Chapitre 31

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Nora

Non mais, il est sérieux lui ?

— Qu'est-ce que t'as ?

Et il ose me demander en plus.

— Ta règle sur l'exécution, c'est n'importe quoi.
On est plus au 19e siècle, Isaac. Les gens sont libres ! Et si je ne suis pas d'accord avec cette loi, tu vas m'exécuter ? HEIN ? TU OSERAS M'ÉGORGER COMME UN VIEUX POULET À L'ABATTOIR ?

Je suis contre la violence, mais s'il continu, je vais lui mettre mon poing dans sa jolie figure.

— C'est une mesure de sécurité.

— La sécurité ? C'est juste une excuse pour exercer ton pouvoir ! rétorqué-je, les sourcils froncés et la mâchoire contractée.

Il ouvre la bouche pour me répondre, mais je ne le laisse pas parler.

— Tu veux jouer au plus fort, très bien. Mais ne compte pas sur moi pour suivre tes ordres absurdes. Je refuse de me plier à tes désirs, alors élimine-moi !

Je vois Isaac perdre sa patience lorsque Eli se met à chanter au beau milieu de notre conversation.

— Today is gonna be the day that they're gonna throw it back to you, and by now, you should've somehow realized what you gotta do...
" Aujourd'hui va être le jour où ils rejetteront la faute sur toi, et maintenant, tu devrais avoir compris ce que tu dois faire..."

— Tais-toi ! lançons Isaac et moi, en même temps.

— Tu ne crois pas que tu vas trop loin ? Je ne te ferai jamais de mal, et puis tu n'es même pas membre du réseau.

Il n'a pas tort, mais je veux lui faire comprendre que la loi du plus fort, c'est nul.

— Peut-être. Et oui, je ne suis pas membre du réseau, tu sais pourquoi ? Parce que les femmes sont considérées comme des moins que rien, comme des objets, qui servent à faire des enfants et à faire le ménage. Nous aussi, on a un coeur ! Tu ferais mieux de te pencher sur ce problème ! Sans nous, vous n'existerez même pas...

— Je parlerai avec toi sur ce sujet quand tu te seras calmée, déclare-t-il finalement.

Il vient vraiment de me planter là ?

— Il a raison, vous parlerez mieux quand tu seras détendue. Allez, viens, on va s'amuser.

Rose me prend par les épaules et mes yeux quittent le regard d'Isaac.

La musique entrainante nous enveloppe et nous nous laissons emporter par le rythme. Les pas de danse improvisés nous font rire, nous nous retrouvons alors à danser comme si personne ne nous regardait grossièrement.

Entre deux pas de danse, nous nous servons de la bière fraîche, laissant son amertume nous rafraîchir.

La soirée prend une tournure bien plus joyeuse et je me surprends à oublier la colère qui me submergeait à l'égard d'Isaac.

— Bon, il est 4h, je crois qu'il faut qu'on dorme, décide Rose, sagement.

Ivre et seul pour rentrer, nous nous dirigeons difficilement vers la maison.

Adjugée, vendue [CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant