Chapitre 12

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Isaac

Je n'ai jamais vu une personne aussi gentille et compréhensive que cette fille et c'est pour ça que je me suis attaché si rapidement à elle.

— J'ai...j'ai tué une femme, je ressemble à mon père à présent.

Je déteste me sentir faible et montrer cette partie de moi, mais avec Nora c'est plus simple.

Je sais qu'elle ne me jugera jamais, sa douceur et son empathie me font sentir en sécurité.

— C'était pour me protéger, Isaac. Tu ne voulais pas la tuer par plaisir, tu n'es pas comme ton père. me rassure-t-elle doucement.

— Tu me rappelles ma mère. Elle était douce, belle, aimable et son seul travail était de nettoyer et ranger la maison. Quand elle faisait quelque chose de mal ou qu'elle n'avait pas le temps de faire tout ce que mon père lui assignait, il la battait, et un jour elle s'est rebellée. Elle en est morte.

Elle continue son massage pendant que je me livre à elle.
Ses petites mains sont chaudes et douces, rien que ce geste insignifiant pour elle, me rassure.

— Je suis désolée...ta mère avait l'air d'être une belle personne et elle a donné naissance à trois enfants incroyables, ne t'en veux pas Isaac.

Ma crise s'est calmée rapidement grâce au fait que l'on parle honnêtement.

Je me retourne pour lui faire face.

Ses cheveux bruns retombent en cascade sur ses épaules. Ils ont l'air tout doux.

Je me permets alors de prendre une mèche entre mes doigts et de jouer avec avant de les relâcher.

— Excuse-moi.

— Non, ce n'est rien. sourit-t-elle.

Je sors mon paquet de clopes pour en fumer une.

— Tu en fais souvent des crises d'angoisses ? me demande Nora en se mettant près de la fenêtre proche de moi.

— Non, c'est la première fois, je ne pensais jamais en faire.

— Pourquoi ?

— Parce que j'ai confiance en moi.

— Ce n'est pas parce que tu es confiant que tu n'as pas de faiblesses, tout le monde en a. me dévisage-t-elle.

— Décale-toi, je ne veux pas que tu respires la fumée et encore moins que tes cheveux sentent la clope.

— Tu comptes arrêter cette merde un jour ?

Sa question me laisse sans voix, il est vrai que je ne me suis jamais demandé si j'allais arrêter.

— Je ne sais pas.

— Je n'aime pas, ça me rappelle Ernest. lâche-t-elle soudainement avant de s'asseoir sur mon lit.

Ma mâchoire se contracte à l'entente de ce nom.
Non, je ne veux pas qu'elle pense à lui quand elle me voit.

— Pour répondre à ta question, oui, je compte m'arrêter maintenant, princesse. la fixé-je en écrasant ma cigarette à peine entamée dans le cendrier.

Adjugée, vendue [CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant