Chapitre 1ˊˎ-

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Minho était quelqu'un de simple.

Il aimait (adorait) les chats, aimait passer du temps avec ses amis (le peu qu'il avait), aimait flâner dans les parcs les jours d'été (quand il faisait beau), aimait apprendre de nouvelles choses (sauf la physique, la physique c'est chiant) et danser (quand on ne le dérangeait pas). En soi, Minho aimait juste vivre comme bon l'entendait, avec ses petites habitudes que beaucoup trouveraient ennuyantes, son peu d'interaction social et sa capacité à fixer les gens d'un regard plus que glacial.

Chan lui avait de nombreuses fois répété que fixer les gens ne lui apporterait rien de bon. On le prendrait soit pour un tueur à gage, soit pour un psychopathe. Mais au final, ça n'avait fait que réconforter Minho dans l'idée qu'il continuerait, car les tueurs à gage et les psychopathes étaient des personnes que les gens évitaient, et lui, il voulait qu'on l'évite.

En réalité, Minho n'était pas si banal. Déjà il avait deux chats, et deux chats, c'est beaucoup. Son rêve, c'était de trouver une île abandonnée pour y élever des dizaines et des dizaines de chats et ne plus avoir à subir d'interaction sociale avec les humains. Peut-être qu'il accepterait que Chan lui rende visite, et encore. En tout cas, il était sûr de laisser Changbin sur le pas de son île, ça, il en était certain. S'il pouvait se noyer aussi, ça l'arrangerait.

Selon sa psy, son problème était qu'il repoussait toute possible interaction sociale qu'il pouvait avoir. Mais Minho ne voyait pas ça comme un problème, plus comme un moyen de défense. De survie dans ce monde qui tournait de moins en moins rond (même si on savait très bien que la terre tournait à une vitesse de 107 219 kilomètres par heure et ça ne risquait pas de ralentir mais- bref, il s'égare).

Tout ça pour dire que Minho était un homme simple. Il suivait ses petites études de biologie dans une université banale, continuant sa passion de la danse à côté dans l'association banale de son université, il avait un petit appartement banal à vingt minutes à pied et avait des amis banals qui le suivaient depuis le collège (voir la primaire pour Chan). Il avait un style banal, des goûts musicaux banals, un visage banal et un caractère banal.

Minho aimait sa vie comme elle était. Plate, prévisible et... banale.

- Allô la terre ici Christopher Bang, Lee Minho vous me recevez ?

Minho releva son visage du livre très intéressant (sur les chats) qu'il était en train de lire, quelques mèches de cheveux brunes tombant devant ses yeux chocolat. Il avait décidé de laisser ses cheveux pousser un peu, non pas pour une quelque question de style mais bien par pure flemme intercosmique. Payer le coiffeur, quelle idée. Il lui suffisait de prendre un ciseaux, de couper les mèches un peu trop longues et voilà le travail. Pourquoi est-ce que les gens payaient des sommes astronomiques pour changer quelques mèches de cheveux, une coiffure ne changeait pas tant que ça un visage, si ?

Puis il se rappela la crête rouge de Chan...

En fait si. Si, ça changeait.

Que les jeunes payent des sommes astronomiques pour perdre leur crinière, ça fera tourner l'économie.

- Il est pas prêt de te répondre Chan, il doit être bien trop intéressé par le texte qu'il lit sur... les chats siamois ? Tu t'intéresses vraiment trop à ces bestioles Minho...

- Ces bestioles ont plus d'intelligence dans une seule de leurs neurones que toutes les tiennes réunies.

Changbin afficha un air outré tandis que Chan posait sa main sur sa bouche pour s'empêcher d'éclater de rire. Ils étaient dans une bibliothèque, tout de même...

Minho leva enfin les yeux de son livre pour regarder les deux garçons en face de lui.

Changbin et Chan. Deux énergumènes qui le suivaient malgré son caractère soi-disant froid et distant. En soi, ce n'était pas complètement faux, Minho n'avait pas l'habitude de faire dans la dentelle comme on dit. Il parlait rarement de ses sentiments (voir jamais), ne se confiait pas, pouvait paraître bien trop franc, pratiquait le sarcasme comme langue maternelle et avait une communication aussi éloquente qu'un caillou. Et pourtant les voilà tous les trois autour d'une table de la bibliothèque de leur université.

𝐆𝐚𝐲 𝐂𝐫𝐢𝐬𝐢𝐬ᵐⁱⁿˢᵘⁿᵍOù les histoires vivent. Découvrez maintenant