Chapitre 9

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Bonjour, et désolé pour cette longue absence, mais un manque d'inspiration m'a empêché d'agiter mes doigts sur le clavier


Nous pénétrons enfin dans l'avion et nous installons à nos places, Héléna se mettant côté hublot et moi près de l'allée centrale. Ayant pris des billets première classe, il n'y a que deux rangées de sièges et le confort est tout de même meilleur qu'en seconde.
Au vu de la longueur du vol, ce n'est vraiment pas du luxe.
Le confort de la première classe est en effet très appréciable pour les longs vols. Les sièges plus spacieux, l'espace supplémentaire pour les jambes, la possibilité de s'allonger presque complètement et les services exclusifs font du voyage une expérience bien plus agréable.

Nous nous installons donc, ma compagne et moi-même, bouclons nos ceintures sur la recommandation de l'hôtesse et attendons avec une certaine impatience le départ de l'avion qui décolle peut après. Héléna se tend et je sens sa main, posée sur mon bras, se crisper légèrement. Il semblerait que celle-ci n'aime pas trop les voyages aériens, peut-être est-ce sa première fois ? Je lui pose la question et elle me répond que non, mais qu'elle ne parvient pas à s'y habituer.
Je la charrie un peu et elle me donne une légère tape sur l'épaule.
Sur ce, l'hôtesse arrive pour nous proposer un rafraichissement. Nous acceptons en prenant du champagne. Après tout, nous avons décidé de ne pas nous priver. Et puis, c'est offert par la compagnie.
Nous trinquons à la réussite de notre voyage et commençons à discuter des activités que nous prévoyons de faire en dehors des cours et milongas.

Héléna serait plutôt partante pour rester une semaine à Buenos Aires pour pratiquer le plus possible, puis louer une voiture et entamer notre périple. Je sors alors le guide du routard pour voir quels sont les sites et lieux intéressants.
Il nous faut bien une petite heure pour enfin dresser une liste des étapes pour les réservations d'hébergement à prévoir. Et noter les endroits où nous pourrons pratiquer le tango.
J'aimerais aussi me renseigner pour éventuellement visiter une fabrique de bandonéons.

Il y a déjà quelques heures que nous avons décollé, quand soudain l'avion est secoué et se met à faire de violentes embardées. Héléna me presse le bras et je la vois pâlir sous l'inquiétude.
La voix du commandant de bord retentit dans les haut-parleurs et tout en essayant de nous rassurer, nous recommande d'attacher nos ceintures. Il s'agirait selon lui d'une zone de turbulences dont nous devrions rapidement sortir.
Les secousses sont tout de même assez fortes et quand je regarde les autres passagers, ils sont, tout comme ma compagne, bien pâles, pour ne pas dire, verts !
Il nous faut quand même une bonne heure pour revenir dans une zone plus calme et chacun tente de se remettre de cette période angoissante. Héléna est blottie contre moi.
Pour Tenter de faire passer plus vite ce voyage, j'essaie de dormir un peu.

Une nouvelle fois, les haut-parleurs résonnent et on nous annonce que l'avion ayant subi quelques avaries, celui-ci, par précaution, va devoir se poser sûr à Montevideo en Uruguay, pour y subir une inspection de sécurité et des réparations indispensables. On entend aussitôt un murmure de désapprobations, chacun n'ayant pas envie d'une prolongation de ce voyage déjà assez long.

Une heure après, nous nous retrouvons dans une salle de transit, les réparations devant durer  environ deux à trois heures. Fatalistes, et de toute façon ne pouvant rien faire d'autre, nous nous installons tant bien que mal sur les sièges inconfortables. Le personnel de l'aéroport vient nous distribuer des couvertures. Il est à cet instant minuit passé et il reste plusieurs heures de vol avant d'arriver à B.A.

Je suis réveillé quelques heures plus tard par Héléna qui a mal dormi et qui souhaiterait prendre un café si possible. Nous nous dirigeons vers un distributeur placé près de l'entrée.
Hélas, on ne peut régler qu'en monnaie locale, ce que, bien évidemment, nous sommes démunis. Heureusement, la personne qui surveille l'entrée accepte gentiment de nous changer un peu de monnaie. Nous prenons nos cafés et repartons-nous asseoir.

Un haut-parleur crachotant nous annonce que les réparations prendront plus de temps que prévu, et qu'en conséquence le vol est reporté au lendemain soir.
Vague de protestations parmi nous et demande de parlementer avec un responsable pour trouver une solution de rechange. Décidément notre voyage commence bien !

Résignés, nous nous mettons à la recherche d'un hôtel pas trop cher pour ne pas passer la nuit dans l'aéroport.
Mais il nous faut d'abord récupérer nos valises, et pour ce faire, nous nous dirigeons vers les tapis roulants où nous retrouvons quelques passagers de notre vol.

Il n'y a que quelques personnes, et notamment un petit groupe composé d'un garçon et deux filles qui ont l'air de s'amuser de la situation.
Une des filles se tourne vers nous et se présente :" Inès, je viens en Argentine pour mes études."
Le garçon prend à son tour la parole et en la désignant, nous dit : "voici ma sœur Carmen, et moi c'est Juan, nous tentons de rejoindre nos parents qui résident à Buenos Aires."

Nous aussi allons à Buenos Aires, enfin, dans un premier temps. Une semaine environ puis nous entamerons un périple d'une quinzaine de jours pour visiter des lieux intéressants pouvant nous permettre de pratiquer notre passion le plus possible.

Ah super programme, et c'est quoi votre passion? Si je ne suis pas indiscrète, nous répond Carmen!

Non non, pas de souci, mon compagnon et moi sommes passionnés de tango argentin et tout en visitant le pays, nous espérons nous perfectionner dans cette discipline.

Waooo, le destin fait parfois bien les choses, mes parents sont professeurs de tango, on va vous les faire rencontrer. Ils sont très demandés, mais je suis sûre qu'ils trouveront un moment dans leur emploi du temps pour vous montrer l'étendue de leur talent.
Et puis, j'y pense, la maison est tellement grande qu'il soit possible de vous héberger. Juan, tu veux bien les appeler pour leur demander, en même temps que de les prévenir de notre retard.




Dans la chaleur du Tango ArgentinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant