Soupe à l'oignon.

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Une blancheur immaculée, embaume de l'oseille, douce symphonie de Mozart dans les airs

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Une blancheur immaculée, embaume de l'oseille, douce symphonie de Mozart dans les airs. La maison d'Eliot et Liam était d'une perfection à rendre jaloux les plus maniaques. Elle reflétait merveilleusement l'hygiène et le mode de vie intacte des chirurgiens.

Je jette un coup d'œil à mes converses noirs qui semblaient sortir tout droit de la deuxième guerre mondiale et prie intérieurement pour qu'ils ne laissent pas de traces derrière eux sur ce carrelage irréprochable.

D'après Isaac, j'avais déjà visité ce manoir quand j'étais encore gamine or aucun souvenir me vint à l'esprit. Je ne me rappelais même pas ce que j'avais ingurgité hier au diner et on me parlait d'une maison qui n'était qu'une parmi une centaine auxquelles mes parents m'emmenaient. Fallait dire que mes géniteurs avaient un cercle social plut tôt vaste.

Et pourtant leur funérailles était loin d'être le festival de canne.

_Ça nous fait énormément plaisir de te revoir à la maison Alora, me baratine Liam en m'embrassant la joue pour la quatrième fois depuis que j'ai dépassé le seuil de la porte.

_Nous nous rappelons comme hier lorsque tu rampais près de la piscine, la rejoint Eloit.

_À quel moment vous laissez un bébé ramper près d'une piscine ? demandai-je en les dévisageant.

_Qu'est-ce qu'elle est drôle ma chère nièce adorée, intervient Isaac pour sauver la situation.

Les visages décomposés du couple retrouvent très vite leur sourire séduisants et nous invite avec beaucoup trop d'enthousiasme à s'attabler.

La dose de joie de vivre qui s'écoule dans leurs veines est inhumaine. C'était soit dû à une vie sexuelle respectablement active ou à de la pure hypocrise.

Mon regard croise le ventre qui pend au-dessus du bassin d'Eliot et la deuxième hypothèse me semble beaucoup plus concluante.

Je rejoins la chaise près d'Isaac et déplie minutieusement la serviette en tissue au-dessus de ma robe bleue puis la défroisse gentiment me rappelant les instructions de ma mère. Je m'assure de ne pas mettre les coudes sur la table, mettre en veille mon téléphone et ne surtout pas grimacer lorsqu'une assiette de crevettes est posée devant moi.

Je vais vomir.

J'évite de fixer ces créatures dégueulasses et essaie d'oublier leur odeur immonde en laissant mon regard se balader dans chaque recoin de la maison. Mon regard s'attarde sur une photo de famille posée au-dessus d'une immense commande où se retrouve un enfant entre Eliot et Liam.

Ils sont parents?

_C'est qui le garçon sur la photo là-bas ? demandai-je curieuse.

Liam retrace mon regard et un sourire cette fois sincère ourla ses lèvres, elle pose le restant des assiettes avant de s'asseoir pour dument me répondre.

SéraphinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant