Chapitre 46

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«  même la nuit la plus sombre prendra fin et le soleil se lèvera. »

Victor hugo

Rin.

_ vous allez fuir ? Je questionne, les sourcils froncés.

_ je vois que tu ignores ce qui se passe dehors. Déclare Roamne.

_ qu'est-ce qui se passe dehors ?

_tu verras. Coupe Radia en serrant son arc dans ses mains ensanglantés, le temps presse.

_ faisons un tour au château pour chercher quelques affaires. Comme de la nourriture, un kit de soin, ou des armes. Propose Kyle.

On opine tous en s'échangeant un regard empli de courage et de détermination. Je ne sais pas qu'elle sera notre destination mais la peur fait moins mal, avec eux.

_ encore une chose. Continue le brun, ne vous faites surtout pas prendre. Et aussi, bonne chance.

On se divise. Après avoir mis les pieds dans ma chambre, je m'engouffre dans la salle de bain et m'empare d'un kit de soin, sans oublier mon carnet et mon crayon, bien évidement.

Je sors et traverse le couloir. La chambre de Cayden est étrangement ouverte et le dessin que j'avais fait de lui est allongé par terre.

Je prends le papier dans mes mains et trace le dessin du bout des doigts avant de le froisser brusquement.

La pièce à l'air déserte, seul le bruit apaisant du bois enflammés est présent. Je pénètre d'un pas prudent et laisse les souvenirs me grignoter de l'intérieur, mordiller ma peau pour y laisser une trace du passé.

Je balance, avec un dernier coup d'œil, le dessin de Cayden dans les flammes dansantes de la cheminé. La feuille s'enflamme, se consume et se réduit en cendre. Ce moment, notre moment, part définitivement et à jamais en fumée.

Le fantôme d'un souvenir me colle à la peau, joue avec mes nerfs, me prouve sa présence en se frétillant dans mon ombre.

« tu es fou.

Fou de toi. »

« tu m'as déjà contaminé.

Ah oui ? »

Tu m'as contaminé d'amour. »

«  parce que je t'aime. Je sais que je fais tout faux et que tu mérites bien mieux que moi mais ça ne m'empêche pas de te vouloir pour moi. Juste pour moi, mon cœur »

Une larme glisse sur ma joue crasseuse. Je me rends compte que mes sentiments étaient des fantasmes jouissants de rêve, pailleté d'illusions toutes blêmes qui n'ont fait que de me plonger dans une marre de chagrin.

Je remets les pieds fermement sur terre et sors de sa chambre en vitesse pour rejoindre les autres.

****

Circulant dans les couloirs à la recherche de mes amis, je sens une tristesse ruisselante qui coulent dans mes veines en entendant des pleurs de quelqu'un que je connais.

J'écarte la porte de la chambre ou la mère de Ray est installé confortablement, cette maladie mortelle qui lui serre sa santé désarmée.

Le visage attristé de Ray est plongé dans les draps de sa mère. Ses mains sont serrées et ses mèches de cheveux rebelles lui collent désagréablement le front.

𝐈 𝐃𝐎𝐍'𝐓 𝐍𝐄𝐄𝐃 𝐀 𝐂𝐑𝐎𝐖𝐍Où les histoires vivent. Découvrez maintenant