Chapitre 1

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Nora

Avant mes dix ans, je détestais l'école. Maintenant que je suis enfermée dans cette pièce depuis sept ans, j'en rêve.

J'ai alors demandé à Ernest de m'acheter un téléphone pour apprendre via internet puisqu'il ne veut pas que je sorte de cette horrible pièce.

Il m'a répondu qu'ici, j'apprends le ménage, la cuisine et l'éducation sexuelle, que je n'ai pas besoin d'en apprendre plus, car je ne suis rien d'autre qu'une esclave.

Je me sens comme une poupée, qu'on utilise, qu'on salit et qu'on abandonne.

Les seuls moments que je savoure, sont les nuits dans mon vieux panier à chien.
Je ne fais rien, je suis seule et au calme.
Quand Ernest dort, je me sens en sécurité.
Alors je m'autorise à fermer les yeux et à rêver de la vie libre.

De pouvoir bronzer au soleil, de nager dans la mer et surtout apprendre à nager, ou même simplement, courir pieds nus sur l'herbe.

D'avoir des amis, de rire avec des personnes de mon âge et de découvrir des choses que les autres enfants apprennent.

Tout cela me semble impossible.

— Tenez, votre café, Monsieur.

Ernest pose son journal sur la table basse, m'arrache la tasse des mains puis trempe ses lèvres dedans.

— J'avais demandé deux sucres !

Il ferme les yeux et souffle doucement. Son poing percute la table me faisant sursauter.

— Je vous ai mis deux sucres !

La tasse brûlante se retrouve sur mes pieds, m'arrachant un petit cri de douleur.
Les morceaux de verre m'ont coupé les pieds.

— C'est pas assez sucré.

Il se lève de sa chaise à bascule et prend son fouet qu'il avait posé sur la commode.

Je me baisse alors pour ramasser les morceaux de verre de la tasse.

Il va vraiment me punir pour si peu ?

Dans la peur, je me précipite mais un bout de verre entre dans ma main.

Je stoppe tout mouvement et regarde Ernest.
Il me fixait en train de ramasser sa bêtise.

— Tu t'es fait mal, esclave ?

Son sourire n'indique rien de bon, il me glace le sang.

Il me prend par le bras pour me remettre debout puis se rassied dans sa chaise à bascule.

— À quatre pattes, m'ordonne-t-il en tapant délicatement son fouet dans son autre main.

Les larmes me montent aux yeux, j'ai honte de moi.
Mais je fais ce qu'il me dit pour ne pas aggraver mon cas.

Je suis tellement gênée par ma position que je ferme les yeux et attend mon châtiment.
Il baisse mon pantalon, qui d'ailleurs lui appartient, et mon sous-vêtement sur mes chevilles.

Le tissu de mon pantalon frotte sur mes pieds blessés mais je ne dis rien.

Je me crispe de toutes mes forces, serre les dents et retiens mes sanglots.

Adjugée, vendue [CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant