La bonne étoile du loup

Chapitre 51 : La voix du loup

La librairie était prête à exploser sous le poids de cette foule bruyante, volubile et enjouée. Le journal de voyage du lycanthrope avait trouvé grâce aux yeux d'un éditeur donc les convictions allaient en faveur des loups-garous, et l'ouvrage avait été vite commercialisé. D'abord en petite quantité, mais étant donné le succès de cet ouvrage, l'éditeur ne tarderait sans doute pas à en imprimer d'autres exemplaires.

Entraîné dans son succès insoupçonné, Rémus n'avait pas eu le temps de s'habituer et avait l'impression de nager en plein rêve. Ce n'était pas un simple revenu qu'il avait réussi à acquérir, pour lui, Anthea et le bébé, il avait fait entendre sa voix à lui, et celle des loups-garous qui, comme lui, se considéraient comme un monstre.

Depuis le début de sa séance de dédicaces, il avait engagé le dialogue avec trois loups-garous qui l'avaient remercier pour un tel témoignage qui rentrait en parfaite consonnance avec leurs propres sentiments.

"Vous visez avec une telle justesse la souffrance que ça peut être, je me suis toute de suite reconnue. Je me suis trouvée dans votre livre." Lui avait dit une louve.

Et d'autres leur avaient confié des choses similaires. Certains lycanthropes l'avaient également remercié de leur avoir fait découvrir une telle meute avec laquelle ils étaient intéressés de prendre contact.

Mais il n'y avait pas que des loups-garous qui étaient venus à cette séance de dédicaces et qui l'avaient remercié. Les sorciers ouverts d'esprit l'avaient loué pour son acte et lui avaient affirmé qu'il était devenue une sorte de modèle pour eux.

Une telle reconnaissance emplissait le cœur de Rémus d'un étrange sentiment qu'il n'avait ressenti qu'à travers le regard d'Anthea. Il était admiré et reconnu. Un tel sentiment lui soulevait le cœur avec légèreté et remplissait son estomac d'un essai d'insecte. Autant de foule le mettait mal à l'aise. Il avait beau être reconnaissant à ces sorciers, il n'en préfèrerait pas moins être auprès de son Anthea et qu'il n'y ait qu'elle qui l'admire.

Il n'avait pas du tout l'habitude qu'avait Gilderoy Lockhart à vagabonder avec plaisir dans sa gloire, sous les projecteurs et au grès des appareils photos éblouissants. Dire que sa tête serait, comme celle de l'ancien Serdaigle, sur tous les exemplaires de ce livre. Le loup-garou en venait presque à regretter d'avoir utilisé sa véritable identité. Il avait écouté les conseils de Bill, et c'était peut-être mieux qu'il ait fait ainsi, mais c'était quand même étrange de se voir soi-même sur la quatrième couverture d'un livre.

Le nombre d'anciens élèves qu'il ne tarderait pas à croiser. Ce n'était pas déplaisant, juste intimidant.

"Lunard, comment tu vas ?" Le coupa Sirius dans ses pensées.

Ce dernier tenait un panier rempli de nourritures qu'il brandit sous le nez de son meilleur ami. Le sorcier ne se préoccupait même des regards mécontents des sorciers qui faisaient la queue, et qu'il avait doublé sans le moindre remords.

"Molly t'a préparé ça, elle voulait venir, mais j'ai eu peur que ça ne fasse trop de personnes pour toi, toute la famille Weasley n'aurait manquéca pour rien au monde."

"Merci, Patmol, je penserai à remercier Molly."

"Comment se passent les dédicaces ?"

Sirius attrapa une chaise et s'installa à la table où Rémus s'attelait à signer exemplaire sur exemplaire. Une pile de livres l'accompagnaient dans sa besogne.