☺️☺️Chapitre 25😇😇

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Minetou habitait  une des vieilles maisons coloniales du nord de l'île. En pénétrant dans la maison, Driss s'y plut aussitôt. Les enfants le présentèrent à la bonne comme leur père.
- C'est vrai que vous vous ressemblez comme deux gouttes d'eau, constata Ndack. Elle était au service de Minetou depuis son affection à Saint-Louis, et jamais elle n'avait entendu parler de cet homme.
Ils lui firent visiter la maison :
- C'est la boîte de maman qui paie la location, l'informa Ali.
Il tomba sous le charme de la Villa.
Ils le conduisirent dans les toilettes pour qu'il puisse se rafraîchir, avant le dîner.
Donia pendant ce temps supervisa le repas :
- Tu as préparé quoi, aujourd'hui? demanda-t-elle à Ndack.
- Mulet farci à la saint-louisienne comme plat principal et comme dessert du Thiakry.
- Ça conviendra, approuva Donia . Je vais préparer la corbeille de fruits : nous avons les sapotilles du jardin et des mangues. Je vais aussi sortir le reste de jus de tamarin que j'ai rapporté de Dakar.
Fébrile et soucieuse de bien faire,  elle se surpasse. Après tout, ce n'est pas tous les jours que l'on reçoit son père à dîner !
Ali, lui, préparait la chambre d'amis. Il changea les draps et mit des produits de toilette : savons, gant de toilette neuf, pâte dentifrice dans la salle de bain attenante. Il monta ensuite le luxueux sac de voyage signé Louis Vuitton de leur père dans la chambre.
Le dîner se déroula dans une ambiance cordiale.
Driss apprécia particulièrement les plats servis.
Donia lui proposa un excellent jus de tamarin qu'il dégusta lentement :
- Hum ! cette boisson est un  pur délice ! apprécia-t-il.
Donia sourit de satisfaction :
- Merci. C'est moi qui l'ai fait à Dakar.
- Ah bon? Et tu sais faire la cuisine, toi?  lui demanda-t-il.
- Oui,  je sais bien préparer.  Demande à Ali...
- Tu parles ! Elle réussit rarement ses plats.
Elle leva son verre et fit semblant d'en verser le contenu sur son frère qui l'esquiva en riant : 
- Ingrat ! Et qui te fait des gâteaux et des crêpes, ainsi que des jus de fruits à chaque fois que tu invite tes copains ? répliqua-t-elle en faisant mine de se fâcher. Tiens,  papa, je vais te préparer un bon thiéboudiène avant que tu ne rentres à Paris.
- D'accord, ma chérie! répondit Driss qui souriait en les regardant.
On peut dire qu'il passait  une excellente soirée, différente de celles mondaines auxquelles il assistait souvent ou des celles solitaires dans son appartement où il avait tendance à forcer un peu sur l'alcool. D'ailleurs, il pensait sérieusement à arrêter de boire depuis quelques temps déjà et l'arrivée inopinée de ses enfants dans sa vie l'aiderait certainement à activer son souhait. Il avait commencé à boire au début de son séjour en France pour tenter d'oublier sa souffrance. L'habitude venant avec le temps, il avait pris goût à l'alcool, tout en reléguant au second plan ces considérations religieuses . En effet, sa religion,  l'Islam, bannissait cette pratique. Il désirait aussi approfondir ses connaissances religieuses afin de pouvoir pratiquer assidûment. Tout à l'heure, il s'était sentit gêné en voyant la maisonnée prier sous la direction d'Ali pendant qu'il était resté au salon pour consulter son ordinateur portable.
- A propos, papa, j'ai vu ton ordi tout à l'heure, c'est le must du high-tech, remarqua Ali,  toujours fan de technologie.
- En effet, c'est un MacBook air, tu le veux ?
- Ma foi, je ne dirai pas non.
- D'accord, je t'en enverrai un par courrier express à mon retour à Paris.
-  Et tu comptes rentrer quand ? l'interrogea anxieusement Donia.
- Je ne sais pas encore... Remarque, mon cabinet me presse, car en temps normal je suis très occupé et j'ai laissé pas mal de dossiers en suspens.
- C'est vrai, j'ai remarqué que ton portable n'a pas cessé de sonner,  précisa Ali.
- Bon ! Si on allait au salon ? Proposa Donia on va te montrer nos albums.
Il donna son accord.
Minetou était vraiment devenu une très belle femme ! constata Driss en feuilletant les albums photos qui retraçaient les différentes étapes de la vie de leurs enfants. Tout à l'heure, en rentrant dans la maison, il avait rapidement inspecté les lieux dans l'espoir de voir ses photos mais il n'y avait que celle des enfants, de ses parents et de sa grand-mère.
Soudain, il les vit ! Minetou en compagnie d'un homme de son âge souriant et enlacés devant l'objectif :
- Qui c'est celui-là ? demanda-t-il à Donia, d'une voix où perçait un pincement de jalousie.
- Baïby, le copain de maman. Il travaille ici aussi, le renseigna la jeune fille.
- Ah bon ! et c'est sérieux entre eux ? ne put-il s'empêcher de demander.
La jeune fille perçut son agacement. Elle lui sourit :
- Dis-moi, tu t'intéresses encore à elle?
Son silence éloquent le trahit :
- Si tel est le cas je te soutiendrai,  car je n'aime pas beaucoup ce type.
- Et pourquoi, si ta maman l'apprécie ?
- Je le trouve  sournois.
Driss soupira. Sa fille ne mâchait vraiment pas ses mots et elle avait de qui tenir.
Son portable sonna juste à cet instant. A peine décrocha-t-il que Nathalie se mis à vociférer au bout du fil :
- Bon sang ! Qu'est-ce qui te prend de partir sans m'aviser ? explosa la jeune femme.
- Je peux te rappeler ? Je ne suis pas seul, répondit-il calmement avec une note agacée. Il coupa aussitôt la communication.
Ses enfants qui n'avaient rien perdu de ce bref échange l'interpellèrent :
- C'est ta copine ?
Il grimaça  :
- Si on peut dire ... Bon, je crois qu'il est l'heure d'aller se coucher, non ?
- Oui, tu as raison, il commence à se faire tard et tu dois être fatigué.
Il  le conduisirent dans la chambre d'amis.

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Dans sa chambre d'auberge Minetou venait terminer son rapport. Elle referma son ordinateur portable et se prépara  à se coucher. L'agent de liaison en poste dans cette ville avait fait du bon travail de sorte qu'il n'était plus nécessaire qu'elle reste trois jours à superviser. Elle pouvait donc rentrer à Saint-Louis dès le lendemain.
Elle voulut appeler chez elle pour vérifier si ses enfants étaient bien couchés mais estima qu'il se faisait tard. Elle avait joint en début de soirée Ndack, qu i l'avait rassurée. Mais il lui semblait avoir perçu une certaine gêne dans la voix de celle-ci. On aurait dit qu'elle s'efforçait de la convaincre.
- Peut-être que je me trompe aussi. Normal, ça doit être mon état d'esprit qui me joue des tours, conclut-t-elle.
Elle était sur les nerfs depuis quelques jours, plus précisément depuis la découverte de ce fameux article dans ce magazine.
Elle se coucha et éteignit sa lampe.


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Driss resta éveillé une partie de la nuit. Il en profita pour travailler avec sa machine. Heureusement la maison était pourvu du net. Il put  même discuter avec maître Christine de Courbois sur le Skype.
Il l'a mit au courant du bouleversement survenu dans sa vie. Elle le conseilla de manœuvrer avec prudence afin de ménager tout le monde et d'essayer aussi de comprendre ses parents qui ne voulaient que  le protéger :
- En me dissimulant que j'allais être père ? Tu appelles cela de la protection ? répliqua-t-il  amèrement.
- Ne sois pas trop radical. Je comprends que tu sois furieux et n'importe qui le serait à ta place mais il faut savoir pardonner, lui répondit son interlocutrice.
- Ecoute, parlons de travail maintenant, coupa-t-il agacé, je ne veux plus m'épancher sur ça. Je suis en train de terminer le contrat de Chandra...
Ils eurent une séance de travail pendant 2h de temps au moins.
- Tu rentres avant la fin de la semaine ?
- Je ne sais pas encore, je dois voir Minetou avant de retourner à Dakar pour rencontrer mes parents. Ah, il faut aussi que j'engage une procédure de reconnaissance de paternité, je tiens à ce que mes enfants portent mon nom.
- Très bien, mais tu dois impérativement être de retour au plus tard mardi, le procès Anderson commence mercredi.
Il soupira.
- Je sais.
- Bon, je t'appelle demain. Bonne nuit.
- Bonne nuit, Christine.
Il coupa la connexion et rangea son ordinateur. Il est sortit pour prendre l'air sur le balcon de la chambre qui donnait sur le jardin intérieur de la maison. L'air pur lui fouetta le visage. Au loin, les eaux mêlées du fleuve Sénégal et de la mer scintillaient comme des éclats de diamant.
Il passa en revue le film de la journée qui avait été riche en événements.
Qui lui aurait dit cela il y a quelques jours !
Il poussa un soupir de satisfaction. Cette ville respirait la sérénité et le bien-être. Il s'y  sentait tellement bien qu'il aurait prolongé son séjour.
Hélas, ses obligations l'attendaient...
Il avait hâte de revoir Minetou mais elle, comment allait-elle accueillir son son irruption dans sa vie ?... Elle devait tellement lui en vouloir !....
Entre eux, le quiproquo avait régné pendant toutes ces années de sorte qu'il était conscient que la glace ne se briserait pas aussi facilement. Il lui fallait s'armer  de beaucoup de patience pour reconquérir Minetou. Il appréhendait tellement le retrouvailles... Et cet homme qui la fréquentait, que représentait-il pour elle ? Eprouvait-elle de l'amour pour lui ? Il ne pouvait supporter le fait que Minetou puisse appartenir à un autre homme.
Il se devait d'être honnête avec lui et reconnaître qu'il l'avait vraiment recherchée dans chaque femme qu'il avait fréquentée.




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Bonne lecture 😘

Chronique de Minetou Lèye :Reflets du PasséOù les histoires vivent. Découvrez maintenant