Jisung ne s'était jamais considéré comme quelqu'un de très intéressant.
Cependant, et malheureusement, à une époque il se sentait presque intouchable et avait un égo surdimensionné pour un jeune adolescent en plein développement. Ayant grandi dans son petit village en Malaisie, on lui avait toujours répété qu'il avait un grand talent dans l'univers de la musique. À force de l'entendre presque tous les jours de la part de ses parents plus fiers que n'importe qui et de son entourage, il avait commencé à le penser vraiment, jusqu'à en être trop fier pour se rendre compte que son attitude était bien trop condescendante.
Arrivé au collège lorsque sa famille avait déménagé en Corse du Sud, dans une ville plus grande et rencontrant de nouvelles personnes, Félix lui faisait remarquer que son attitude n'était pas forcément propice à se faire des amis, et que même si l'engouement et les efforts qu'il mettait dans ses passions étaient admirables, ce n'était pas à lui de faire des reproches aux autres lorsqu'ils se montraient moins passionnés ou lorsqu'il faisait des erreurs.
C'était en partie une des raisons pour lesquelles il s'entendait si mal avec Hyunjin au début de leur relation. C'était une des seules personnes qui refusait de l'écouter et qui lui faisait remarquer son caractère, qui se rebellait contre lui, justement parce qu'ils avaient la même personnalité fougueuse. Félix et Jeongin étaient bien trop doux à l'époque pour le reprendre sévèrement (et ils l'étaient toujours).
Mais c'est surtout au lycée qu'il s'était prit le revers de ses actions. Au collège, son attitude avait grandement évoluée grâce à ses amis et à son environnement impitoyable, mais le lycée avait continué de le pousser dans ses retranchements au point qu'il en arrive à l'excès inverse : c'est-à-dire se détester. L'époque où il se pensait plus beau et talentueux que tout le monde était révolue, surtout durant son année de seconde où il s'était retrouvé seul dans sa classe alors que Félix et Hyunjin étaient ensemble et que Jeongin avait rencontré Seungmin. Entre ceux qui se moquaient de son apparence et les autres de son caractère trop excentrique ou de ses choix vestimentaires, Jisung était passé d'un excès de confiance dans son enfance à un manque de confiance total dans son adolescence. La socialisation pouvait parfois être cruelle, et dans un environnement aussi impitoyable que le système scolaire, aucun pas de travers n'était pardonné.
Heureusement que ses quatre amis avaient été là, sinon il ne savait pas ce qu'il serait devenu. Il s'était enfin rendu compte de l'attitude exécrable qu'il avait pu avoir dans ses jeunes années et ne se le pardonnait pas, bien qu'il ne fut qu'un enfant en plein développement avec un manque de socialisation et d'intériorisation des contacts humains. C'est à cette même époque que son anxiété s'était considérablement développée, se rendant compte du monde impitoyable dans lequel il vivait. Ce qu'il avait vécu l'avait marqué au point qu'il devienne un casanier, un introverti aguerri qui paniquait dès qu'il devait se rendre quelque part en présence d'une foule.
Malgré tous ces changements, une chose n'avait jamais changé durant ces terribles années de développement personnel : son amour de la musique. On pouvait voir son évolution foudroyante à travers les nombreux textes qu'il avait écrit, passant de son incompréhension face aux commentaires douloureux qu'il recevait, à sa tristesse de se sentir rejeté, à son sentiment de solitude pesante qu'il ressentait de ne pas être compris. En réalité, à l'époque, il n'était pas méchant, il avait juste énormément de mal à s'exprimer, et écrire des textes l'avait sûrement sauvé.
Il n'aurait jamais imaginé écrire autant, et pourtant, c'était son échappatoire. L'année de ses quinze ans, ses parents s'étaient cotisés pour lui offrir une petite prod pas chère, mais ça l'avait touché au point de pleurer dans les bras de ses géniteurs.
Cinq mois plus tard, ils se séparaient.
Ça n'avait donc pas été une période facile pour Jisung qui vivait du regard jugeur des autres, de son anxiété grandissante et des hurlements de ses parents. Tout ce qui lui restait, c'était la musique.
VOUS LISEZ
𝐆𝐚𝐲 𝐂𝐫𝐢𝐬𝐢𝐬ᵐⁱⁿˢᵘⁿᵍ
FanfictionLee Minho ne faisait pas parti de ces adolescents que l'on pouvait considérer comme "s'intégrant dans la société actuelle". Il était plutôt du genre à fusiller quiconque croisait son chemin d'un regard noir, à contenir toutes ses émotions à l'intéri...