😊😊Chapitre 28😇😇

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Installé dans la salle de séjour de la famille Lèye, Driss prit tout son temps pour expliquer ce qui s'était réellement passé ce fameux jour où Minetou et son père s'étaient présentés chez eux. Ils l'écoutèrent attentivement.
- Donc, si je comprends bien, vos parents vous ont induis en erreur, avança Séga Lèye.
- C'est exact , monsieur Lèye. J'aurais assumé mon entière responsabilité  si j'avais été mis au courant. J'ai même appelé chez vous à mon arrivée en France mais votre épouse ici présente m'a ordonné de ne plus le faire. Je me suis exécuté pour ne pas mettre Minetou mal à l'aise.
Selbé Basse Lèye confirma ses dires :
- Et j'ai agi sur instruction de mon mari et aussi pour éviter que ma fille ne souffre davantage, sejustifia-t-elle.
- Mon Dieu ! on a assisté à un véritable qui proquo , commenta  maam Aby.
- Ça, on peut le dire ! appuya  Marième Lèye, la grande sœur de Minetou qu'on avait appelée à l'occasion pour assister à la séance d'explications.
- J'ai décidé de couper les ponts avec mes parents, parce que je ne suis pas disposé à laisser passer une telle tortuosité,  les informa Driss.
- Ce n'est pas la solution, mon garçon, lui dit Séga Lèye. Un parent,  quelle que soit la gravité de sa faute, reste un ascendant.  Ton devoir est de veiller sur eux jusqu'à ce que la mort vous sépare.
- J'en suis conscient, monsieur Lèye, mais ils nous ont fait trop de mal. Ils n'avaient pas le droit de décider à ma place, répondit-il inflexible. Je profite aussi de la situation pour vous dire que je compte engager une action de  reconnaissance de paternité, j'en ai déjà discuté avec les enfants. Ils m'ont donné leur accord. Donia et Ali confirmèrent d'un hochement de têt.
- Très bien, je te mettrai en rapport avec l'un des juges du tribunal départemental, puisque vous êtes tous d'accord, lui proposa Séga Lèye.
- Merci, fit-il. Il fixa ensuite Minetou pendant quelques instants. J'ai aussi une requête à vous soumettre.
- Bien sûr, allez-y, mon garçon, l'encouragea Séga Lèye.
- Voilà, je voudrais vous demander la main de Minetou, je souhaite l'épouser avec votre accord.
Cette déclaration créa une  surprise dans l'assistance.
Les jumeaux, de même que sa sœur Marième et sa mère, accueillirent agréablement la nouvelle.
Son père fut le seul à garder sa sérénité quant à Minetou, elle fulminait : non, mais Driss  se croyait où là ? Il pensait qu'il lui suffisait d'apparaître pour qu'elle lui tombe de nouveau dans les bras ?
Non, là il se gourait  complètement !
- Non, il n'en n'est pas question # protesta-t-elle vivement.
Sa réaction déclencha la stupéfaction :
- Mais tu es tombé sur la tête ou quoi intervint Marième.
- Je n'accepte pas de me marier avec lui, papa.
- Mais pourquoi, ma fille ? c'est le père de tes enfants et vous vous  êtes aimé après tout, s'étonna sa mère.
- C'est vrai, maman, tu n'as pas le droit de me faire cela ! confirma Donia, et si tu refuses à cause de Baïdy, nous t'informons dès à présent que nous ne l'accepterons jamais comme beau-père.
-  Reste à ta place Donia, c'est compris ? Ceci ne te regarde pas, répliqua sèchement Minetou. Quand bien  même vous seriez libre d'accepter que votre père vous reconnaisse officiellement,  pour ce qui concerne ma vie privée, je suis la seule à décider de ce que je dois faire ou non, c'est compris ? la tança-t-elle, outrée par le comportement irrespectueux de sa fille.
Séga Lèye crut bon d'intervenir.
- Du calme, s'il vous plaît, il se tourna ensuite vers Driss. En avait vous discuté avec l'intéressée ?
- J'avoue que non, mais je pensais qu'elle serait d'accord, je veux offrir une vie de famille complète à nos enfants.
- Je comprends mais je vous conseille  d'en discuter avec elle d'abord, si elle vous donne son accord, envoyez-moi votre père alors pour qu'on puisse se concerter.
- Je vous ai expliqué que je ne veux plus....
-  J'ai parfaitement compris ce que vous nous avez expliqué tout à l'heure, mais je ne peux pas vous donner la main de ma fille sans le consentement de vos parents, le coupa-t-il. Ce sont mes  conditions, c'est à prendre ou  à laisser.
Driss se pinça les lèvres :
- Très bien, je vais essayer de les appliquer.

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C'est au moment où il prenait sa clé que la réceptionniste l'interpella :
- Il y a un monsieur qui vous attend depuis tout à l'heure. Il est là-bas, dit-elle en lui désignant l'un des canapés en cuir installés un peu partout dans le hall.
Il pensa aussitôt à Albert qui devait venir lui apporter ses affaires mais quand il se retourna, il vit son père.
Debout l'un en face de l'autre, ils s'affrontèrent pendant un moment du regard.
- Bonsoir mon garçon, fit Fouad Bechara en rompant le silence .
- Bonsoir, répondit froidement Driss.
Conscient que les gens les observaient, Fouad Bechara prit son courage à deux mains :
- On peut parler, s'il te plaît ? s'enquit-il.
Driss n'avait aucune envie de revivre la même scène qu'avec sa mère. Il voulut refuser, mais se ravisa finalement.
- Allons dans ma suite, on y sera plus tranquille.
Il prit la direction des ascenseurs, son père sur ses talons.
Il ferma la porte de la suite et  invita son  père à s'asseoir.
- Merci, fit simplement ce dernier.
Driss s'assit à son tour sur l'autre canapé.
Il observa son  père. Son visage avait pris un coup de vieux et  affichait  une certaine gêne.
- Ta mère m'a informé de ce qui s'est passé tout à l'heure à la maison, et crois-moi, je n'en suis pas fier.
- Heureux de te l'entendre dire, répliqua Driss sur un ton sarcastique.
- Elle m'a dit que ton ancienne copine a eu des jumeaux : une fille et un garçon et qu'il ne fait aucun doute que ce sont tes enfants.
- Ils s'appellent  Donia et Ali, comme les parents de maman, ajouta-t-il.
Son père releva la tête et le fixa droit dans les yeux:
- Il n'a jamais été dans nos intentions de te séparer d'elle. On voulait juste te protéger pour que tu ne compromettes  pas ton avenir.  Tu es un riche héritier et on se disait que tu pourrais être exposé au manigances  des filles vénales, qui sont à la recherche de garçons comme toi, expliqua Fouad Bechara.
Un doutegerma dans l'esprit de Driss en écoutant en écoutant son père : 
- Dis-moi sincèrement papa,  entre maman et toi, lequel a décidé de m'éloigner de Minetou ?
Répond en toute franchise s'il te plaît ?
Son doute se mua en certitude  au vu du regard fuyant de son père : c'était sa mère, Nadia Bechara  qui était derrière cette mesure, ce qui ne le surprenait pas outre mesure. Parce qu'aussi loin qu'il s'en souvienne, cette dernière avait toujours mené son mari par le bout du nez. Fouad Bechara finissait toujours par se plier à la volonté de sa femme. Dur en affaires mais faible devant son  épouse, tel était son père.
- Ce n'est pas important, mon garçon,  ce qui est essentiel, c'est que tu comprennes que nous l'avons fait pour toi et que nous le regrettons sincèrement. Je t'informe aussi qu'on est prêt à accueillir tes enfants à bras ouverts, sans condition.
- Tu crois que c'est aussi simple que cela ? Ils sont venus à la maison dès qu'ils ont su que j'étais leur père pour vous rencontrer, mais maman les a renvoyés, sans même prendre la peine de les voir, à fortiori de les écouter.
Son père sursauta : 
- comment ça ?
- Tu m'as bien entendu, papa, répliqua Driss, mi glacial.
- Je n'étais pas au courant.
- Évidemment ! ironisa Driss.
-  Quoi qu'il puisse se passer, ta mère, tout comme moi, a des regrets. Nous nous sommes toujours pliés en quatre pour toi, Driss. Je voulais que tu fasses des études de gestion pour me seconder dans mon groupe d'entreprises et prendre la relève plus tard mais tu nous as fait savoir que tu désirais faire des études de droit car le barreau t'attirait.
Malgré notre déception, on s'est plié à ta décision.
Aujourd'hui, je me trouve confronté à un problème, je suis obligé de différer ma retraite jusqu'à ce que je trouve un excellent cadre capable de me gérer mon groupe.
- Le pays regorge de ressources humaines compétentes, papa, rétorqua Driss
Son père le fixa un moment :
- Tu ne le sais pas encore, mais j'ai des ennuis de santé, lâcha Fouad Bechara.
- Si c'est la l'argument que tu as trouvé avec maman pour me ramener à de meilleurs sentiments, sache que tu fais fausse route.
- Hélas ! c'est la vérité, mon garçon, j'ai une cardiopathie aiguë qui me cause des soucis depuis quelques temps. On n'a pas voulu t'en parler pour ne pas t'inquiéter. Mon médecin m'a recommandé de cesser mes activités, or je ne peux pas le faire, pour le moment.
Driss fut choqué. Il connaissait son père et savait qu'il n'avait pas l'habitude de parler à la légère. Il avait remarqué depuis quelques temps déjà qu'il dépérissait à vue d'œil et observait un régime alimentaire strict. Il l'avait d'ailleurs interrogé à ce sujet, lors de son dernier voyage à Dakar, et il lui avait répondu en plaisantant qu'il voulait juste perdre du poids :
- Je compte encore séduire ta mère, avait-t-il prétendu en plaisantant.
- Tu ne devais pas me le cacher, papa, lui reprocha-t-il.
- Je sais mon garçon, mais je comptais te  l'annoncer tôt ou tard. La dernière fois que je suis venu à Paris pour faire mon check up, le cardiologue que j'ai consulté à l'hôpital américain de Neuilly a confirmé le diagnostic.
Voilà une nouvelle donne qui allait l'amener à reconsidérer sa décision, songea-t-il. Malgré tous ses défauts, son père était un homme charitable et sensible, qui avait eu à aider discrètement beaucoup de gens dans le besoin. Il méritait l'affection des siens.
- C'est bon papa, je vous pardonne. Néanmoins, sachez que j'ai l'intention de reconnaître mes enfants et de m'en occuper. Je veux aussi épouser Minetou, donc je compte sur vous pour que vous fassiez les démarches nécessaires en vue de la concrétisation de ce projet. Je dois malheureusement retourner à Paris demain, mais je compte revenir le plus vite possible.
- On est prêt à te soutenir sans réserve, affirma Fouad Bechara.  D'ailleurs, il faut que tu me donnes l'adresse des enfants, on veut aller les voir.
- Ils habitent à Saint-Louis, papa, leur mère sert là-bas.
- Ils sont rentrés ?
- Non, il passent la nuit chez les parents Minetou, ils repartent demain matin.
- Très bien, donne-moi tous les contacts, on se rendra à Saint-Louis ce weekend.
Driss acquiesça.

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⏰ Dernière mise à jour : Dec 04, 2023 ⏰

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Chronique de Minetou Lèye :Reflets du PasséOù les histoires vivent. Découvrez maintenant