Chapitre 3

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À travers la fenêtre, je pouvais voir qu'il pleuvait des cordes. Un éclair venait briser le silence qui s'était installé. La tension était palpable. Le tonnerre grondait, j'avais l'impression que la nature partageait ma colère et à l'instar de moi, elle laissait sa rage s'exprimer librement.

Ce que je ne pouvais faire...

J'observai mon acolyte de toujours, il était là, à me regarder avec un air abattu. Frustré, que nous ne partagions plus les mêmes pensées.

Ses chaussures à cinq mille dollars qui reposaient sur mon bureau brillaient.

Le contraste était frappant avec le temps terne qui s'affichait au-dehors.

Je n'arrivais pas à détester Mickaël, c'était plus qu'un frère pour moi, c'était mon double.

Il me scruta avec la même précision que moi.

On n'avait pas besoin de se parler, on se connaissait si bien. Tout passait par le regard dans les moments rempli de tension. Je sentais au fond de ses yeux une profonde tristesse.

Rare étais les fois où nous étions en désaccord, et jamais on ne s'était fritté pour une nana, on se les échangeait tout simplement.

On avait jamais prévu d'aimer. D'ailleurs, personne ne nous avait appris à le faire.

L'amour ça nous faisait plutôt marrer, on préférer les plaisirs cumulés, même si on comptait bien créer une lignée : un mariage à la volée pour protéger notre héritage et faire plaisir aux paternels. Une femme de bonne famille pour continuer à prospérer. Une absence de fidélité sur contrat. Nos billets en gage de liberté pour continuer à vivre une vie guidée par nos désirs charnels.

Sauf qu'Ivyna remettait tout en question. C'était un danger pour ma famille, mon héritage, mon cercle enfin tous l'avait en aversion. Certains s'en même la connaître, juste à cause de ce qu'elle représentait.

Voir avec quel mépris Mickaël traitais Ivy me détruisait de l'intérieur.

C'était une part de moi, mon âme-sœur et toute cette haine qui lui vouait, je le ressentais de plein fouet.
Comme si c'était à moi qu'elle avait été adressée.

J'avais envie de tout défoncer et toute cette colère, qui bouillait en moi, me faisait terriblement, mal. Emprisonné par les méandres de mes émotions, j'essayais de ne pas me laisser consumer par ma rage.

- Vas-y gars à quoi tu joues !? Tu vas pas te mettre dans tous tes états pour cette salope !

Merde la ferme Mickaël, criai-je intérieurement tandis que je déployais le peu de force qui me restait pour ne pas commettre un massacre.
Avec ses paroles blessantes, il ne faisait qu'alimenter la pire version de moi. Je sentais que je commençais à perdre le contrôle, les yeux enragés, l'odeur de son sang m'appelait. Alors c'est dont ça que ressentent les meurtriers. Je voyais rouge et seules des pensées irrationnel inondait mon esprit.

Il se leva et fit trois pas en arrière.

Malheureusement, il était déjà trop tard, y avait plus rien qui me retenais, j'étais à deux doigts de commettre l'irréparable. C'est ça qu'on appelait un crime passionnel ? Je crois que oui, car ma conscience s'était envolée, je perdais la raison à mesure que je préparais mes poings pour lui assener un puissant coup sur la gorge. Ouais là, ça lui ferait bien mal; Les yeux brouillés par la colère ma rage avait pris le contrôle. La mâchoire serrée, j'étais prêt à tuer mon meilleur ami !

Au moment où j'allais lui asséner le coup fatal, la douceur de sa voix me rappela à mon humanité.
Je l'entendais au tréfonds de mon âme me dire à quel point elle m'aimait. Je fermai les yeux pour me concentrer sur son visage, puis son sourire se dessina dans mon esprit, son petit nez parfait s'agita sous mes yeux, à mesure que ses iris éveillèrent ma bonté, je sentis une profonde frustration grandir en moi.

Tu es à moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant