𝑌𝑜𝑢 𝑚𝑎𝑘𝑒 𝑚𝑒 𝑠𝑡𝑟𝑜𝑛𝑔𝑒𝑟 [t.1]

20: Et après?

Pdv Emmanuella
14 juillet 2018

En ce jour de fête national, je sais que mon frère à pour habitude d'aller rendre visite à sa mère puisqu'il m'en fait un debrief chaque année. Les fêtes de l'année sont souvent l'occasion pour nous de nous retrouver en famille, seulement, je n'y prend jamais part. Je ne m'y sens plus à ma place et cela dure depuis pas mal de temps, inutile d'en redire la cause. J'ai tout de même pu envoyer un message à ma grand-mère malgré l'emploi du temps chargé d'aujourd'hui. Être continuellement derrière la caméra à capturer les secondes de vie de cette équipe n'est pas aussi simple qu'il en reste paraître. Une chance pour moi que le format soit sous forme de vlog, ça me laisse un peu de liberté et faire ce dont je souhaite pour le résultat final. Pour les interviews en contreparties, en plus de l'organisation qu'il y a derrière je me dois d'adopter une posture formelle mais tout en étant moi-même. C'est le comble avec ce métier, on se doit d'être irréprochable tout en étant le plus naturel possible. On se doit d'être nous-même tout en devant respecter les codes de la société. On hais autant le superficiel qu'on ne le réclame silencieusement, et à force, ça en devient presque gavant.

Dylan me raconte en détail sa journée, rien d'extraordinaire en soi, on prend des nouvelles de l'autre en s'assurant que notre moitié de sang se porte bien. Il est content de savoir que mes années de rancœurs envers Papa sont désormais aux oubliettes, et sur ce point la je dois une fière chandelle au numéro sept, mais selon lui, la prochaine étape serait de mettre à plat nos différents avec ma belle-mère. Je sais que cela fera plaisir aux deux hommes qui partagent ma vie, mais comment passer outre le fait qu'elle m'ai volontairement volé ma famille? Elle a voulu me faire passer pour la pièce rapportée, celle qui n'avait pas sa place, et je lui ai accordé cette victoire malgré moi. Loin de moi l'idée de lui en accorder une autre en voulant nouer des liens qui n'existaient même pas.

Puisque mon père est au courant de ce qu'il se passe - plus ou moins - avec Antoine, j'ai jugé bon d'en parler à mon frère, et la réaction ne manquait pas d'enthousiasme.

Dylan- MAIS JE LE SAVAIS PUTAIN! JE LE SAVAIS! J'EN ÉTAIT SUR! MAIS C'ÉTAIT SUR EN FAIT, C'ÉTAIT SUR! crie-t-il depuis l'autre bout de l'appareil.

Emma- C'est bon, t'as fini?

Dylan- Oui. T'es heureuse au moins?

Emma- Je crois... oui...

C'est dingue de dire à quel point Antoine peut avoir un si grand impact sur mon humeur. Une journée ou je me suis levée du pied gauche, il trouve le moyen de faire renaître mon sourire. Une blague bien placée, un furtif baiser dans le cou pour ne pas se faire choper, des petites déclarations par-ci par-là. Je suis tombé sur un vrai canard. Et j'aime ça. J'aime... vraiment ça.
La tête de Dylan sur l'écran de mon ordinateur ne manque pas de me faire rire. Et dire qu'il faisait partie de ceux qui espéraient quelque chose entre le footballeur et moi, je pense l'avoir fait plaisir avec cette annonce.