La bonne étoile du loup

Chapitre 10 : Les ennuis commencent

La pluie tambourinait sur le sol de Londres, le vent faisait claquer les manteaux, les cheveux fouettaient l'air.

Une bonne idée ? Vraiment ? Se promener dehors par un temps pareil ?

C'était ce qu'avait cru Hermione...

Dans sa rage, elle avait foncé droit devant elle à la recherche d'air frais...

Les légères mais mordantes bourrasques de vent avaient apaisé son cerveau en ébullition... mais pas sa colère, ni le sentiment d'injustice qui régnait en elle.

Comment pouvait-on, encore de nos jours, trouver des sorciers qui osaient remettre en question les droits des Animagi ?

Comment était-il possible que des personnes saines d'esprit puissent considérer qu'un Animagi n'est pas un sorcier, pas plus qu'un être humain, mais une créature fantastique, autrement dit, un animal ?

Jusqu'à aujourd'hui, elle n'aurait pas cru cela capable.

C'était impensable.

Et pourtant, certains de ses collègues pensaient de cette manière.

Deux visages avaient traversé son esprit quand elle avait surpris de tels propos : celui de Sirius et celui d'Anthéa.

Une épreuve de place à laquelle il fallait faire face. Hermione ne doutait pas de sa force, mais elle commençait à être fatiguée des combats qu'elle menait. Elle trouvait ridicule l'opposition contre laquelle elle se battait.

Pour elle, il était évident que les Elfes de maison, en tant qu'êtres vivants méritent des droits leur assurant la liberté.

Pour elle, il était logique d'établir plus de lois en faveur des loups-garous.

Et pour finir, pour elle, il était intolérable de considérer les Animagi comme des créatures magiques.

Dans cette dernière imbecillité, elle ne voyait qu'un souci de pouvoir ou de frustration.

Est-ce-que ses collègues avaient rencontré des Animagi qui les avait surpassé en quelques domaines ? Est-ce-que certains Animagi haut placés entravaient leur quête du pouvoir ?

Quoique puisse être la réponse, une telle croyance était ridicule.

Avant de se rendre au repas organisé par Molly, la sorcière fit quelques pas dans Londres. Sa colère l'empêchait de prêter attention au monde extérieur, mais le vent et la marche apaisaient avec lenteur sa rage.

Lorsqu'elle considéra qu'elle avait assez pris l'air, elle trouva un coin de rue vide de Moldu et transplana chez les Weasley.

Elle fut accueillie à bras ouverts par Molly.

"Hermione, tu es enfin arrivée, installe-toi avec les autres. Le repas ne va pas tarder à être servi."

Puis la mère de famille ajouta en chuchotant.

"Tu nous diras tout ce qui te contrarie pendant le repas."

Hermione répondit par un sourire mi-forcé et mi-reconnaissant.

"Mais qui voilà donc ici ? Mais c'est notre jeune Ministre ! Heureux de te voir Hermione !" La salua Mr. Weasley.

"Bonjour, Arthur."

"Anthéa vient d'arriver, elle aussi, elle n'a pas un air aussi morne que toi ceci dit. Le travail au Ministère n'est pas forcément une partie de plaisir."

"Surtout avec de tels esprits obtus !" Énonça la jeune femme d'une voix claire.

L'air impérieux qu'exprimait son visage aurait suffit à effrayer tout un groupe d'enfants.