Reviens.

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Il était là, me regardait, jouait avec les fils de mon cœur

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Il était là, me regardait, jouait avec les fils de mon cœur. Tantôt le compresser jusqu'à ce que qu'il voulût sortir de sa cage thoracique. Tantôt l'abandonner avec ce vide viscéral qu'il mourra tel une fleur fanée. 

Tous pensaient qu'il était fruit de mon imagination. Que dans son souvenir, j'ai trouvé réconfort. Or, ils ignoraient qu'il était ma seule essence de vie. Tout ce qui me restait de mon passé. Car le jour où les flammes volèrent ma famille, je n'étais plus jamais revenue la même Alora, la seule chose que nous avions en commun moi et elle était Séraphin.

Au milieu de l'enfer, je suis tombée amoureuse de cet ange apparu dans la fumée infernale et maintenant que le brasier s'est étouffé et qu'ils restèrent que cendres et larmes, seul son amour survécu.

Ils croyaient que sa seule existence se limitait au dessin défiguré qui trônait au centre de ma chambre et que j'avais dessiné de mes propres mains. Ils avaient tort. Je ressens encore son souffle chaud caresser ma peau brulée. Son toucher était toujours ancré dans mon épiderme qu'il fut parti des centaines brulures qui décorait ma peau. Toutefois, je ne voulais point me débarrasser d'elle. Elle me rappelait le sentiment de vie que j'avais perdu il y a quatre ans. Quand je n'étais qu'une gamine de quinze ans avec les rêves pleins la tête.

_ Reviens Séraphin, j'ai besoin de toi, murmurai-je en fermant les yeux douloureusement.

Son manque était aussi amer que celui de mes parents alors que notre rencontre avait duré l'instant d'une seconde pendant la nuit la plus horrible qu'une âme humaine peut vivre.

Ma psychologue affirme que Séraphin n'était qu'une hallucination causée par mes troubles de stresse post traumatiques. Qu'il était à l'instar d'un fil auquel je me suis attachée pour ne pas tomber dans les flammes de mes souvenirs.

Connerie.

Séraphin n'était tout sauf imaginaire. Il était aussi réel que mes blessures et m'avait sauvé des flammes. Et non ceux de mes souvenirs, mais ceux auxquels j'allais me livrer cette nuit-là.

Et j'allais le retrouver.

La police n'a jamais pris en considération mes aveux. Ils affirmèrent que lorsque la ferme avait brulé seul mon corps en coma et ceux inertes de mes parents étaient retrouvés. Personne d'autre n'était là selon eux et ils ignorent jusqu'au jour d'aujourd'hui la cause de l'incendie.

Grosse connerie.

_ Alora chérie !

Isaac. Mon cher oncle dont la fin serait probablement entre mes mains s'il déboule encore une fois dans ma chambre comme un animal en rut.

Je décroche douloureusement mes yeux de Séraphin et les pose sur mon oncle. Il se braque en rencontrant mon regard noir et son sourire puant l'arc-en-ciel s'effaça rapidement.

_ Oh non, tu t'es levée une nouvelle fois de mauvais pied ? souffle-t-il en s'assoyant sur le bord du lit, une mine inquiète portée pas son visage qui était un peu beaucoup trop ridé pour son âge.

SéraphinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant