Chapitre 41

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« De ces milliards d'étoiles dans ce ciel noir, tu es la seule qui brille pour mon coeur. »

John Joos

Cayden.

Torse nu, j'observe mon reflet dans la glace. Ma cicatrice illuminée grâce à la lueur du feu qui provient de la cheminé.

Flashback

Je traîne mes jambes tremblantes, presque vacillantes au cachot qui est plongé dans une pénombre à glacé le sang.

Je m'approche de la cellule qui m'intéresse, réussi à percevoir le petit corps d'enfant au coin de la pièce effroyable.

Sa voix est effrayée, fragile, secouée par des tremblements intenses.

_six...sept...

_ ky-kyle ?...

Je prononce son nom d'un ton à peine audible. La peur serpente sur ma peau et fulmine ma manière de respirer.

Il ne répond pas.

Il me déteste.

_ huit... neuf...

_ Kyle s'il te plait...

_ dix. Sa voix se fait plus tranchante, folle de rage.

_ tu... tu comptes depuis combien de temps ?

_ depuis que je suis ici.

Sa réponse me surprend. Un faible rictus étire mes lèvres car il a arrêté de m'ignorer.

Ça fait un mois qu'il est ici.

_ et tu n'es qu'a dix ?

_ je ne sais compter que jusqu'à dix.

Ses propres mains glissent sur ses épaules, ses genoux collent son menton vibrant de froid. Mes yeux se plissent en pensant qu'au moment où il se faisait frapper et torturer... moi j'étais bien au chaud dans mon lit.

_ je suis désolé, Kyle... ma gorge libère un sanglot en regardant son état torturé.

_ un...deux..

_ ne m'ignore pas ! S'il te plait...

_ pars. C'est à cause de ton père que je suis ici.

Sa colère éclate sur mon visage, fige mes membres et blesse mon cœur.

_ c'est griffin... pas mon père !

_ tu le défends... il a accepté de me laisser pourrir ici. Tu crois que j'ai demandé à être torturé ?! Touché ?! Frappé ?! Insulté ?! NON ! Je n'ai jamais demandé ça !

Kyle se lève en hurlant de toutes ses forces, je lui fais signe de baisser d'un ton car un garde peut bien me surprendre ici. Ça ne le calme pas, évidemment. Il marche difficilement vers moi, ses jambes vacillent, manquent de tomber par terre.

Qu'est-ce qu'ils lui ont fait ?...

Je remarque sa peau bleuie d'hématomes, son visage saignant et ses yeux qui brillent d'une lueur... folle.

_ vous auriez dû me laisser brûler avec mes parents... Des larmes coulent en silence sur ses joues à la couleur bleue.

Sa bouche est désormais scellée mais j'entends son cœur crier à s'en bruler les poumons. Des cris de douleurs inexistants de l'extérieur mais bien vivant à l'intérieur.

Une douleur qu'un enfant innocent n'a pas à ressentir.

_ écoute moi...

_ pourquoi es-tu ici ? Pourquoi tu ne m'oublies pas ? Questionne-t-il en s'agrippant aux barreaux en fer de ses doigts fragiles.

Ses billes sombres se plantent dans les miennes. Des yeux meurtriers, morts.

Je ne reconnais plus mon meilleur ami.

_ je te déteste. Me balance-t-il au visage, tu ne sais pas à quel point je te hais, Cayden.

_ c'est faux. J'objecte, je suis là pour te faire sortir d'ici. Je plonge ma main dans ma poche et y sort un trousseau de clés en argent.

Je les fais danser maladroitement entre mes doigts pour chercher la bonne. Dès que je la trouve, l'argent cogne le sol, me retirant un jurement.

Kyle garde les yeux ancrés sur les clés qui sont tombés. Je me baisse légèrement pour les reprendre et glisse la clé dans la serrure.

Le corps du petit brun, aux vêtement abimés, recule d'un pas en entendant le bruit métallique des barreaux qui s'ouvrent.

_ tu peux sortir maintenant. Je murmure, figé.

Il ne bouge pas d'un pouce. Se contentant de caresser les pierres de sa prison des yeux. Sa main tremble avant qu'il ne cache son visage avec.

_non... je ne peux pas. Ils vont me poursuivre... elle me dit de rester ici. Elle m'en veut.... Elle veut que je souffre, je ne peux pas... je ne peux pas. Il répète la dernière phrase plusieurs fois. La voix étouffée par la peur.

_ de qui tu parles ? Je demande, effrayé malgré moi.

Le silence surplombe l'atmosphère. Je m'approche doucement de lui, sans pour autant entrer dans sa cellule.

_ c'est ta seule chance de partir. Je prononce d'un ton fermé.

Se rendant soudain compte de la situation, il transperce mes iris qui luisent d'une panique glaciale. Il sort de la cellule et s'approche dangereusement de moi.

Ses yeux me font peur.

Il me fait peur.

Je sors un couteau de ma poche dès qu'il se trouve un peu trop près de mon corps. Je n'ai pas pu contrôler mon geste, la crainte l'a fait à ma place.

Au fond de moi, je savais qu'il fallait que je me protège de lui.

Je le tends vers lui. Il s'immobilise devant moi. Examinant l'arme de ses yeux follement étranges.

_ tu as peur de moi.

Je reste muet.

Pourquoi ? Pourquoi je ne reconnais pas l'ancien kyle en lui ?

Sa main couvre ma gorge et mon dos s'entrechoque avec les barreaux. En un clin d'œil, la lame se volatilise de ma main et se retrouve entre les doigts du brun. Il l'enfonce dans mon épaule d'un coup sec et froid qui m'arrache un cri tétanisant.

La douleur achève mon corps. Je me retrouve à genoux tandis qu'il continue d'enraciner cette maudite lame dans ma peau. On dirait qu'il s'amuse à le faire... qu'il a rêvé de faire ça.

Des gardes courent vers nous, me retire de l'emprise du nouveau kyle, toujours cette lueur dévorante aux yeux. Le bruit de la lame s'enclenche dès qu'elle atterrit sur le sol et un garde attrape mon ancien meilleur ami par les épaules pour le plaquer contre le mur en pierre.

Le garde qui me tient me confie à un autre avant d'avancer vers le petit brun tout en attrapant le couteau et ricane.

_ tu pensais réellement t'en tirer comme ça ? Grogne le garde en posant délicatement la lame sur la peau de Kyle.

_ non ! Je crie en me débattant, espérant empêcher le garde de lui faire du mal, je vous ordonne d'arrêter ! Arrêtez ! Des sanglots se déploient hors de ma gorge tandis que l'adulte au couteau taille mon ami avec la lame. Du sang gicle sur son avant-bras pour venir tacher ses vêtements déchirés.

L'autre homme lui assène un coup de poing au visage qui fait crier le petit prisonnier. Plusieurs coups de couteau et de poings suivent.

Je me fais traîner de force hors du cachot. Laissant les cris de mon meilleur ami résonner entre les murs.

Je n'aurais jamais pensé qu'il pourrait le faire... jamais.

𝐈 𝐃𝐎𝐍'𝐓 𝐍𝐄𝐄𝐃 𝐀 𝐂𝐑𝐎𝐖𝐍Où les histoires vivent. Découvrez maintenant