Chapitre 5

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Nora

Je pliais le linge qui avait séché aujourd'hui quand Eli est entré en trombe dans la buanderie.

Effectivement, celui-ci tenait vraiment à me tenir compagnie ce soir.

Tout le monde était parti depuis au moins une bonne heure, ce qui laisse la maison dans le plus grand des calmes.

— Nora, on ne se connaît pas depuis longtemps, mais je te fais assez confiance pour ce qui va suivre.

Je penche la tête légèrement sur le côté, les yeux plissés pour l'inciter à développer.

— J'aimerais que tu viennes avec moi à la soirée, mais il faudra se faire discret, car si mon père nous voit, il nous tuera sur place.

— Quoi ? Mais t'es malade !

Eli rigole à mon air inquiet et s'empare d'une chemise pour m'aider à plier le linge.

— S'il te plaît, j'ai toujours voulu faire quelque chose en douce, me supplie-t-il les mains jointes, mais personne n'a jamais voulu me suivre.

Ça pourrait être amusant, je n'ai jamais fait ça de ma vie, car je n'ai jamais eu d'amis, mais d'un autre côté, je pense aux répercussions.

Si Joe nous voit, Eli se fera engueuler et ça sera fini pour moi.

Mais il est temps pour moi de profiter de ma petite liberté et de m'amuser.

Dans un élan d'excitation, je lui dis d'aller se préparer, ce qui le fait sauter de joie.

Après plus de dix minutes à esquiver les gardes autour de la maison et à courir sur le parking, nous arrivons aux portes de leur entreprise.

Mon cœur bat la chamade et je ne saurai dire si c'est à cause de la course que nous venons d'entamer, si c'est l'excitation ou encore le stress.

La musique bourdonne tellement fort que mes oreilles sifflent. Et c'est encore pire lorsque l'on entre.

Je ne suis pas habituée à voir trop de monde d'un coup.

Des hommes et des femmes dansent et boivent ensemble.
Des hommes boivent.
Des hommes potentiellement dangereux.

— Il faut se fondre dans la masse pour ne pas se faire repérer par mon père. me crie-t-il à travers les nombreuses voix qui hurlent la musique.

Je hoche la tête, anxieuse à l'idée de me faire prendre.

Eli me prend par la main pour me tirer jusqu'au fond de la salle, près d'un des trois bars présents dans la grande pièce.

Son contact m'a perturbée, comme si on m'avait brûlé la main.
Ernest me prenait par la main aussi, pour que je le touche contre ma volonté.

Eli n'est pas un pervers.
Calme-toi.

Il me tend soudainement, un verre dont j'ignore le contenu.

— C'est de la tequila. m'assure-t'il.

Je m'étouffe quand le contenu passe dans ma gorge.
Je n'ai jamais bu de l'alcool et je crois que je n'en boirai plus jamais.

Adjugée, vendue [CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant