😊😊Chapitre 03😇😇

115 9 0
                                    

- Ne t'en fais pas, je lui demanderai de te laisser te rendre à la fête de ta copine, la rassura sa grand-mère et alliée, Adja Abibatou Guèye. Tu as le droit de te distraire, après tout, d'autant plus que travail travailles bien à l'école. Et puis, il doit savoir que tu es une jeune fille, maintenant.
Minetou adressa à la vieille dame un sourire de gratitude:
_ Merci maam (grand-mère)! Tu sais que tu es très branchée, pour ton âge? C'est pourquoi je t'aime bien.
Elle lui adressa un clin d'œil complice.
_ Je vis votre époque, tout simplement, répondit sa grand-mère avec malice.
Une relation particulière l'avait toujours liée à celle qu'elle considérait comme sa meilleure copine.
Elle vivait chez eux depuis le décès de son mari, son regretté grand-père Dame Lèye, et s'entendait parfaitement avec Selbé, sa belle-fille, la maman de Minetou.
Dès leur arrivés à la maison, la jeune fille l'avait informée du refus de son père de la laisser assister à la soirée d'anniversaire de Rachel. Elle comptait aussi porter sa requête à la connaissance de sa mère le soir. Cette dernière travaillait comme comptable dans une imprimerie qui se trouvait sur la route de Rufisque.
Requinquée par ce premier soutien, Minetou déjeuna copieusement et retourna au collège.

****
_ Laisse-la y aller, Sèga, elle a besoin de se distraire, cette petite! Avança Adja Abibatou Guèye.
_ Moi, je ne sortais pas à son âge, et actuellement, les jeunes filles sont exposées à de nombreux dangers. Sans compter les tentations qui constituent une menace permanente sur leur avenir. Mon travail m'amène à voir des cas qui feraient frémir n'importe quel père de famille responsable.
_ Oui, mais tu sais que tes filles sont raisonnables. Si tu nourris autant de craintes, pourquoi as-tu alors envoyé Mame Aby et Marième continuer leurs études en France? Répliqua Selbé, sa femme.
_ La situation est différente. Et puis tu sais bien qu'elles sont sous la tutelle de mon frère Abdoulaye, qui les a prises chez lui.
_ N'empêche, tu exagères, Sèga, renchérit sa femme.
_ Puisque vous insistez toutes les deux, je vais l'autoriser à s'y rendre, capitula-t-il, exaspéré.
Il appela sa fille, qui était dans sa chambre.
_ Oui papa, j'arrive!
Elle les rejoignit dans la chambre de sa grand-mère :
_ Tu peux te rendre à la fête de ta copine, mais à une condition: je veux que tu rentres avant minuit, c'est d'accord?
_ D'accord papa, acquiesça-t-elle, toute contente.
Elle fila dans sa chambre et se rua sur le le téléphone pour appeler Rachel :
_ Allô Rachel? C'est moi, Minetou. Mon père m'a donné l'autorisation de venir à ta fête d'anniversaire, mais je dois rentrer avant minuit.
_ De toutes les façons, elle commencera à huit heures et elle finira au plus tard à une heure du matin.
_ En toit cas, je compte vraiment m'amuser, parce que l'occasion ne se reproduira pas de sitôt!

****

Les trois amies, Rachel, Minetou et Eugénie se préparèrent fiévreusement.Rachel avait invité toute leur classe et certains élèves des autres classes. Beaucoup d'entre eux avaient déjà confirmé leur présence.
Minetou attendait impatiemment le jour J. Sa mère lui avait payé une superbe robe de soirée et lui avait même pris rendez-vous chez sa coiffeuse pour qu'elle se fasse un brushing avec ses longs cheveux:
_ Tu seras super belle! S'exclama Eugènie quand elle leur rapporta la nouvelle.
Celle-ci observa sa copine. Il fallait reconnaître que Minetou était très jolie: une belle noirceur d'ébène, que lui envieraient beaucoup de femmes noires; un corps longiligne aux formes bien proportionnées; le tout rehaussé par un visage aux traits très fins et des yeux de biche. Sa superbe chevelure naturelle et bien entrenue la distinguait nettement des autres jolies filles de leur institution. Elle était en outre une excellente élève. Elle occupait régulièrement la première place au palmarès des meilleurs élèves de sa classe. On lui avait déjà proposé de se présenter au concours de beauté qu'organisait annuellement Sainte Madeleine pour désigner sa reine de beauté, mais elle avait à chaque fois opposé un refus catégorique:
_ Vous voulez que mon père me tue ou quoi? Criait-elle avec effroi.
Ses copines étaient convaincues qu'elle aurait été élue sans conteste à ses occasions-là, déjà que dans leur établissement, elle faisait tourner la tête à pas mal de garçons et même à certains de leurs jeunes professeurs!

****

Driss était en train de se changer quand sa mère, l'élégante, la raffinée et la sublime Nadia Bechara, entra dans sa chambre:
_ Tiens, tu sors? Lui demanda-t-elle.
_ Oui, c'est la petite sœur de Zahra qui fête son anniversaire. Je vais aller faire un acte de présence là-bas.
Elle fit une moue dédaigneuse :
_ Je vois!
_ Je sais que tu n'approuves pas mon amitié avec elle.
_ Amitié? Mais vous n'êtes pas de la même classe sociale, mon chéri. De plis, cette fille a des visées sur toi.
Driss préféra ne pas répondre. Sa mère venait de démontrer une fois de plus, son snobisme légendaire.
Nadia Bechara jugeait les gens d'après leur rang et leur classe sociale. Pour elle, son précieux et unique enfant, lui en l'occurrence, ne devait fréquenter que les gens d'en haut, ceux dont le nom rime avec fortune et prestige.
Elle s'assit sir le lit de son fils et lissa son ravissant pantalon en soie:
_ Je me demande pourquoi tu ne m'écoutes jamais... Le pire est que ton sentimental de père te soutient toujours. C'est à croire que vous vois liguez tous les deux contre moi, poursuit-elle, agacée.
_ Certes, la famille de Zahra n'est pas riche, mais elle vit décemment.
_ Misérablement, oui! Non mais, j'ai un haut-le-cœur quand je t'entends parler ainsi. La boutique de tapis bon marché de son père ne lui offrira jamais le luxe dont toute femme rêve, c'est pourquoi elle veut te mettre le grappin dessus, mais ça, je ne l'accepterai jamais! Affirma-t-elle avec véhémence.
Et je me demande pourquoi tu t'obstines à fréquenter ces crève-la faim d'étudiant que tu appelles fièrement tes amis.
Driss, que les propos de sa mère commençaient à exaspérer, réagit:
_ Ecoute, maman je n'ai aucune envie de parler de ça, Zahra est e bonne amie et ça s'arrête là.
_ Bon, ça va, ne prends pas la mouche. Je voulais juste te mettre en garde. Elle se leva prestement. Je vais aller chez Leïla Ezzedine jouer au bridge avant que ton père ne rentre. A tout à l'heure, chéri. Ne rentre pas tard : tu me connais, je m'inquiète facilement.
_ Ok, maman, passe une bonne soirée!
Elle lui donna un baiser sur la joue et sortit.
Il adorait sa mère mais ne partageait point son code de valeurs. Heureusement que son père n'était pas comme elle!
Driss revêtit rapidement un pantalon écru en toile et une chemise à rayures mauves signée Ralph Lauren, avant de quitter la pièce.

Chronique de Minetou Lèye :Reflets du PasséOù les histoires vivent. Découvrez maintenant