Chapitre 38

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« si l'amour est une prison, je plaide la perpétuité. »

John Joos
Rin.

La porte s'ouvre avec un grincement sourd. Mes yeux se posent sur sa fille. 

Une femme aux cheveux d'un noir éclatant, des yeux verts et de fines lèvres. Ses bras portent lourdement un bébé qui ne cesse de sangloter, remuant ses mains minuscules dans tous les sens.

Les pleurs ne proviennent pas seulement de ce bébé mais de deux autres, un peu plus grands. Ils se ruent sur le sol comme des ravagés, affolés par leurs propres cris.

_ bonjour. Je salue avec un petit signe de main.

Ses iris me dévisagent tout en berçant l'enfant qu'elle porte. Espérant sûrement, tout comme moi, qu'il se calme.

_ on se connait ? Demande-t-elle en fronçant les sourcils.

_ je suis-

Je me tais en entendant un bruit d'éclats effrayant à l'intérieur de la maison. La femme peste et pivote sur place.

_ bon sang John ! Fais-moi taire tes enfants ! Hurle-t-elle

Je lève un sourcil tout en regardant le ciel. Elle pose son bébé sur le sol et le laisse ramper.

_ oui ? M'incite-elle à continuer.

_ je-

La mère crie encore une fois sur ce John que je soupçonne être son mari de calmer les enfants. Elle me jette un nouveau regard fatigué et retire le tablier qui est accroché à sa taille.

_ je suis désolée... ça vous dit de parler ailleurs ? 

_ pas de problème. 

Elle met les pieds dehors avant de poser ses deux mains sur le bois de la porte pour la fermer mais je l'en empêche en la prévenant tout doucement.

_ la main... de votre fille. Vous allez l'écraser.

_ oh. Lance-t-elle avant de glisser un pied pour balancer la main du bébé en arrière, afin de fermer la porte en toute sécurité.

Ah bah... D'accord.

Nous traversons le quartier en silence avant d'arriver au pied d'un salon de thé décoré par de longues tiges qui s'étalent sur le mur.

_ entrons ! Je vous invite. Suggère-t-elle en s'engouffrant dans le salon sans attendre ma réponse.

Nous prenons place sans tarder, les tasses de thé ne tardent pas avant d'arriver à notre table.

_ dieu merci vous m'avez fait sortir de cette maison. Souffle-t-elle après avoir bu une longue gorgé de thé brûlant. De quoi vouliez-vous me parler ?

_ je travaillais avec votre père. On m'a informé que la librairie est en votre possession, maintenant.

_ vous avez réellement connue mon père ? Elle semble très surprise.

_ oui. Je l'aimais beaucoup... contrairement à d'autres.

_ moi aussi !

Je tousse en déposant la tasse sur la table.

_ je ne pense pas non.

On s'égare légèrement du sujet principal de ma venue mais la voir se tendre comme un I me fait froncer les sourcils.

_ vous n'êtes pas en position de savoir si j'ai aimé mon père ou non. 

_ alors pourquoi l'avoir évité pendant tout ce temps ?

𝐈 𝐃𝐎𝐍'𝐓 𝐍𝐄𝐄𝐃 𝐀 𝐂𝐑𝐎𝐖𝐍Où les histoires vivent. Découvrez maintenant