😊😊Chapitre 16😇😇

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Le feu vira au rouge et Minetou ralentit aussitôt. Elle venait de déposer les jumeaux à l'entrée de leur établissement et se rendait à son bureau.
Ses yeux étaient lourds de sommeil, conséquence de son insomnie de la veille. Elle n'avait pas pu fermer l'œil. Sa discussion avec ses enfants avait ravivé des souvenirs pénibles. Elle se rappela l'année sabbatique où, recluse chez ses parents, elle avait dû supporter une grossesse difficile et le choc, après sa première échographie, de savoir qu'elle allait avoir non pas un mais deux bébés en même temps. Gênée par son état, elle avait coupé court avec ses copines. A plusieurs reprises, Rachel et Eugénie étaient passées la voir mais elle avait systématiquement refusé de les recevoir. Sa mère leur avait juste dit qu'elle était malade et qu'elle ne pouvait malheureusement pas passer son bac cette année-là.
De son côté, son père avait discuté avec la Mère sypérieure de son école. A elle, il avait expliqué la situation et cette dernière était passée lui rendre visite à plusieurs reprises. Elles continuaient d'ailleurs à garder le contact.
Son accouchement par césarienne dans une clinique privée de Dakar n'avait pas été facile non plus. Malgrès le soutien de sa famille, Minetou s'était sentie esseylée. Mais la vue de ses deux adorables poupons avait anéanti ses souffrances.
Un vendeur de jounaux la héla en tapant sur sa vitre :
- Journaux, madame !
Elle jeta un rapide coup d'œil aux magazines et, soudain, un titre attira son attention. Ce regard...
cet homme élégant et souriant en couverture...
Mais oui, c'était Driss Bechara !
Une émotion subite l'envahit. Le revoir comme ça, à la une d'un magazine, après toutes ces années !...
- Combien ça coûte ? demanda-t-elle au vendeur en désignant le magazine.
- Mille cinq cents francs, madame.
Elle sortit un billet de deux mille francs qu'elle lui tendit. Il lui remit le magazine et une pièce de cinq cents francs.
Le feu avait viré au vert depuis quelques instants sans qu'elle s'en rende compte. Un coup de khlaxon derrière elle la ramena brusquement à sa conduite. Elle redémarrs aussitôt.

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Sa journée de travail fut chargée. Elle ne put souffler qu'en fin de matinée.
Elle coordonnait le Bureau régional d'une importante ONG américaine de lutte pour la défense des droits des enfants «Help Children» qui l'avait embauchée après un stage de six mois qu'elle y effectua juste après l'obtention de son diplôme de sociologie. Elle avait exercé à la Représentation de Dakar avant d'être promue et mutée à Saint-Louis.
Elle sortit le magazine qu'elle avait rangé dans l'un des tiroirs de son bureau.
Son regard s'attarda longuement sur la couverture.
Le temps avait posé son empreinte sur Driss. Il avait physiquement mûri, et sa beauté s'était davantage raffermie avec l'âge. Le titre était une invite à la découverte de l'homme mis en vedette sur la belle couverture en papier glacé : « Me Driss Bechara ou le parcours execeptionnel d'un virtuose du droit».
Vite, elle l'ouvrit fébrilement et le lut d'un trait.
Ainsi, Driss avait atteint le sommet de la réussite dans son domaine !
On ne pouvait que lui tirer chapeau bas après avoir lu l'article. Il en avait fait, du chemin, depuis son départ du Sénégal...
Un avocat de classe internationale, voilà ce qu'était devenu le père de ses enfants !

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Tout ce joua ce soir-là !
Elle ne dérogea pas à ses habitudes en rentrant chez elle. C'est ainsi qu'elle déposa négligemment la pile de journaux, dont le magazine, sur la table basse du salon. Ses enfants étaient dans leurs chambres en train d'étudier. Elle avait remarquéchez eux une certaine sérénité depuis leur discussion da la veille.
Elle passa dans leurs chambres pespectives, discuta un peu avec chacun d'eux avant de s'atteler à la préparation du dîner.
Un des avocats d'affaires les plus réputés en France et en Europe, homme richissime et altruiste !
Tel était le portrait que le magazine faisait de lui !
Elle en aurait pleuré de dépit...
Les crédules ! S'ils savaient qui était le véritable Driss Bechara, fulmina-t-elle à haute voix.
Un charmeur, lâche, un irresponsable et un égoïste ! tels étaient ses traits de caractères principaux.
Ils avaient décrit le brillant parcours de Driss, en insistant bien entendu sur ses actions envers les couches défavorisées, soit par le biais de ses contributions dans les associations de lutte contre la pauvreté ou des bourses de soutien et des parrainages en faveur des étudiants démunis de son ancienne faculté, la Faculté de droit de l'Université de Dakar. Il avait aidé beaucoup d'étudiants à aller en Francevpour y poursuivre des études de troisième cycle et il en avait même embauché certains dans son cabinet à Paris.

Chronique de Minetou Lèye :Reflets du PasséOù les histoires vivent. Découvrez maintenant