Chapitre 2

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Isaac

Je fixe le plafond, les sourcils froncés.
Je n'arrive pas à me calmer.

— T'es vraiment culotté de vouloir prendre une bonniche alors que tu te reproche sans cesse que tu t'en veux d'avoir fait subir ça à maman. lâché-je tandis que tout le monde venait de reprendre leurs activités quotidiennes.

— On en a déjà parlé, mon fils, je ne changerai pas d'avis, la future bonniche ne sera pas maltraitée.

Ma petite soeur se retourne et prend enfin la parole. J'aurais espéré qu'elle défende notre mère mais à la place, elle se contente de dire :

— Et on va la chercher quand cette Nora ?

— Ce soir, à 20h. lui répond notre père.

— Il faudra me donner l'adresse et le nom du vendeur, c'est moi qui conduira !

— Le vendeur s'est mis sous un pseudo, mais j'ai son adresse donc c'est moi qui conduit. la devance Eli.

Ange et Eli ont l'air heureux d'accueillir une jeune fille à la maison, mais ils ne se rendent pas compte qu'elle risque de subir la violence de notre père.

Il n'est pas très méchant mais lorsqu'il n'obtient pas ce qu'il veut ou qu'on lui désobéit, il devient assez violent.

— Bonjour, je suis prêt à aller chercher mademoiselle Pearl. déclare notre garde du corps personnel en me serrant la main avant de se diriger vers mon père.

— Bonjour, Joshua, il reste encore deux petites heures. Ange, tu peux nous faire un café s'il te plaît ?

— Ce n'est pas parce que je suis une femme que je dois te faire ce satané café ! Eli te le fera.

— Obéi, Ange.

Elle lève les yeux au ciel avant de s'exécuter.

Saoulé de leurs conneries, je monte à l'étage pour me réfugier dans ma salle de sport.

Taper dans le sac de frappe me fait énormément de bien.

Je ne vais certainement pas les accompagner pour chercher cette pauvre femme qui finira sûrement comme maman.

Notre mère est sûrement mieux au ciel que sur terre parmi les monstres comme nous.
Elle était si pure, si généreuse et toujours, on abusait de sa gentillesse.

Trop bon, trop con.

J'ai accepté sa mort. Mais je n'ai pas pardonné mon père. Il n'aurait pas été aussi violent, elle serai toujours ici, à nous faire de bons gâteaux au chocolat avec une crème anglaise faite maison.
Elle cuisinait si bien.

Mes coups deviennent de plus en plus forts et rapides à chaque pensée indésirable. Le punching-ball se balance d'avant en arrière au rythme de mes coups furieux.

Mes muscles se tendent, mes phalanges blanchissent sous la rage qui m'anime.

Pourtant, malgré toute cette violence, une part de moi sait que frapper ce sac ne résoudra aucun de mes problèmes et ne pansera pas mes blessures les plus profondes.

Pour le moment, c'est tout ce que je peux faire pour libérer ne serait-ce qu'un peu de cette souffrance qui m'étreint.

***

Alors que ma soeur, mon frère et Joshua s'en vont chercher l'esclave, je vais faire un tour au réseau pour voir si tout va bien.

Quand notre père prendra sa retraite, c'est moi qui le remplacerai. Je serai leur boss, leur roi.

Je suis l'aîné de la fratrie, donc je n'ai pas le droit à l'erreur, mais je suis ravi d'obtenir cette place.

J'ai confiance en moi et je n'ai pas de soucis à me faire, je suis déjà respecté et craint par le réseau et certains ennemis.

Je vais du côté des enquêteurs en premier.
Le lundi est un jour assez calme ici.

— Bonsoir Isaac ! me sourit Tyana.

Je lui souris en retour, seules les personnes proches de notre famille peuvent nous appeler par notre prénom.
Tyana est une enquêtrice de confiance et elle est particulièrement douée.

— Quelles sont les nouvelles d'aujourd'hui ? lui demandé-je.

— Pas grand-chose, un certain Geoffroy Pearl a payé pour tuer Ernest Dilton.

— La raison ?

Monsieur Dilton est assez connu dans notre réseau, il a violé et tué quelques femmes de notre entreprise.

Je m'était promis de le tuer moi-même.
Il faut croire qu'il se cache bien car nous n'avons toujours pas retrouvé sa trace ni son adresse.

— Il n'a pas donné de raison, mais je pense que tu seras heureux de le tuer de tes mains, c'est pour ça que je n'ai pas assigné cette tâche à d'autres tueurs.

— Je m'en occuperai personnellement, merci Tyana.

Adjugée, vendue [CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant