc pas un problème. Liam ne comptait pas laisser Stiles repartir, du moins... Pas avant que celui-ci ait vidé son sac, et pas non plus avant de l'avoir mis en garde au sujet de Scott.

Scott, dont l'odeur était très marquée sur chaque vêtement de l'hyperactif. Ils devaient s'être vus dans la soirée et... Liam espérait malgré lui qu'il ne se soit passé rien de grave entre eux. Même s'il trouvait leur relation de plus en plus malsaine avec ce que Stiles lui avait appris quelques jours plus tôt, le louveteau craignait pour son ami. Déjà que ce qu'il avait à lui dire n'était pas facile à entendre... Si Scott lui avait fait quelque chose dans la soirée, ce serait encore pire. La seule chose qui le soulageait, c'était de ne pas sentir quoique ce soit de chimique ou de médicamenteux dans son odeur – à part la fragrance toujours très légère de son Adderall. Stiles lui-même n'avait pas l'air drogué et de toute façon, jamais il n'aurait pu conduire jusqu'ici si tel était le cas.

Liam referma la porte de sa chambre derrière eux et mena Stiles jusqu'à son lit. Il le fit s'assoir et se mordit la lèvre en voyant le chantier qu'était la pièce. Le louveteau avait tendance à... S'étaler un peu et ranger ne lui venait pas toujours à l'esprit – d'autant plus qu'il ne pensait pas recevoir d'invité ce soir. Toutefois, il se concentra à nouveau sur l'hyperactif, qui avait baissé la tête. L'hypothétique rangement de sa chambre pouvait attendre. Alors, il s'installa à ses côtés et lui prit la main.

Liam s'attendait à devoir demander à Stiles ce qu'il s'était passé mais ce qu'il fit le laissa sans voix, le cloua sur place. L'hyperactif posa simplement sa tête sur son épaule et ne retint que maladroitement un sanglot qui transperça le blondinet de part en part.

Est-ce que Liam hésita ? Pas vraiment. Devant la détresse évidente de Stiles qui s'effondrait sous ses yeux, il le prit dans ses bras et le serra fort contre lui. Stiles fondit malgré lui dans son étreinte et fut incapable de le lâcher.

xxx

Les rayons du soleil donnaient parfois un reflet doré aux cheveux châtains de Stiles. Ce fut d'ailleurs le cas ce matin-là. Pour être honnête, Liam venait à peine de se réveiller et de noter ce détail, alors que l'hyperactif dormait encore, à côté de lui. Presque contre lui. Encore complètement habillé, tout comme lui. A vrai dire, seules leurs chaussures manquaient à l'appel – et Liam ne se souvenait même pas d'à quel moment ils les avaient retirées. Tout ce qu'il gardait en mémoire, c'était la détresse de Stiles. Une détresse qui lui avait crevé le cœur au point qu'il décide de le garder avec lui. Vu la manière dont l'hyperactif s'était lové dans ses bras une bonne partie de la nuit, quand ils étaient encore réveillés, Liam savait qu'il avait bien fait. Stiles avait besoin de compagnie, de soutien. Il semblait avoir atteint un point de rupture, quelque chose qui avait fait couler ses larmes à n'en plus finir. A quelle heure s'étaient-ils endormis ? Liam ne le savait pas vraiment, mais il sentait le sommeil qui écrasait son crâne, ses épaules, son corps. Il était fatigué. Le louveteau se serait sans doute rendormi sans souci s'il n'avait pas l'esprit vif.

My Heart's HomeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant