𝐈 𝐃𝐎𝐍'𝐓 𝐍𝐄𝐄𝐃 𝐀 𝐂𝐑𝐎𝐖𝐍

Chapitre 24

«On peut séparer les corps mais pas les âmes.»

John Joss

Kyle

Je regarde nos deux prénoms presque collés ensemble.

Kyle et Rin.

Je patine des yeux son visage paisible en effleurant sa joue de mes doigts. Je résiste tant bien que mal à la forte tentation de l'englober entièrement de ma main.

Arrachant mes doigts de sa peau, je la soulève et la place soigneusement sur mon épaule droite sans la réveillée, laissant ses deux bras pendre dans le vide.

J'encercle sa taille avec mon bras et traverse le jardin sous le chant des criquets.

****

Je tue l'obscurité en posant une bougie brulante sur sa table de chevet. Après ça je détecte des yeux une feuille sur le sol que je prends rapidement.

Cayden.

Mon cœur heurte douloureusement ma poitrine en prenant conscience que c'est elle qui l'a dessiné.

Ils ont surement dû passer un bon moment.

Je froisse le bout du papier à cause de ce sentiment-là. Ce sentiment qui arrache tout espoir aux personnes comme moi.

Je suis un garde du corps.

Lui c'est un prince.

Je plaque la feuille sur la table basse, espérant me débarrasser de la plie que j'ai causé sur le dessin.

Après avoir réparé mon acte, je souffle longuement en pressant mes deux mains sur la table, laissant ma tête se penché doucement en arrière.

J'ai vécu bien pire dans ma vie alors pourquoi cet amour non réciproque me frustre autant ?

N'empêche que j'aurai voulu que ce soit moi.

_ tu vas venir me voir demain ?

Mes bras vacillent de la table et je me retourne pour la voir.

Mais je ne vois personne.

Pas encore...

_ laisse-moi. J'ordonne d'un ton sec en me focalisant sur la table

_ je le prends mal.

Je la vois.

Elle est là, avec la même allure qu'avant.

_ elle est belle. Souffle-t-telle à l'intention de la princesse

_ tu veux quoi ? Je lui demande en la fusillant du regard

_ je te rappelle que c'est ta conscience qui m'envoie. Dit-elle en me pointant du doigt, une grimace imprimée sur le visage

Je glisse ma main dans mes cheveux, me demandant pourquoi il a fallu que je sois dérangé mentalement.

_ elle aussi tu vas la faire souffrir ?

_ arrête. Je la stoppe

Elle refuse d'un signe de tête et fais le tour de la chambre, les mains derrière le dos, ses yeux océans dont je n'ai pas hérité qui me scrute librement.

_ je suis surprise que tu t'autorise à l'aimer. Vu que tu m'as tué.

...

_oh et ton père aussi tu l'as aimé... puis tu l'as tué.