Chapitre 33 : Adie

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La demeure d'Adie était faite de murs de pierre dont le toit était soutenu par deux larges poutres massives en bois. L'ébène qui les constituait étincelait sous la lueur du soleil. Des plantes étaient parsemés un peu partout dans la maison et disséminaient tendresse et doux arômes qui se mélangeaient dans un agréable parfum. Le petit salon, dans lequel se trouvaient les sorciers, comptait pas moins de dix plantes de toutes tailles et de toutes teintes de vert possible. Les fleurs de ces dernières renvoyaient comme la surface d'un miroir les rayons du soleil. 

Au centre du salon se dressait une petite table ronde en osier bleu qui soutenait un service à thé blanc décoré de petites fleurs vertes, roses et bleues. La théière pleine d'un thé encore brûlant laissait s'exhaler la fumée du breuvage qui s'échappait en arabesques.

Le fenêtre offrait une vue magnifique sur le petit jardin rempli de fleurs qu'Adie semblait prendre plaisir à cultiver.

"Comment vont tes plantes, Adie ?" Demanda Cepheus pour rompre le silence qui s'était instauré depuis quelques minutes.

"Elles vont très bien, merci Cerpheus. Tu m'a beaucoup aidée avec ces plantes. C'est tout autant ton oeuvre d'art que la mienne."

Elle tourna ensuite ses doux yeux bleus sur Anthea.

"Je n'arrive toujours pas à croire que tu m'a amenée ma nièce, la fille de mon frère."

"Tu te souviens de moi ?" Demanda Anthea en tournant une cuillère dans son thé.

"Oui, mais par flash. Je ne me souviens plus dans quelles conditions. Et je ne me souviens pas de t'avoir vue enfant, c'est étrange."

"Est-ce que tu te souviens de père ?"

Elle plissa ses yeux entourés de rides dans un effort de remémoration difficile.

"Oui, je me souvient qu'il a quitté la maison. Je détestais quand il partait car je me retrouvais seule, avec elle !"

Anthea hocha la tête, elle en savait quelque chose.

"Vous parlez de votre soeur ?" 

Adélaïde s'enferma dans un mutisme forcené et évita le regard du sorcier qui soupira en tournant la tête de droite à gauche.

"Adie, vous savez que le docteur vous a conseillé de parler de votre soeur. Il a dit que ça pouvait vous aider. Je peux vous laisser pour que vous puissiez discuter, si vous voulez."

"Non, Cepheus, assied toi. Tu sais tout de moi, tu es le seul ami que j'ai."

"Anthea, tu as connu la même vie que moi, n'est-ce pas ? Ton père était absent et ton autre tante aimait tester des sortilèges sur toi..."

"Oui, mais je réussissais à m'éclipser de la maison grâce à des amis, et papa n'était pas totalement absent. Il avait le coeur brisé."

"Pourquoi ?"

Anthea déglutit. Les images de l'accident qu'elle avait subi avec sa mère et dont elle était miraculée lui traversèrent l'esprit. Depuis tant d'années à avoir appris à maîtriser ces images et à vivre avec, ses yeux s'embuèrent de larmes, son corps se figea et sa respiration se compliqua.

La chaude main de Cepheus se posa sur la sienne pour l'encourager à parler.

"A cause de l'accident qui a coûté la vie à maman, il ne s'en est plus jamais remis depuis."

"C'est terrible !" Murmura Adélaïde, ses yeux élargis par l'horreur.

"Oui... heureusement, tout se passait bien à Poudlard."

"Et aujourd'hui, comment vas-tu ?"

"Je vais bien mieux, ne t'inquiète pas. Je pensais que je ne te reverrais plus jamais, donc je suis contente."

La bonne étoile du loupOù les histoires vivent. Découvrez maintenant